Le drame humain qui se produit en Libye et que dénoncent des Africains conscients se trouve à la une des médias. Il est inconcevable qu’au 21e siècle, des hommes soient vendus comme des animaux. Ce drame existe depuis plusieurs années. Mais les dirigeants africains se sont tus, parce que visiblement, cela ne touche pas leurs intérêts, surtout que c’est à cause de la mauvaise gestion des ressources dont dispose l’Afrique que ces braves hommes quittent leur pays à la recherche d’un mieux-être ailleurs.
Faure Gnassingbé dont le pouvoir est contesté dans les rues depuis plus de trois mois, à cause justement de cette gestion catastrophique de son pays, se met dans la peau du justicier. Lui, un chef d’Etat dont les pratiques promeuvent l’esclavage, se met à dénoncer ce système. « Après concertation avec mes pairs de la sous-région ouest-africaine, nous prendrons très vite des mesures hardies contre ce phénomène affligeant pour notre continent et l’humanité toute entière », a-t-il tweetté il y a quelques jours. Une hypocrisie déconcertante et révoltante qu’on ne retrouve que sous les tropiques. C’est à croire que c’est maintenant que Faure Gnassingbé et ses pairs découvrent le phénomène.
S’agissant plus précisément du Togolais, il est prêt à vite réagir sur les sujets touchant d’autres pays que ce qui se passe dans le sien propre. L’« homme simple » décrit sur les réseaux sociaux comme un « dictateur sanguinaire » trouve « affligeant » pour le continent africain et l’humanité toute entière, la vente des esclaves en Libye. Mais quand il s’agit des assassinats à balles réelles des enfants par des militaires au cours des manifestations publiques pacifiques, cela ne l’émeut guère. Plutôt, Faure Gnassingbé se croit obligé d’encourager et de conforter ces militaires dans ces crimes contre le peuple togolais. Il ne trouve pas d’inconvénient à dresser les militaires contre les civils. Pour lui, aucune vie ne vaut la peine au Togo quand il s’agit d’un pouvoir qu’il veut garder à vie.
Aujourd’hui, les signes ne trompent plus. Faure Gnassingbé n’a que faire de la situation du peuple togolais et ce dernier l’a compris depuis quelque temps. C’est la raison de la mobilisation populaire dans les rues. En attendant de se rendre compte que ses incantations ne font plus ni froid ni chaud aux Togolais, il peut continuer de jouer la comédie (sic).
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