Fête de Paques: le message à polémique de Faure Gnassingbé

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Les chrétiens de par le monde ont commémoré la résurrection d’entre les morts de leur sauveur Jésus-Christ. Si au Sri-Lanka, cette fête a été endeuillée par une attaque simultanée des églises chrétiennes, au Togo, la communauté chrétienne l’a célébrée avec ses moyens de bord. Occasion pour le chef de l’Etat Faure Gnassingbé de glisser quelques mots à leur endroit. Des messages souvent en déphasage avec la réalité.

« A tous nos concitoyens de la communauté chrétienne, je souhaite une joyeuse fête de Pâques. Que la célébration de la résurrection du Christ ravive les cœurs, l’amour et l’acceptation de l’autre ». C’est le message envoyé par Faure Gnassingbé aux chrétiens du Togo. Les mots en leur sens. Et c’est pourquoi en prenant le chef de l’Etat au mot, on se rend compte que c’est une supercherie de plus. L’amour et l’acceptation de l’autre dont parle Faure Gnassingbé sont juste prononcés sur le bout des lèvres.

Cela fait dix (10) ans que son demi-frère Kpatcha croupit à la prison civile de Lomé pour une affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat. Malgré toutes les sollicitations, il n’est toujours pas gracié. Parallèlement, certains détenus ont recouvré la liberté à la faveur de la grâce présidentielle. Même le prélat Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro a imploré la clémence de Faure Gnassingbé. « Qu’il me soit permis de lancer un vibrant appel paternel au chef de l’Etat en faveur de son frère consanguin Kpatcha Gnassingbé et ses camarades d’infortune qui auront connu au mois d’avril prochain une décennie carcérale », a-t-il plaidé lors de sa conférence de presse tenue à Lomé le 29 janvier 2019.

Mais l’archevêque émérite de Lomé s’est heurté à un mur de silence de la part du chef de l’Etat. Aussi le clan Gnassingbé est-il lézardé depuis l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants. C’est l’union de façade qui est affichée par les héritiers du feu Eyadema pour sauvegarder malgré tout, le fauteuil présidentiel. On voit bien que l’amour et l’acceptation de l’autre qui doivent être un comportement, ne sont que de vains mots chez le chef de l’Etat. Et les exemples foisonnent.

L’acceptation de l’autre, c’est aussi céder le fauteuil présidentiel après avoir fait plus de deux (02) mandats à la tête du pays. Or, depuis qu’il a capté le pouvoir dans des conditions sanglantes, Faure Gnassingbé n’entend plus le lâcher. Il s’arc-boute. En 14 ans de pouvoir, les victimes du parti au pouvoir sont nombreuses.

A chacune des manifestations de l’opposition, les militants sont systématiquement réprimés. Tous les partis politiques qui ont osé affronter Faure Gnassingbé, l’ont payé en perte de vies humaines. La société civile aussi compte dans ses rangs des victimes. Certaines gardent pour le restant de leur vie des séquelles. Alors que 2020 approche à grand pas, tout est fait pour écarter des adversaires qui pourraient mettre du sable dans son projet de bail à vie sur les Togolais.
L’empêchement de l’ancien ministre Akila Esso Boko d’atterrir au Togo pour mettre son expérience au profit de son pays, est un exemple que Faure choisit ses opposants ou concurrents. Aussi la division qui a fait son lit à la C14 fait l’affaire de Faure Gnassingbé. Il ne trouve plus d’adversaire sérieux à la prochaine présidentielle. Pour lui, le boulevard semble se dessiner.

C’est pour cela qu’il fait (comme à l’approche de chaque scrutin présidentiel) son de Plan national de développement (PND). C’est un outil de campagne visant à flouer les populations. En 14 ans de règne, c’est maintenant qu’il découvre, à moins d’un (01) an de la présidentielle, qu’il peut doter son pays d’un plan national.

Aimer l’autre ou l’accepter semble avoir un autre sens chez le chef de l’Etat. Or Jésus-Christ qu’il cite dans son message l’a dit : « Aime ton prochain comme toi-même ». Faure choisit son prochain. Et ce sont souvent les pilleurs et les prévaricateurs de la République qui bénéficient de l’impunité totale. Ceux qui sont à l’origine des scandales économiques et des malversations financières, courent les rues tranquilles. Puisse la résurrection de Jésus-Christ amener Faure à un acte de contrition afin d’accepter l’autre sans rancune.

Source: L’Alternative

Source : Togoweb.net