Faure Gnassingbé,’un dictateur’, selon Loïk Le Floch-Pridgent

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«J’étais incarcéré à la gendarmerie nationale (Ndlr- à Lomé) et ces incendies (Ndlr- incendie des marchés de Lomé et de Kara) n’étaient manifestement pas occasionnés par l’opposition, …et ça a conduit d’une part à l’arrestation de toute l’opposition, et d’autre part à la torture », témoigne l’ex-Patron du groupe pétrolier français ELF sur les ondes de Rfi ce matin.

Pour commenter son nouveau livre titré « Carnet de Route d’un Africain » Loïk Le Floch-Pridgent a été l’invité de Radio France International. Un petit timing à l’antenne au cours duquel l’homme n’a pas tari de mots à l’endroit des dictatures en Afrique, mais surtout sur son passé très récent au Togo où il fut écroué pendant 5 mois derrière les barreaux de la gendarmerie nationale.

C’était en 2013, au lendemain des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara. Loïk le Floch-Pridgent qualifie de «paranoïaques» et «dictatoriaux», ces régimes africains dont celui de Faure Gnassingbé, puisque l’ancien garant des intérêts français en Afrique aurait assisté lui-même aux sinistres supplices des opposants dans les locaux de la Gendarmerie nationale en 2013, alors que lui-même y était écroué pour une affaire d’escroquerie internationale sur plainte de l’Emirati Abbas Yousef, un homme d’affaires.

«Ils ne se cachaient même pas, puisqu’ils torturaient dans les couloirs près de l’endroit où j’étais incarcéré dans les locaux de la gendarmerie de Lomé…de la folie complète», décrit Loïk le Floch-Pridgent, qui précise : « Je pense que ce délire est le propre de ces régimes dictatoriaux, et cette paranoïa, je l’ai vécue très très mal, lorsque j’étais au Togo ».

Paranoïa, tortures, mais surtout la corruption, les maîtres épithètes que décroche aujourd’hui l’ex-fonctionnaire français à l’endroit des chefs d’Etats africains qu’il aura bien connus à l’instar d’Idriss Deby Itno du Tchad, de Dénis Sassou Nguesso ou Joseph Kabila des deux Congo. Des pays où, les pétrodollars n’ont pas su sortir les populations de la misère à cause de l’avidité du pouvoir des dirigeants qui, bien sûr, agitent la honteuse « hypocrisie et le real politique de la France », a dénoncé Loïk.

Même si rien de ce que décrit l’homme n’est étrange, il aura le mérite de corroborer de nombreux rapports qui font cas de ces tortures, dont le régime de Faure Gnassingbé nie parfois l’existence.

A. Lemou

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