Fibre optique : Huawei défend son modèle au Burkina

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Critiqué parfois pour la qualité du réseau de fibre installé par ses équipes en Afrique subsaharienne, Huawei reste à l’offensive. Au Burkina Faso, l’équipementier chinois a lancé la construction d’une bretelle de 300 km de fibre et défend son expertise.

L’équipementier Huawei a démarré, mi-octobre, au Burkina, la construction d’un réseau de fibre optique d’une longueur de 307 kilomètres reliant la capitale Ouagadougou et la ville de Pô, près de la frontière ghanéenne.

Cette infrastructure, qui disposera d’une capacité de 1600 gigabits par seconde et reliera dix communes, est financée par la Banque mondiale. Huawei, dont les activités en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale (13 pays, 1 800 employés) sont pilotées depuis Lagos par Kevin Li, doit réaliser la construction de cette brettelle en six mois, pour un coût de 4,8 milliards de F CFA (7,32 millions d’euros).

Défendre son expertise

Bien que modeste, ce chantier représente pour le géant chinois (aux 395 milliards de yuans de chiffre d’affaires en 2015, soit 53 milliards d’euros) l’occasion de marquer son territoire au Burkina et surtout défendre son expertise, alors que la qualité de la fibre optique installée par ses équipes dans plusieurs pays africains fait débat.

En effet, la bretelle Ouagadougou-Pô fait partie d’un vaste programme de couverture en fibre optique du Burkina Faso, d’un coût de 175 millions d’euros et d’une longueur de 5 740 km. Huawei a signé en juillet 2014 une convention avec le Burkina Faso pour la réalisation de ce « backbone national ». Selon les équipes d’Aminata Sana, ministre du Développement de l’économie numérique et des Postes, ce programme n’est pas « bloqué, mais a été retardé par la crise politique » de 2014-2015.

Négociations

« Les négociations se font entre un comité interministériel en présence des opérateurs téléphoniques et des experts de Huawei. Les spécifications techniques sont finalisées et les études environnementales ont démarré », insiste Marcel Kébré, le directeur des infrastructures du ministère de l’Économie numérique. Rassurés ou non par ces affirmations, les responsables de Huawei savent que la réussite de la bretelle Ouagadougou-Pô aura un impact sur la décision des autorités burkinabè sur la suite du projet de boucle nationale.

Voire même au-delà des frontières burkinabè. Ainsi, les autorités ivoiriennes avaient donné jusqu’à juin aux équipes de Huawei pour remettre à niveau les quelque 1 000 kilomètres installés entre 2012 et 2015, accusés de malfaçon.

Jeune Afrique