Et si les anciens de l’opposition togolaise s’en inspiraient pour sauver la République d’un quatrième mandat suicidaire ?

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Aucun sacrifice n´est trop grand quand il s´agit de ramener et préserver la paix sociale dans un pays et arriver à une réconciliation sincère. Pour ce faire il faudrait que les acteurs politiques, qu´ils soient au pouvoir ou dans l´opposition, qu´ils soient de même obédience politique ou non, arrivent à dépasser leurs différends pour se donner la main, se parler et s´entendre sur l´essentiel pour sauver leur patrie commune. C´est ce que les deux anciens présidents de Côte- d´Ivoire, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont fait lundi 29 juillet 2019 en se rencontrant à Bruxelles dans la capitale belge.

Nonobstant les éventuels différents antagonismes politiques qui auraient pu être les leurs dans le passé, les deux ex-chefs d´État ont parlé tout simplement de la Côte d´Ivoire, du triste passé récent, et ont exprimé leur volonté d´œuvrer ensemble pour que la réconciliation dans leur pays ne soit pas un vain mot.

Le scénario Bédié-Gbagbo nous fait penser à la crise togolaise qui est de loin une gangrène à côté de la petite plaie ivoirienne. Certes, il y eut guerre civile dans ce pays frère, mais la crise togolaise qui dure depuis 1963, est non seulement la plus ancienne en Afrique de l´Ouest, mais la plus pernicieuse, parce que très difficile d´en imaginer l´issue. L´initiative de Bruxelles nous fait penser à nos anciens de l´opposition des années ´90 qui sont aujourd´hui plus ou moins à la retraite. L´idéal pour lequel beaucoup de ces leaders de la première heure s´étaient engagés, il y a 25 ou 30 ans, s´éloigne chaque jour que Dieu fait, des horizons togolais.

C´est pourquoi une rencontre de crise entre des personnalités comme Gilchrist Olympio de l´UFC, Prof. Léopold Gnininvi de la CDPA, Zarifou Ayéva du PDR, Edem Kodjo, Yaovi Agboyibo du CAR, Alipui du GRAD et Monseigneur Fanoko Kpodzro aurait le mérite de faire bouger les choses dans le bon sens, et éviter la monarchisation du Togo. Monseigneur Fanoko Kpodzro, qui a prouvé dans un passé récent qu´il a l´autorité morale pour rassembler autour de lui, pourrait par exemple, initier une telle rencontre.

D´aucuns nous traiteront de rêveurs et parieront sur l´impossibilité d´une telle initiative des anciens opposants qui ont sans nul doute encore beaucoup d´amour pour leur pays. Pour les anciens leaders dont la liste n´est pas forcément exhaustive, il s´agirait sans doute d´un de leurs derniers combats, qui servirait à remuer le manguier et sauver la République en souffrance. Leur sortie qui ne devrait pas manquer de courage, pourrait leur permettre de faire des propositions qui insisteraient sur les dangers d´un quatrième mandat de Monsieur Faure Gnassingbé pour notre pays.

Samari Tchadjobo

Allemagne

Source : telegramme228.com