Les ministres africains de l’Economie et des Finances, les investisseurs et des représentants du secteur privé viennent d’achever à Nairobi une série de rencontres afin de déterminer la meilleure façon d’aborder les obstacles en matière de risque de crédit et d’investissement.
Cette réunion s’est tenue à un moment d’incertitude géopolitique qui, selon la Banque mondiale, pourrait conduire à des coûts d’emprunt plus élevés ou des coupes des flux de capitaux vers les marchés émergents.
Pour les gouvernements africains, ce sont les investissements directs étrangers et l’accès au financement abordable nécessaires pour stimuler le développement et plus particulièrement pour combler le déficit d’infrastructure estimé à 900 milliards de dollars, qui sont en jeu.
De même, le secteur privé est sur le point de perdre des milliards de dollars d’opportunités si les exigences en faveur d’un environnement d’investissement favorable ne sont pas correctement satisfaites.
Le forum s’est déroulé en marge de l’Assemblée générale de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA).
Le partenariat public-privé s’impose donc comme la réponse aux besoins d’investissement structurants des Etats africains. Se présente alors la nécessité de disposer d’outils appropriés permettant des investissements malgré la persistance de la perception de risque élevé en Afrique. Dans ce contexte, l’assurance-crédit constitue entre autres un outil efficace pour répondre à ce défi.
Les investisseurs ne sont pas immunisés contre les événements politiques et sociaux qui ont lieu dans les régions émergentes telles que l’Afrique.
En raison des gains réduits (l’indice boursier de référence des marchés émergents a perdu environ 4 % annuellement depuis 2010, avec un plus haut de 22 % de rendement annuel au cours de la décennie précédente), les investisseurs se concentrent désormais sur d’autres facteurs que le simple chiffre d’affaires sur ces marchés.
Pendant les années fastes des deux dernières décennies, l’Afrique a connu des taux de croissance du PIB sans précédent, mais la diminution des prix des matières premières a entraîné le ralentissement de la croissance de la région d’Afrique subsaharienne, qui a atteint un taux d’1,5 % en 2016.
Selon les estimations de la Banque mondiale, les exportateurs de pétrole représentent la majeure partie du ralentissement économique en raison de leur contribution à hauteur de deux tiers de la production régionale.
Les investisseurs sur les marchés émergents de certaines sociétés de premier plan ont montré un changement radical de leur tactique d’investissement en raison de la fragilité globale, qu’ils considèrent comme le signe d’une faiblesse institutionnelle, de la corruption, de la mauvaise gouvernance et du manque d’efficacité.
Dans ce contexte, les investisseurs suivent désormais de près les indicateurs sociaux tels que les classements de la corruption, la parité entre les sexes et la mesure dans laquelle les règles de droit sont respectées dans les marchés émergents.
Dans ce climat, il est impératif que les gouvernements africains se concentrent sur la diversité économique afin de soutenir la croissance tout en tenant compte des risques pour les investisseurs.
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