Dans sa quête de modernité, le bâtiment africain s’est malheureusement coupé de sa tradition bioclimatique séculaire, un ensemble de savoir-faire qui a permis aux habitants d’affronter des climats parfois extrêmes.
Aujourd’hui, sur le continent, les constructions sont souvent mal adaptés au climat chaud, thermiquement inconfortables et énergivores.
Et ces dernières années, architectes, entrepreneurs, ingénieurs et organismes internationaux se penchent sur la question, avec notamment des recherches dans le domaine des matériaux de construction innovants.
Il y a la possibilité de construire des bâtiments mieux adaptés au climat africain, confortables sur le plan thermique et faisant appel à des matériaux locaux, économiquement abordables et respectueux de l’environnement ; et, pourquoi pas, esthétiques et modernes.
La terre crue régule l’humidité et le béton (présent dans l’écrasante majorité des constructions urbaines), le verre et la tôle métallique – très utilisés en Afrique pour l’enveloppe et la toiture des bâtiments – sont des accumulateurs de chaleur.
Ces constats posés, le défi consiste donc à trouver une authentique alternative pour varier l’offre de matériaux sur le marché du bâtiment africain et en finir avec la toute-puissance du béton.
Ce défi, les étudiants de l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) tentent de le relever avec l’appui d’ingénieurs en génie civile.
La ville de Kara est retenue pour un projet pilote d’aménagement urbain. C’est un projet évolutif qui vise à préserver les ressources naturelles de la ville. Les fleuves et le paysage montagneux sont ciblés.
‘Les indicateurs sur le devenir de l’environnement humain sont alarmants; ils nous interpellent surtout dans nos orientations stratégiques et dans nos politiques d’urbanisation’, souligne Koffi Akpagana, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Cette question majeure a été évoquée toute la semaine à Lomé à l’occasion d’une réunion d’experts issus de pays membres de l’EAMAU.
Ils ont convenu de la nécessité de changer de paradigme pour s’adapter au nouvel agenda urbain.
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