Faure Gnassingbé ne peut pas « Nkurunzizer » le Togo.

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Le monde a assisté impuissant à partir de 2015, aux massacres au Burundi à la suite de la décision du Pasteur Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, en violation de l’accord d’Arusha qui avait mis fin à la guerre civile en août 2005.

Faure Gnassingbé ne peut pas « Nkurunzizer » le Togo.

Au détour d’un coup d’Etat raté, l’ancien professeur de Sport se braque et renvoie tous ceux qui s’opposent à lui en exil pour les plus heureux, six pieds sous terre pour les plus malheureux.

Aujourd’hui, ce petit territoire de l’Afrique de l’Est n’est pas loin d’un champ en ruine. Juste parce qu’un ancien chef de guerre décide de régner à vie sur son pays. N’entend-t-il pas briguer un 4ème mandat à la fin de celui en cours ?

A la survenue de la crise en cours au Togo, les méthodes fortes utilisées par le pouvoir de Faure Gnassingbé ont fait penser à un moment à la « Nkurunzization » du Togo. Répression militaire sauvage, déploiement des milices armées, exil forcé d’une partie des populations. Trait par trait, le Togo était sur les traces du Burundi.

Seulement, il y a bien des raisons qui excluent le cas de figure du Burundi au Togo.

Primo, le Togo n’a jamais fait l’expérience de la guerre pour que les tueries et massacres éventuels aient moins d’échos. Secundo, le braquage constitutionnel est monnaie courante en Afrique de l’Est à laquelle appartient le Burundi, notamment Ouganda de Yoweri Museveni, Erythrée de Isaias Afwerki, Djibouti de Israël Oumar Gueleh, Rwanda de Paul Kagamé tout comme les deux Soudan et la Somalie, pays en guerre.

En clair, le Burundi n’est pas un cas isolé en Afrique de l’Est. Tout le contraire pour le Togo qui demeure le seul pays de l’Afrique de l’Ouest dans lequel le mandat présidentiel reste illimité.

Tertio, 50 ans de pouvoir d’une seule et même famille biologique dans le fauteuil présidentiel, dans une république, le Togo de Faure Gnassingbé constitue la seule curiosité en Afrique et dans le monde.

Quartio, la technologie constitue une arme redoutable contre les tueries en silence. La vitesse de lumière à laquelle circulent les images a été à l’origine des fortes pressions des Etats Unis d’Amérique et de la France à la suite des exactions des milices lors des manifestations des 18 et 19 octobre derniers au Togo. Tout bien pesé, pour s’assurer une présidence à vie, Faure Gnassingbé ne peut pas faire comme Pierre Nkurunziza du Burundi.

Source : Le Correcteur n°789 du 06 novembre 2017

27Avril.com