Ce sont nos confrères de Jeune Afrique qui ont mené l’enquête sur la rémunération des sélectionneurs des équipes du continent. Les disparités d’un pays à un autre sont criardes : ainsi, le Burundais Niyungeko gagne 240 fois moins que le Mexicain Aguirre en Égypte.
On peut être le sélectionneur d’une des 24 équipes qualifiées pour la phase finale Coupe d’Afrique des nations (CAN) et être le moins bien payé du continent. Le Burundais Olivier Niyungeko, avec ses 450 euros mensuels (295 200 francs CFA), illustre ce paradoxe. Cela représente environ quinze fois le salaire moyen du Burundi, mais cela en dit long sur les différences qui existent entre les différents pays. Les rémunérations sont, à quelques exceptions près, prises en charge directement par les États.
Les gouvernements ne peuvent pas dépasser certaines limites, même si, comme cela s’est déjà vu, le salaire d’un entraîneur est partiellement pris en charge par un sponsor. Les chiffres que Jeune Afrique a pu se procurer montrent également que tous les étrangers ne touchent pas des salaires princiers. La plupart d’entre eux bénéficient malgré tout de rémunérations confortables, mais c’est également le cas de plusieurs sélectionneurs africains. Les salaires que nous divulguons ici nous ont, dans certains cas, été communiqués par les sélectionneurs eux-mêmes.
Il faut ajouter à ces rémunérations les différents primes et autres avantages en nature négociées par les intéressés : logement, voiture, téléphone, billets d’avion…
Javier Aguirre, le mieux payé
Avec un salaire mensuel de 108 000 euros (70 843 000 francs CFA), le Mexicain Javier Aguirre (Égypte) est le coach le mieux rémunéré en Afrique. Son prédécesseur, l’Argentin Hector Cuper, était encore mieux payé : 125 000 euros par mois. Si l’on s’en tient aux seuls finalistes de la CAN égyptienne, Javier Aguirre devance le duo néerlandais Clarence Seedorf-Patrick Kluivert (Cameroun), rémunéré à hauteur de 96 000 euros par mois, suivi par le Français Hervé Renard (Maroc), qui touche mensuellement quelque 80 000 euros.
C’est un autre étranger, l’Écossais Stuart Baxter, qui occupe la 3e marche du podium, avec des émoluments estimés à 62 300 euros. Premier Africain de la liste : Belmadi Le premier africain à apparaître sur cette liste est l’Algérien Djamel Belmadi qui, grâce à ce seul poste, voit son compte en banque s’épaissir tous les mois d’environ 55 000 euros. Derrière ce top 5, l’Allemand Gernot Rohr (Nigeria) se situe dans la fourchette haute, avec 49 700 euros par mois. Derrière, le Belge Paul Put, finaliste de la CAN 2013 avec le Burkina Faso, a signé un contrat avec la Guinée lui assurant un salaire mensuel de 30 000 euros.
Le Congolais Florent Ibenge, sélectionneur des Léopards, le Français Alain Giresse en Tunisie et le Ghanéen James Kwesi Appiah émargent quant à eux à 25 000 euros, juste devant le Français Michel Dussuyer, dont le salaire a été revalorisé après la qualification du Bénin, et qui perçoit désormais 24 000 euros chaque mois. Aliou Cissé, qui était il y a un an le coach le moins bien payé de ceux participant à la Coupe du monde en Russie, a vu son revenu mensuel passer de 16 600 euros à 23 000 euros, soit autant que Corentin Martins en Mauritanie.
Niyungeko, 450 euros par mois au Burundi
Sous la barre des 20 000 euros mensuels apparaissent les Français Sébastien Migné (Kenya) et Sébastien Desabre (Ouganda), avec environ 18 000 euros chacun par mois, comme l’Ivoirien Ibrahim Kamara. Le Serbe Srdjan Vasiljevic, à la tête des Palancas Negras de l’Angola, perçoit quant à lui 15 000 euros
par mois. Le Nigérian Emmanuel Amunike, sélectionneur de la Tanzanie, touche 9 000 euros par mois, autant que Baciro Candé (Guinée-Bissau) et Sunday Chidzambwa (Zimbabwe) – soit un peu plus que le Français Nicolas Dupuis à Madagascar (7 000 euros). En queue de classement, on retrouve les techniciens à la tête de petites fédérations sans gros moyens. C’est le cas de Ricardo Manetti en Namibie, qui culmine à environ 5 000 euros par mois.
Quant au Burundais Olivier Niyungeko, son salaire mensuel est de 450 euros, qu’il peut améliorer grâce aux primes de match.
Le coach des Hirondelles a fait une proposition pour que ses émoluments soient revus à la hausse : 5 000 euros pour lui, et 3 000 euros pour ses deux adjoints. Soit, au total, ce que percevait son prédécesseur, l’Algérien Ahcène Aït-Abdelmalek. Quant au Malien Mohamed Magassouba, sa situation est particulière. Il bénéficie de son salaire de Directeur technique national (DTN), estimé à environ 1 500 euros par mois, amélioré par les primes de match et de qualification. Mais il doit signer très prochainement un contrat de sélectionneur, qui comprendrait un salaire revu à la hausse.
Et ailleurs en Afrique ?
Claude Le Roy, qui n’a pas réussi à qualifier le Togo, émarge à 38 000 euros par mois. Fraîchement nommé au Gabon, Patrice Neveu touchera autant que Daniel Cousin, son prédécesseur, soit environ 30 000 euros par mois. Le Portugais Paulo Duarte (Burkina Faso) et le Brésilien Valdo (Congo) gagnent 25 000 euros par mois, un peu plus que l’Espagnol Angel Lopez Ruano en Guinée équatoriale (20 000 euros). De son côté, le Portugais Abel Xavier atteint 13 500 euros au Mozambique.
Plusieurs sélectionneurs gagnent environ 10 000 euros par mois : le Suisse Raoul Savoy (Centrafrique), le Rwandais Vincent Mashami, le Belge Tom Saintfiet en Gambie, le Portugais Rui Aguas au Cap-Vert et le Libyen Fawzi Al-Issawi. Le Croate Zdravko Logarusic est payé à hauteur de 6 300 euros par mois au Soudan. Mais beaucoup gagnent moins de 5 000 euros par mois. En dessous de 5000 euros par mois C’est le cas du Serbe Kosta Papic à l’eSwatini (4 500 euros), d’Abraham Mebratu en Éthiopie, d’Amir Abdou aux Comores et de John Keister en Sierra Leone avec 4 000 euros.
Avec 3 500 euros par mois, on retrouve le Français Julien Mette (Djibouti), le Ghanéen Bashir Hayford (Somalie) et Mogomotsi Mpote (Botswana). Adam Siddorn (Lesotho), Make Mwase (Malawi), Thoma Kojo (Liberia), et le Camerounais Gustave Clément Nyoumba à São Tomé-et-Príncipe émargent quant à eux entre 2 500 euros par mois et 3 000 euros. Aux Seychelles, Gavin Jeanne touche autant qu’Akbar Patel à Île Maurice, soit 2 000 euros, alors que Ramsey Sebit (Soudan du Sud), et Alemseged Efrem (Érythrée), sont payés environ 1 000 euros par mois. Au Niger, l’Ivoirien François Zahoui n’a pas de contrat, alors qu’il dirige Le Mena depuis 2015, et il est donc difficile d’établir son niveau de rémunération moyen. Il perçoit une rétribution à chaque rassemblement de son équipe.
En Zambie, la fédération a confié l’intérim à Beston Chambeshi, l’entraîneur de Nkana FC (Division 1) pour les matchs amicaux de juin, pour quelques milliers d’euros. Enfin, deux sélections n’ont pas de sélectionneur pour le moment. Il s’agit du Tchad, où l’enveloppe est réduite (environ 6 000 euros par mois pour le futur coach des Sao, soit 3 936 millions de francs CFA). Avant son limogeage fin mars, Daniel Cousin encaissait 30 000 euros/mois (18 679 000 francs CFA) au Gabon.
Source: Focus Infos No 228
Source : Togoweb.net