Fermeture hasardeuse de la filière de chaudronnerie : Des enseignants très remontés, Aïdam dans la confusion, la Directrice de l’Enseignement technique pointée du doigt

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Fermeture hasardeuse de la filière de chaudronnerie : Des enseignants très remontés, Aïdam dans la confusion, la Directrice de l’Enseignement technique pointée du doigt


La rentrée scolaire 2018-2019 au Lycée Technique d’Adidogomé a été très mouvementée cette année. Pour cause, la suppression sans commune mesure de la spécialité chaudronnerie qui débouche sur l’obtention du BAC Ti/1.

Surpris par cette décision impopulaire, les enseignants de cette spécialité ont entamé des démarches depuis le 26 septembre dernier pour qu’elle soit rapportée. « Non informés de la décision, nous les professeurs de la spécialité sommes allés à la recherche des raisons qui soustendent cette fermeture en rencontrant successivement, la hiérarchie à savoir chef des travaux, le Censeur, le Proviseur, l’Inspecteur et la Directrice Adjointe.

De notre rencontre avec le staff du lycée, le proviseur nous fait comprendre qu’il ne connaît pas la raison de la fermeture et par le communiqué du Ministère du 14 août, il est autorisé à recevoir les dossiers de recrutement pour la seconde Ti/1. Au résultat, il a constaté que les dossiers de la 2nde Ti/1 ne sont pas pris en compte. Lors des discussions avec la Directrice, il ressort que le recrutement en 2nde Ti/1 n’est pas possible et qu’elle ferme la série sur l’ordre du Ministre. Elle demande que les redoublants de la 2nde soient versés en 1ère.

N’étant pas satisfaits, nous avons rencontré l’Inspecteur de la spécialité qui après son grand étonnement nous fait savoir qu’il n’a pas été consulté et qu’il lui serait très difficile de nous donner les raisons.

Toutefois à la quête des raisons, nous avions cherché à rencontrer la Directrice de l’Enseignement Technique. Etant absente, c’est la Directrice Adjointe qui nous a reçu le mercredi 03 octobre avec deux (02) de ces collaborateurs.

Il est sorti comme raison de la fermeture : la formation pour le BAC II de la chaudronnerie revient très chère, la série ne connaît pas d’engouement, les apprenants réussissent à N+1. Le niveau BAC ne doit pas former pour le BAC et qu’ils pensent rehausser le niveau des formateurs de la spécialité » a révélé une source bien introduite dans le dossier qui ajoute « vu les raisons évoquées nous disons, les enseignants se sentent floués. Que ne nous voyions pas en quoi la formation est chère d’autant plus que le parc machine n’a jamais été renouvelé depuis la création de la série et même pour la formation, les matières d’œuvre en petite quantité nous parviennent à compte-goutte.

Pour l’engouement, nous connaissons des séries qui n’atteignent pas cinq (05) apprenants, ce que la Ti/1 n’a jamais connu. Pour ce qui concerne la réussite à N+1, la série Ti/1 n’est pas particulière car elle connaît des élèves qui réussissent à trois (03) ans et brillamment. Les professeurs de la spécialité ne transmettent que la connaissance de la spécialité et n’interviennent que dans trois (03) disciplines. Traçage-Technologie Générale et Pratique sur les 14 disciplines qui entrent dans la formation d’un chaudronnier. Les onze (11) formateurs qui participent aussi à la formation ont plus que le niveau BAC et détiennent les gros coefficients. On peut rehausser le niveau des formateurs sans fermer la série ».

Les enseignants proposent pour palier au problème de non engouement de faire une sensibilisation sur la série dans tous les sens, prévoir la continuité de la série après le BAC et adapter le parc machine à la nouvelle technologie. Pour la formation des formateurs en vue de rehausser leur niveau, envoyer vague par vague les formateurs sans suspendre la formation des apprenants.

Contacté par la Rédaction Georges Aïdam, ministre Délégué chargé de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle avance que « la spécialité Ti/1 communément appelée chaudronnerie n’est pas supprimée. Le recrutement est suspendu à cette rentrée. Cette spécialité n’est pas la seule concernée par cette mesure. Pour plus d’informations, veuillez approcher les directions techniques ou le Secrétariat Général du ministère ».

La version du ministre a été balayée par un enseignant contacté dans la foulée. « Faux, ils ont commencé la fermeture de cette spécialité par la classe de Seconde. Pourqoi alors suspendre ? L’école n’est pas un hôtel, si on veut on suspend les travaux pour rénovation. Nos frères Togolais qui veulent faire la chaudronnerie cette année vont devenir quoi ? Pour quelle raison le ministre veut suspendre une série en plein essor ? Une série qui ne fabrique pas les chômeurs. Une série où les bacheliers sont recherchés. Ils ont du boulot avant de terminer leur cursus », a-t-il répliqué très remonté.

« La chaudronnerie n’est pas la seule concernée, il y a aussi quelle autre série qui est suspendue cette rentrée ? N’est-ce pas lui-même le ministre Aïdam qui a signé le communiqué du 14 août autorisant le recrutement dans les séries Ti/1 à cette rentrée ? ».

Visiblement Georges Aïdam que nous avions relancé sur ces multiples interrogations, ne nous est plus revenu. Mais qu’à cela ne tienne, la Rédaction comme il l’a indiqué a conctaté hier mercredi 10 octobre pour comprendre davantage l’empressement de cette suppression, la Directrice de l’Enseignement Technique Louise Adam-Tsar épouse Alaba. Très peu courtoise avec nous, elle déclare n’est pas disposée à nous parler au téléphone malgré notre insistance à lui faire comprendre l’utilité de notre démarche. « C’est ça votre déontologie ? Je ne connais pas votre journal et je ne peux pas parler à quelqu’un que je ne connais pas. Vous pouvez passer à la Direction de l’Enseignement Technique », s’est-elle contentée de dire.

Il nous revient que celle qui a été enseignante d’Anglais et parachutée à la tête de cette Direction au temps de feu Brim Bouraïma Diabacté serait à l’origine de cette décision entérinée par le ministre Délégué chargé de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Georges Aïdam.

Au moment où le Togo tend vers l’industrialisation par sa vision 2030 et vue combien les jeunes chaudronniers togolais sont recherchés sur le plan national et dans la sous-région, il serait regrettable de participer à la suppression de la formation dans cette filière.

Il importe que les autorités au plus haut niveau revoient cette décision qui est une entrave à l’épanouissement de la jeunesse et à la nation togolaise tout entière.

Kokou AGBEMEBIO

Source : www.icilome.com