Activiste de la Diaspora togolaise, porte-parole de la Communauté Togolaise en Suisse (CTS), Jean-Paul Edoh Nunyava Oumolou fut président du Conseil des Etudiants de l’Université de Lomé (CEUL) de 2003 à 2005. Dans cet entretien à la Rédaction de « Le Correcteur », l’activiste Oumolou au nom des Forces Vives de la Diaspora togolaise issues de plusieurs pays d’Europe, des Etats Unis et des autres continents, revient sur l’actualité politique en l’occurrence la rencontre du Comité de Suivi de la CEDEAO les 10 et 11 septembre derniers. « Nous avons décidé de nous regrouper, de proposer de nouvelles stratégies gagnantes à l’opposition et aux forces vives de la société civile togolaise engagées pour l’alternance démocratique au Togo, et surtout mobiliser les moyens et ressources indispensables pour gagner la lutte de libération de notre peuple », a-t-il indiqué au sujet des Forces vives de la diaspora togolaise. Dans un langage direct et sans gant, celui qui avait été surnommé « L’heure est grave » sur le campus universitaire de Lomé au début des années 2000 dit tout.
Que peut-on retenir des propositions des Forces vives de la diaspora de la semaine dernière à la C14 ?
La C14, doit se référer régulièrement au peuple togolais, recueillir son avis et agir conformément à lui., et rendre fidèlement, clairement et régulièrement compte au peuple. -Libération de tous nos prisonniers politiques dans le cadre des manifestations populaires et des responsables de la société civile dont – EZA Kokou, KOKODOKO Messenth, SATCHIVI Folly et JOHNSON Assiba Biova. Car nous ne pouvons plus admettre que d’honnêtes citoyens croupissent injustement en prison pour le seul plaisir d’une dictature démodée qui n’a plus honte de rien.
-La démilitarisation du pays, surtout les villes de Sokodé, Bafilo, Kara et Mango et la liberté d’expression, de mouvement et de manifestations de tout citoyen et de toute organisation civile ou politique sur toute l’étendue du territoire.
-Nous devons arrêter le RPT/ UNIR dans sa folie meurtrière à travers sa CENI qui, se lançant unilatéralement dans une aventure électorale frauduleuse à haut risque et en dépit d’une «Feuille de Route conventionnellement établie» méprise le peuple togolais, la diaspora et la communauté internationale impliquée dans cette crise.
– Si la CEDEAO était sérieuse vraiment, elle devait depuis avoir mis sur pied son présupposé Comité de Suivi chargé de superviser le processus électoral qu’elle nous impose, et nous aurions déjà beaucoup avancé vers une sortie de crise.
-Le Comité de suivi doit urgemment ordonner la recomposition de la CENI, la recomposition de la Cour Constitutionnelle, le redécoupage électoral, la révision du fichier électoral et l’établissement de carte d’électeur biométrisée, tout ceci pour garantir l’équité et la transparence électorales.«PAS DE RÉFORMES, PAS D’ÉLECTIONS AU TOGO!» et nous mettons en garde tout contrevenant à cette règle d’or. Une force de la CEDEAO pour sécuriser le processus, rôle que n’a jamais joué l’armée togolaise inféodée au régime.
L’effectivité du vote de la diaspora togolaise partout dans le monde. La C14 doit aussitôt établir un chronogramme correspondant à chaque point de la feuille de route à mettre en œuvre avant ce fameux 20 décembre imposé.
La C14 doit incessamment renouer avec les manifestations de rue pour mettre la pression sur le pouvoir et la CEDEAO.
Quel regard portez-vous sur la réunion du Comité de Suivi de la CEDEAO ?
Ce comité de suivi semble être une réelle plaisanterie et cette réunion ne fut qu’une mise en scène ridicule de ce que bon nombre de Togolais pensaient de cette délégation de la CEDEAO qui, présumait-on, devait sauver notre pays de sa trop longue crise. Nous avions vu là des membres du gouvernement très irresponsables qui n’ont que faire de la misère du peuple dont ils sont d’ailleurs les auteurs. Ils nous ont montré qu’ils se foutent du peuple et pour cela le peuple togolais doit prendre courageusement son destin en main.
La C14 peut-elle garder confiance à la CEDEAO ?
La C14 doit comprendre que notre libération ne doit pas se reposer sur cette CEDEAO qui montre déjà ses limites. Elle doit pour cela s’associer dans un «grand creuset nouveau et dynamique» avec toutes les organisations de la société civile crédible, dont le MAET, TOGODEBOUT, NUBUEKE, REJADD, FDP, «EN AUCUN CAS», etc. et avec le Parti Des Travailleurs et la Diaspora, pour remobiliser le peuple et le tenir prêt à toutes les éventualités.
Le retour à la rue annoncée par la C14 est-elle justifiée, selon vous ?
L’abandon de la rue par la C14 était l’erreur la plus grossière qui ne devait jamais être commise. Mais le mal est déjà fait avec comme conséquences immédiates, le recul de l’élan populaire amorcé depuis le 19 août 2017, le RPT-UNIR qui affiche un sourire narquois avec ses plus hauts responsables aux propos arrogants et provocateurs comme le cas de madame Chantal Djigbodi Yawa Tsègan, une élue parlementaire du clan mafieux au pouvoir qui s’adressait à l’opposition la semaine dernière ainsi : « Nous sommes là et ceci pour longtemps. Vous ne pouvez rien contre nous. Continuez à tromper les Togolais ». Voilà qui doit nous déterminer à agir autrement que d’habitude.
Le ministre Bawara invite l’opposition à rattraper le train en marche s’agissant des activités de la CENI. Que lui répondez-vous ?
Ce ministre doit savoir tenir sa mauvaise langue. C’est juste un agité qui essaie d’intimider sans effet. S’il se respectait un peu, il aurait dû, avec son parti RPT/ UNIR, se soumettre à cette feuille de route demandée et obtenue par son clan maléfique au pouvoir et attendre que le comité de suivi coordonne la mise en application de tout le processus électoral. Voilà le prototype des gens qui foulent notre République de leurs pieds souillés depuis plus de 55 ans. Il doit définitivement ranger sa langue et se recroqueviller un peu. Par ailleurs, bientôt nous lui ferons comprendre, s’il ne s’en rend pas compte encore à cause de son entêtement, que plus rien ne sera comme avant au Togo, et que le Peuple est réel détenteur du pouvoir. Cette CENI est illégale et doit être immédiatement dissoute et reformée de façon raisonnable.
Quelle contribution de la diaspora pour la conclusion de la lutte ?
La Diaspora est incontournable dans tous les aspects de la vie du pays. Vous pouvez convenir avec moi que sans les aides financières et matérielles de la diaspora, notre peuple ne s’en sortirait pas du tout. Et pour la lutte, nous nous engageons à apporter notre soutien moral, stratégique, logistique, en ressources humaines et surtout financières à toutes les forces vives engagées sur le terrain au Togo pour conclure victorieusement cette lutte. Nous donnons cette parole au peuple.
Un message au peuple et aux acteurs
Cher Peuple du Togo, notre peuple, c’est pour ne pas te voir souffrir des folies et des vices destructeurs de tes dirigeants sans visions et sans amour pour la Patrie que nous nous engageons pour ton salut. Tu as tant donné pour cette longue lutte et tu en es la première victime. L’heure de ta délivrance est si proche, mais cela demande encore un sursaut de plus. Ensemble, le Peuple Togolais, ses acteurs politiques de l’opposition et de la société civile doivent s’unir avec la Diaspora consciente et active pour finir ce long combat pour notre libération et mettre ainsi définitivement fin à la dictature dynastique du clan Gnassingbé incarné par le RPT rebaptisé UNIR qui s’appuie sur une armée antipatriotique et antirépublicaine pour opprimer les Togolais.
Tous ensemble avec courage et audace, dans la vérité et la sincérité de notre engagement, nous vaincrons.
Entretien réalisé par Honoré ADONTUI
Source : www.icilome.com