Entre patriotisme et égoïsme : ADO s’en va après 2 mandats, Faure Gnassingbé s’accroche au 4ème

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Faure gnassingbé (g) et Alassane Ouattara | Photo : DR

Alassane Ouattara a annoncé, hier devant les députés, sa décision de ne plus se représenter pour un 3ème mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Une décision qui va sans doute contribuer à faire baisser la tension dans le pays à l’approche de la présidentielle du 31 octobre 2020. Au Togo, c’est tout le contraire. Le 22 février dernier, Faure Gnassingbé et les institutions à ses bottes se sont octroyé un 4ème mandat. Le Togo devient ainsi une particularité en Afrique de l’Ouest.

Une sortie honorable. C’est l’expression la plus utilisée par les internautes pour commenter la décision d’Alassane Dramane Ouattara de ne pas briguer un 3ème mandat dans le cadre de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Il a fait l’annonce, hier, dans la ville de Yamoussoukro où les parlementaires ivoiriens étaient en congrès. « Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, et de transférer le pouvoir à une jeune génération», a déclaré le président ivoirien.

Dans la salle, certains députés – on le voit sur les images – ont manifesté un refus, sans doute pour marquer leur zèle et se faire passer pour les plus loyaux. Mais en réalité, la nouvelle a suscité une vive approbation dans tout le pays. L’ancien président du FPI et actuel leader de l’Union des Nouvelles Générations (UNG), Pascal Affi N’Guessan a salué un acte fort pendant que d’autres, plus critiques, estiment qu’en annonçant sa décision de ne pas briguer un 3ème mandat présidentiel, « Ouattara vient, pour la première fois en 10 ans, de respecter la Constitution de la Côte d’Ivoire ».

Que ce soit la première, la seconde ou la troisième fois qu’il respecte la Constitution de son pays, le président ivoirien contribue par cette décision à la décrispation de la tension dans le pays, sans oublier le retentissement qu’elle aura sous d’autres cieux. Et pour cause, le retrait annoncé d’Alassane Ouattara après le scrutin présidentiel d’octobre 2020 s’est répandu comme une trainée de poudre. Et principalement dans les pays encore sous la domination des tyrans, une fin de règne d’ADO après deux mandats présidentiels est un grand événement.

Oui ! Un grand événement parce qu’au Togo, les populations viennent de vivre le nième hold-up électoral. Non pas d’un chef d’Etat qui veut rempiler pour un second mandat, mais d’un tyran qui, après avoir effectué 3 mandats, se proclame vainqueur pour un 4ème, avec la complicité avérée des institutions de la République et dans l’indifférence complice de ceux qui se disent amis du Togo. Malgré les appels à son départ émanant des acteurs de la société civile, des partis politiques et des populations elles-mêmes, Faure Gnassingbé est resté sourd, s’enfermant dans une bulle de méprise à l’endroit de ceux qu’il gouverne.

La sortie honorable comme celle d’Alassane Ouattara, le fils de Gnassingbé Eyadéma y a définitivement tourné le dos. Pour preuves, pendant près de deux ans, des centaines de milliers de Togolais ont battu régulièrement le pavé pour exiger la fin de la dynastie des Gnassingbé et l’ouverture du pays à la démocratie et à l’alternance au pouvoir. La réponse a été la répression sanglante et une vingtaine de morts dont certains enfants par balles. Même à l’approche de la présidentielle, certains Togolais ont rêvé de voir le chef de l’Etat renoncer à un 4ème mandat. Leur rêve est resté à l’état de rêve. Pire, il s’est transformé en cauchemar avec le braquage électoral du 23 février 2020.

Désormais, Faure Gnassingbé devient le grand dictateur de l’Afrique de l’Ouest. La raison est qu’en plus du prochain départ d’Alassane Ouattara, il est difficile d’imaginer une réussite du projet de révision constitutionnelle du président Alpha Condé de la Guinée, dans un contexte de rejet par une grande partie de la communauté internationale. A cela s’ajoute la détermination croissante du peuple guinéen, sous la houlette du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), de lui faire barrage.

Alassane Ouattara parti, Alpha Condé admis à la retraite, il ne restera que le dictateur Faure Gnassingbé à la tête d’un pays qui fait office d’une curiosité dans l’espace CEDEAO.

G.A.

Source : Liberté

Source : 27Avril.com