Les scènes paraissent surréalistes sur toute l’étendue du territoire et c’est malheureusement le quotidien des Togolais. Depuis neuf mois, le Togo a fait de sérieux recul en matière des droits de l’homme et de libertés publiques. Face à la mobilisation des populations pour exiger les réformes en l’occurrence le retour à la constitution de 1992, l’amélioration du cadre électoral, le vote de la diaspora, le pouvoira, peu à peu renoué avec son caractère liberticide et dictatorial.
Sokodé, Mango, Bafilo
assiégées Pour avoir manifesté leur mécontentement face à un régime qui les opprime, les populations de Sokodé, Bafilo et Mango ont dû fuir et trouver refuge en brousse pour les plus heureux. Les plus malheureux ont perdu leur vie. Depuis octobre 2017, ces villes sont prises en otage et transformées presque en un camp militaire. Toute contestation est presque réprimée dans le sang dans ces localités. Même les meetings d’information des forces démocratiques sont interdits. Dans ces trois villes du NordTogo, la vie ne tient qu’à un fil. Les réfugiés au Ghana et au Bénin sont estimés à plusieurs dizaines. Et pour Faure Gnassingbé et compagnie, cette politique de terreur a bien marché et il faut l’étendre sur tout le territoire et imposer le silence pour toujours.
Répression, bastonnades, rafles, séquestrations pour une présidence à vie
A tous les coins de la capitale Lomé, les militaires sont visibles. Pour un étranger qui arrive pour la première fois au Togo, il se croirait dans un pays en guerre. Malheureusement, c’est parce que Faure Gnassingbé après 13 ans de pouvoir à la suite des 38 ans de son père Eyadèma, tient à la présidence à vie et pour cela, le pays est en passe de devenir un camp militaire. Malgré les nombreux appels à l’apaisement et au respect des droits et libertés des citoyens, le régime RPT/UNIR poursuit impunément lesexactions de toutes sortes sur les populations togolaises, quotidiennement agressées, humiliées et terrorisées sur toute l’étendue du territoire par des forces d’intervention déployées à cet effet.
Les responsables des organisations de la société civile, ceux des partis politiques de l’opposition, ainsi que leurs militants et sympathisants, sont particulièrement visés par ces exactions. De jour comme de nuit, des barrages de police inopinés et des patrouilles militaires intempestives procèdent à des arrestations musclées de citoyens qui sont soumis à des rafles, passés à tabac et conduits à des destinations inconnues où ils sont l’objet de tortures et de traitements inhumains et dégradants. Les dirigeants de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, membres du dialogue politique en cours, ne sont pas épargnés par ces exactions. Malgré la garantie de sécurité que leur confèrent les dispositions pertinentes du règlement intérieur du dialogue politique en cours, ils sont l’objet de tentatives d’assassinat.
Leurs véhicules sont pris en chasse à travers les rues de la ville sous des tirs nourris de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc tirées par des forces de répression, avec l’intention manifeste de porter atteinte à leur intégrité physique. Ces forces, déployées par le gouvernement, n’hésitent pas à encercler et à arroser de gaz lacrymogènes, le siège de la CDPA où les dirigeants de la coalition sont réunis en séance plénière. On a encore en mémoire le caillassage le 11 avril dernier des véhicules du chef de file del’opposition, Jean-Pierre Fabre et du Président du parti Les Démocrates, Nicodème Habia. Des expéditions punitives à Agoè-Zongo, Bè, Baguida, Kpalimé sont fréquentes avec des violations de domicile de paisibles des populations. Des militaires qui pourchassent des gens jusqu’à leur maison. Le rapport de la 62ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples tenue du 25 avril au 09 mai dernier à Nouakchott en Mauritanie a été explicite sur les violations des droits de l’homme au Togo.
En plus, le rapport 2017 du Département d’Etat américain rendu public fin avril parle de privation arbitraire de la vie, recours excessif à la force, restrictions de la liberté de réunion et de manifestation, arrestations arbitraires, conditions dures et potentiellement mortelles dans les prisons… Aujourd’hui, Faure Gnassingbé de par ses agissements, est une grosse déception en Afrique surtout de l’espace CEDEAO. Si les manifestations politiques ne sont pas réprimées dans le sang, elles sont interdites de façon déguisée par le changement des itinéraires. Combien de temps vont durer encore ces scènes insupportables au 21ème siècle avancé ? A cette allure avec des populations excédées par ces violences gratuites, le Togo est bien sur des braises ardentes et finalement tout peut arriver si Faure Gnassingbé n’intègre pas le changement et l’alternance dans sa gouvernance soporifique.
Kokou AGB EMEBIO
Source : www.icilome.com