Enseignement : La rentrée scolaire du 24 septembre prochain est un non-sens !

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Si je pouvais le faire, je demanderais à tous les élèves, écoliers, collégiens et lycéens de boycotter cette rentrée du 24 septembre 2018 prochain. Ce n’est pas normal que des bureaucrates décident du sort de nos élèves, donc de nos enfants, comme cela, sans tenir compte des avis des éducateurs et des partenaires du système éducatif, bref, de ceux qui sont sur le terrain. C’est grâce à eux que tout le système éducatif fonctionne normalement et les considérer comme des parias, lorsque l’heure des grandes décisions arrive, n’est que tout à fait une aberration doublée d’une grossièreté qui ne dit pas son nom.

Nos interrogations

Cette année scolaire n’était pas une année normale. Et on se demande quelle mouche les avait donc si cruellement piqués pour que, subitement, ils ramènent la rentrée au 24 septembre 2018, alors qu’elle était initialement fixée au 15 octobre ? Comme le clament certaines langues -qu’elles soient vipérines ou non- ces bureaucrates n’avaient-ils pas décidé, par hasard, de punir les enseignants à cause de cette cascade de grèves qu’ils avaient imposées au cours de l’année scolaire 2017-2018 aux autorités, parents et entre élèves? Nul ne saura vraiment le dire. Mais, cette mesure impopulaire, était-ce sincèrement pour corriger les bouleversements constatés au cours de la période de notre rentrée au Togo, par rapport à la rentrée dans les autres pays ? Si oui, est-ce en cette seule année scolaire 2018-2019 que l’on peut ou doit corriger cette anomalie qui a commencé depuis plus d’une vingtaine d’années ? Même si c’est faisable en une année scolaire, personne parmi ces bureaucrates n’a eu la jugeote de constater que l’année dernière n’ayant convenablement pas fini en juin, mais plutôt en fin août, il serait maladroit de vouloir fixer la rentrée dans le mois de septembre, comme si de rien n’était ? Tout le monde sait qu’une année scolaire commence en septembre d’une année civile et s’achève en mai, ou au plus tard en juin, de l’année civile suivante. Mais, qu’on nous dise si l’année scolaire 2017-2018 a réellement démarré en septembre 2017 pour qu’on fasse du forcing afin que l’année scolaire 2018-2019 commence nécessairement en septembre ? A-t-on la mémoire courte pour oublier que les cours avaient continué jusqu’en juillet et que l’année scolaire 2017-2018, n’est pas encore finie pour certains établissements ? Et si on commençait l’année scolaire 2018-2019, le 15 octobre, comme précédemment annoncé, qui honnêtement cela gène ? Qu’on nous le dise sincèrement, qui cela gène.

Que faut-il finalement faire ?

Ce sont des questions auxquelles nul ici à notre Rédaction ne voudrait apporter, même pas une tentative de réponse car tout le monde comprend. Il faut que, pour une fois, on apprenne à être sérieux. On s’amuse avec le destin de toute une population. Partout, c’est le forcing. Que ce soit dans le secteur de la politique, de la culture, du sport et maintenant dans l’éducation, les autorités ne connaissent que ce langage : le forcing ou la force. Le forcing, quel que soit ce que disent les citoyens. Les parents, les enseignants, les élèves protestent, mais le ministre des Enseignements primaire, secondaire et de la Formation Professionnelle et sa compagnie, comme les Pieds Nickelés, font la sourde oreille et foncent. On est finalement où là ?

Si j’avais le pouvoir, je ferai boycotter cette rentrée fixée au 24 septembre 2018. Simplement parce que si nous avons accusé de ce retard dans notre système éducatif, ce n’est pas la faute des enseignants qui étaient contraints de durcir le ton par des grèves répétitives durant l’année scolaire passée. Au contraire, ce sont l’entêtement, la mauvaise foi légendaire de ce gouvernement de copains-copines, de coquins et de polissons dont certains ne vivent que grâce aux injures, le manque de considération vis-à-vis des enseignants et des parents d’élèves, l’humiliation qu’ils leur ont fait subir entre autres, bref tout cela est la résultante de ce que nous vivons actuellement.

De la nécessité au ministre de revoir sa copie

Dans tout ce micmac, ce qui parait plus grave et, à la limite, cocasse, c’est que la fin de l’année scolaire était fixée au 24 août et le début d’une autre fixé sur le 24 septembre, et aujourd’hui le 17 septembre, alors que les activités de l’année en cours 2017-2018 n’ont pas encore pris fin. Pour preuve, les résultats du Bac 2 n’ont été proclamés que le jeudi 30 août avec les oraux le vendredi 31 et le samedi 1er septembre, c’est-à-dire après la fin de l’année, ou mieux en pleines vacances. Et jusqu’ici, les élèves des classes de Première ne connaissent pas encore la couleur de leurs relevés, que ceux-ci aient réussi ou non au Bac 1, cet examen emblématique voire problématique communément appelé probatoire qui, depuis son retour en mai 1982, n’a rien pu faire et que les experts ont conseillé de supprimer purement et simplement, parce que mal organisé. Jusqu’ici, certains établissements n’ont pas encore réussi à mettre à la disposition de leurs élèves les bulletins de notes du second Semestre 2017-2018. Les listes du concours d’entrée en sixième organisé le 31 août et celles d’entrée en secondes des 06 et 07 septembre passés, ne sont toujours pas mises à la disposition des chefs d’établissements. Les parents peinent non seulement à aller inscrire leurs enfants, mais ensuite à mettre à leur disposition les fournitures scolaire ; les enseignants ne se sont pas reposés et ils doivent encore reprendre une nouvelle année.

Et enfin, un report de la rentrée s’impose !

De tout ce qui précède, si on continue à foncer et à forcer les choses, ce qui se profile à l’horizon et que les entêtés du Système éducatif ne voient pas ou refusent de voir, est on ne peut plus clair. Les enseignants et les élèves seront exténués au cours de l’année scolaire 2018-2019, des gens tomberont souvent malades, parce que à bout de souffle, d’autres craqueront et…. Que les autorités reviennent rapidement sur terre pour comprendre enfin que ceux dont elles ont la charge, enseignants, encadreurs (conseillers pédagogiques, inspecteurs….) ne sont pas des machines et qu’ils ont, eux, aussi le droit de se reposer un peu avant de reprendre cette corvée qu’est l’enseignement dans notre cher pays, le Togo. L’année scolaire 2017-2018 a duré plus de 10 mois de cours pour la plupart. Et donc, Continuer à prouver que c’est une bonne chose la rentrée du 24 septembre prochain, après une année scolaire élastique, comme se tuent à le soutenir mordicus quelques personnes qui raisonnent comme s’ils sont en mission, c’est faire preuve d’une certaine malhonnêteté intellectuelle.

La Rédaction

Source : www.icilome.com