Ça passe ou ça casse ! C’est visiblement la logique dans laquelle s’inscrit le régime de Faure Gnassingbé dans la crise politique qui secoue le pays depuis plus d’un an. Ce n’est un secret pour personne, derrière cet air d’agneau qu’affichent ceux qui gravitent autour du système cinquantenaire, dans les cultes et messes commandés à travers le territoire, se cache une volonté de nuire au peuple togolais, surtout lorsqu’on sait que le régime continue de poser des actes qui enveniment la situation politique.
Dans sa feuille de route pour une résolution pacifique de la crise politique au Togo, la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a recommandé au gouvernement de poursuivre les mesures d’apaisement en libérant sans condition tous les prisonniers politiques. Il y a bientôt un mois que ces recommandations ont été formulées à l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Lomé. Le régime refuse de s’exécuter en libérant les détenus, surtout les acteurs de la société civile dont MessenthKokodoko et Joseph Eza, membres du Mouvement NUBUEKE et Johnson Assiba du Regroupement des jeunes africains pour la démocratie et le développement (REJADD). Pire, le système cinquantenaire continue les arrestations arbitraires, comme pour montrer à l’institution sous-régionale qu’il n’a que faire de sa feuille de route. Visiblement, Faure Gnassingbé ne reculera devant rien dans sa volonté de conserver à tout prix le pouvoir.
Il apparaît clairement que tous ces discours appelant à la paix, à lanon violence et les cultes demandés pour ces intentions ne relèvent que du folklore. En réalité, le pouvoir est prêt à tout, quitte à mettre le pays à feu et à sang. Christian Trimua n’a-t-il pas déjà appelé l’opposition à aller chercher des armes pour prendre le pouvoir ? C’est la logique dans laquelle s’inscrit ce régime qui ne veut rien lâcher ni écouter personne, même les chefs d’Etat de la CEDEAO qui veulent éviter un nouveau foyer de tension dans la sous-région.
Au Togo, que ce soient les hommes politiques, les acteurs de la société civile et même des personnes qui, au sein du système, retrouvent un peu de lucidité, tous ne sont pas à l’abri d’un plan sournois du régime pour les mettre en prison. La justice est devenue est un instrument à la botte du régime qui la brandit pour faire peur.
Dans leurs recommandations, les deux Facilitateurs de la crise, les présidents Alpha Condé de la Guinée et Nana Akufo-Addo du Ghana ont demandé au gouvernement de trouver une solution politique à la situation des « otages » de Faure Gnassingbé. Mais le régime préfère des procédures judiciaires qui, d’ailleurs, se révèlent alambiquées, pour maintenir les détenus en prison. Aujourd’hui, cela ne fait l’ombre d’aucun doute que Faure Gnassingbé et ses collabos ne veulent pas décanter la situation. Du moins si cela devrait les amener à perdre le pouvoir.
Dans ce cas, il revient à la CEDEAO de repréciser les choses, surtout la feuille de route qui fait actuellement polémique, avec la venue à Lomé ce samedi des représentants des Facilitateurs. Il nous revient par ailleurs que les Facilitateurs euc-mêmes seront là en début du mois de septembre. La Coalition des 14 partis de l’opposition et tout le peuple togolais attendent d’être situés.
Source : www.icilome.com