Faure Gnassingbé, Ce mélange d’Éyadema, de Mobutu, de Bokassa, né, hélas, Trop Tard !

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Avec cette fermeture arbitraire et sauvage de LCF et de City FM, ces Togolais qui nous ont toujours seriné : « Faure n’est pas un dictateur, il n’est pas comme son père », doivent reconnaître leur erreur, s’ils sont de bonne foi.

Faure Gnassingbé, Ce mélange d’Éyadema, de Mobutu, de Bokassa, né, hélas, Trop Tard !

Faure Gnassingbé est bel et bien son père Eyadema, et si l’héritier de Lomé 2 n’a pas encore réalisé les exploits sanguinaires et inhumains de son géniteur, c’est juste parce qu’il a le malheur de se retrouver en face d’un peuple plus instruit et ouvert sur le monde qu’à l’époque de son tueur de père, un peuple qui n’est donc plus très facile à berner. Il sait également, le fils d’Eyadema, qu’il est suivi dans ses moindres gestes par des centaines d’ONG de défense des droits de l’homme qui n’hésiteront pas à le déshabiller. Il sait qu’il a sur le dos une jeunesse frustrée prêt à l’humilier sur les réseaux sociaux, et il sait que dans les chancelleries occidentales qui font et défont les rois en Afrique et qui laissent leurs métayers dans le champ africain massacrer à satiété leurs peuples tant qu’il y trouvent leur intérêt, il ne pèse pas ce que pesait son père, ne pèse, d’ailleurs, rien.

Sinon, Faure Gnassingbé nous aurait rejoué les pires épisodes des dictatures africaines des années 70 et 80, il nous aurait copieusement rejoué Eyadema, Mobutu, Amin Dada, Bokassa. Il aurait exécuté ses opposants en public, traqué tous les journalistes hostiles à son pouvoir, battu une monnaie portant sa tête, confectionné un générique de journal télévisé le faisant descendre, messie, des nuages, épousé des sœurs jumelles, organisé des animations populaires, commandé des pagnes à son effigie (ah, ça il le fait, malgré tout ! )

La logique de Faure Gnassingbé n’a jamais été différente de celle de son père : le pouvoir, rien que le pouvoir au prix de n’importe quel nombre de cadavres, de n’importe quelle quantité de sang versé et de larmes.

En 2005, Faure Gnassingbé savait très bien qu’à cause de lui on tuait, mutilait, égorgeait des centaines de Togolais, mais il s’était tu jusqu’à avoir le pouvoir avant de déclarer : « Plus jamais ça au Togo ». En 2010, il savait que pour le maintenir au pouvoir l’armée de son père et leurs miliciens exécutaient des Togolais dans les rues, les maisons, les champs… Il n’avait pas bronché. En 2015, il savait que les Togolais n’étaient pas favorables à son troisième mandat, que cette décision pouvait embraser le pays, mais il avait forcé.

Faure Gnassingbé est un savoureux mélange d’Eyadema, de Mobutu, de Bongo, d’Amin Dada, de Bokassa, mais qui, hélas, s’est trompé d’époque. Soit !

David Kpelly

27Avril.com