Dans une tribune publiée dans Jeune Afrique le 19 mars dernier, le journaliste malien Bokar Sangaré rendait hommage au célébrissime éditorialiste et poète Adam Thiam, quelques heures après la disparition de l’homme dont le talent littéraire remarquable ne sera jamais assez loué. Dans sa tribune, Bokar Sangaré estimait qu’Adam Thiam savait, avec un talent à nul autre pareil, « dresser un diagnostic sans concession de notre présent, dans le sens où l’entend Michel Foucault.
Aucun sujet constituant un enjeu structurant pour notre avenir n’échappait à la lucidité de cet intellectuel affable, qui savait autant émerveiller par sa culture que par son sourire. » Bokar Sangaré se rappelait du côté taquin de l’illustre disparu en soulignant que ce dernier « avait proposé dans une chronique de supprimer les poches des uniformes des policiers régulant la circulation pour lutter contre le racket ».
Cette proposition peut prêter à sourire, elle est cependant d’une pertinence cristalline, quand on voit les exactions commises sur nos routes par les policiers d’ailleurs et d’ici en particulier. En cette période où la pandémie ne cesse de frapper de plein fouet les citoyens, les policiers ont plus que jamais fait du racket leur tarte à la crème.
Les taximen n’ont de cesse de se plaindre. Si même les chances de faire supprimer les poches aux uniformes de nos impénitents policiers sont minces, le ministre de la Sécurité et de la protection civile Yark Damehame se doit de recadrer ses éléments pour qu’enfin des exactions ne soit plus perpétrées impunément. Aujourd’hui, l’heure est à la création d’une École Nationale Supérieure de Police.
Reste à savoir si cette école fera diminuer les magouilles sans cesse constatées sur nos routes. Vivement que cette école qui aura pour mission principale d’assurer la formation initiale et continue des cadres supérieurs de la police, notamment les commissaires et officiers, donne les réflexes démocratiques aux porteurs d’uniforme.
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com