Kossi Tenou, Directeur National de la BCEAO
Selon la Direction Nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’OUEST (BCEAO), la banque de France dans son rapport de 2016 sur la zone F CFA, a dû, à la place de la monographie économique du Togo, plaqué des données sur la Côte d’Ivoire.
« Les données attribuées au Togo, relatives à la production de pétrole, sont plutôt les statistiques sur la Côte d’ivoire. Il en est de même des chiffres sur les principales productions agricoles vivrières et d’exportation, qui sont également ceux portant sur la Côte d’ivoire », a relevé le Directeur National de la BCEAO qui conclut que la banque centrale ne dispose d’aucune donnée relative à l’exploitation de l’or noir au Togo.
Vendredi dernier, l’Association Veille Economique de Thomas Koumou qui avait lancé cette alerte s’était rétractée en ces termes : « Nous avons publié des informations relatives à l’exportation du pétrole par le Togo. En effet, cette information figure dans le rapport de la banque de France (sources BECEAO). Dans l’analyse comparative avec les autres pays, nous avons constaté que les mêmes chiffres figurent dans la monographie de la Cote d’Ivoire. Nous nous posons la question de savoir comment une telle similitude a pu être possible ».
Cependant, cette rumeur persistante sur l’exploitation clandestine du pétrole ne se base pas uniquement sur le rapport annuel 2016 de la banque de France. Les médias nationaux et internationaux ont poussé des investigations et révélés des témoignages, mais aussi les noms de sociétés qui se feraient la guerre sur l’or noir togolais.
« Je n’aime plus revenir sur ce que j’ai vécu sur la mer ; le Togo pompe du pétrole depuis un bon bout de temps, mais une forme de magouille entoure l’opération qui se passe à l’insu de la population. La géographie du sol est telle que quand le Togo pompe le pétrole, les pays voisins comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigeria ne peuvent plus en pomper suffisamment. C’est comme il existe un deal entre notre pays et les autres pour que nous ne l’exploitions pas. Contre des préférences lorsque nous achetons le pétrole auprès de ces pays ou quelque chose de ce genre. Normalement, le Togo ne doit pas exploiter son pétrole, mais l’État et quelques ministres ont décidé de s’adonner à cette pratique mafieuse. Moi j’ai travaillé avec eux et c’est ENI qui est à la base de l’exploitation parce qu’elle dispose du matériel adéquat. C’est elle qui est venue placer la pompe et c’est encore elle qui va chercher les preneurs de ce pétrole « made in Togo » », témoigne un ancien marin cité par le quotidien Liberté.
Plusieurs autres rapports et révélations corroborent l’exploitation clandestine du pétrole au Togo. Les voix officielles, cependant, n’en disent rien !
A. Lemou
Source : www.icilome.com