Il est devenu Premier ministre sans surprise. Abiy Ahmed a été investi par un Parlement totalement contrôlé par le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF).
C’est son discours qui a créé la surprise. Après avoir reçu la Constitution des mains de son prédécesseur, Abiy Ahmed monte à la tribune. « C’est un moment historique », commence-t-il. « Nous ne devrions pas gâcher l’occasion alors que la situation est critique. »
Le nouveau chef de gouvernement déclare ensuite que les Éthiopiens devaient se pardonner les uns les autres « du fond du cœur ». Faisant allusion aux personnes blessées ou emprisonnées lors des récentes manifestations, Abiy Ahmed a demandé pardon, là encore, « du fond du cœur ». Il tend les bras à l’opposition politique, aux groupes de défenses des droits, aux journalistes… « Désormais, nous ne vous considérerons plus comme des ennemis, nous vous verrons comme des frères », a-t-il ajouté.
Le nouveau Premier ministre n’a toutefois pas indiqué s’il comptait lever l’état d’urgence. Cette mesure, pour beaucoup de dissidents, traduirait, dans les faits, ses déclarations d’apaisement. Pendant l’état d’urgence, en effet, au moins 1 100 personnes ont été arrêtées et sont toujours derrière les barreaux.
Abiy Ahmed a également tendu la main au voisin et ennemi érythréen. « Pour le bien commun de nos deux pays, nous sommes prêts à résoudre nos divergences par la discussion », a-t-il assuré.
Enfin, le président de la coalition lance un appel à la diaspora : « Rentrez à la maison et partagez la richesse de votre savoir. » Avant de conclure en évoquant la mémoire de sa mère, décédée, et de sa femme.
Les députés semblent conquis, tout comme les habituels opposants sur les réseaux sociaux. Mais le nouveau chef du gouvernement devra vite passer des paroles aux actes, comme l’a résumé la légende de l’athlétisme, Hailé Gébré Sélassié auprès d’Associated Press.
Source : www.cameroonweb.com