Face au récurent problème de chômage des jeunes au Togo, l’entrepreneuriat est devenu la panacée de gouvernants. Malgré les programmes dits « de promotion de l’auto-emploi » des jeunes, l’aventure entrepreneuriale demeure pour beaucoup un chemin de croix dont l’épilogue est incertain.
« Après l’obtention de mon Master en sciences juridiques, j’ai longtemps fait des demandes auprès des cabinets de Notaires, d’Huissiers de Justice et d’Avocats à Lomé. J’ai même essayé de me faire recruter en qualité de juriste stagiaire au sein des services contentieux de certaines sociétés de la place. Je n’ai eu droit qu’à un stage de 3 mois dans un cabinet de Notaire. Depuis, avec un autre camarade de la Faculté, nous avons mis en place une structure de conseils juridiques, de gestion immobilières et d’intermédiation », déclare Monsieur KOUMA, un jeune de 35 ans qui avoue faire face plus à des dépenses de fonctionnement qu’engranger des bénéfices.
Son expérience ressemble à celle de beaucoup d’autres jeunes diplômés au Togo, qui peinent à trouver un emploi. Généralement, les fruits ne tiennent pas les promesses des fleurs pour les nouveaux étudiants diplômés. Les domaines de formations et les unités d’enseignement ne prédisposent qu’à intégrer des entreprises pour occuper des postes salariés. Ainsi à défaut de se voir offrir un poste rémunérateur, il devient indispensable d’en créer soi-même.
C’est ainsi que commencent les aventures entrepreneuriales au Togo. Il s’agit beaucoup plus d’une nécessité contraignante que d’une adhésion à une politique gouvernementale entrepreneuriale. Ceci étant, les modèles de réussite dans cette voie sont assez rares. Et cela s’explique par divers facteurs : la précipitation à entreprendre sans avoir étudier les besoins du marché ou de l’environnement immédiat, le défaut de préparation psychologique à affronter les difficultés, le manque d’accompagnement adéquat du gouvernement.
Sur ce dernier point, le rapport programmes gouvernementaux d’auto-emplois et réduction réelle du chômage des jeunes est fondamentalement déficitaire. Du Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ) en passant par l’Agence National de Volontariat au Togo (ANVT) pour aboutir au Programme d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Emploi des Jeunes (PAFPE), il y a encore du chemin à faire quand on recueille les opinions des jeunes entrepreneurs au Togo. Ces derniers attendent plus des gouvernants, non dans le sens de leur garantir un emploi mais plutôt de leur faciliter les conditions d’installation et d’exercice des activités entreprises.
Au-delà de de concocter des politiques buralistes à l’égard de l’auto-emploi des jeunes, il importe de s’imprégner de la réalité, des difficultés fiscales, immobilières que rencontrent les entrepreneurs.
L’efficacité de la politique entrepreneuriale passe par la préférence d’une régulation des entreprises existantes que d’imposer à celles-ci une réglementation souvent excessive et éprouvantes. L’essence de l’entrepreneuriat efficace se trouve dans le pragmatisme économique.
Barth K.
Source : icilome.com