Au Kenya, de plus en plus de jeunes femmes sortent avec des hommes plus âgés pour financer un mode de vie qui fait rêver sur les réseaux sociaux.
Poussées par la misère, les femmes se tournaient autrefois vers les relations sexuelles de nature transactionnelle, indique la réalisatrice Nyasha Kadandara. Aujourd’hui, c’est la vanité qui les motive.
A 19 ans, Eva, étudiante à l’École d’Aviation de Nairobi, était assise dans sa minuscule chambre d’une co-location de Kitengela se sentant brisée, affamée et désespérée. Elle utilisa ses derniers 100 shillings kényans pour se rendre en ville et suivre le premier homme qui paierait pour avoir des relations sexuelles avec elle. Après 10 minutes dans une allée sinistre, Eva rentra à Kitengela. Les 1 000 shillings kényans empochés lui permettront de tenir jusqu’à la fin du mois.
Il y a six ans, alors qu’elle était à l’université, Shiro a rencontré un homme marié de près de 40 ans son aîné. Au début, il ne lui faisait que les courses. Ensuite il lui a offert quelques heures au salon de beauté. Deux ans après le début de leur relation, cet homme l’a installée dans un nouvel appartement parce qu’il voulait qu’elle soit plus à l’aise. Deux ans plus tard, il a donné à Shiro une parcelle de terrain dans le comté de Nyeri en signe d’engagement. En échange, il dort avec Shiro chaque fois qu’il en a envie.
Eva s’est adonnée aux transactions sexuelles sous sa forme la plus pure : une rencontre ponctuelle précipitée, conduite par le désespoir. L’histoire de Shiro illustre un phénomène plus complexe : elle a troqué sa jeunesse et sa beauté pour un gain financier à long terme, motivé non par la faim mais par l’envie de ressembler aux images postées par les stars sur les réseaux sociaux.
Les hommes plus âgés ont toujours joué de leur statut et de leur influence pour avoir accès aux jeunes femmes. Le phénomène « sugar daddy » a probablement existé dans toutes les sociétés au même titre que la prostituée. Il serait donc légitime de se demander : « Pourquoi se pencher sur la problématique du commerce du sexe en Afrique ? »
Parce qu’au Kenya et dans certains autres pays africains, les transactions sexuelles semblent être devenues non seulement plus communes mais aussi plus visibles. Ce qui était jadis caché est désormais visible, sur les campus, dans les bars et partout sur Instagram.
Il est difficile de dire exactement quand cela s’est produit. Peut-être en 2003, lorsque la fameuse « sex tape » de Kim Kardashian a été divulguée, ou un peu plus tard lorsque Facebook et Instagram ont conquis le monde, ou encore lorsque Internet 3G a frappé les téléphones mobiles africains.
Mais de toute façon, nous sommes arrivés à un point où avoir un « protecteur », un « sponsor » ou un « pain béni », des termes généralement employés pour définir un bienfaiteur, est devenu pour beaucoup de jeunes un choix de vie accepté, voire glamour.
Selon un récent diplômé, il suffit de se rendre dans les quartiers étudiants de Nairobi pour voir à quel point la culture du sponsor est devenue omniprésente. « Un vendredi soir, allez vous asseoir devant le Box House [résidences étudiantes] et vous verrez quels genres de voitures conduisent : des chauffeurs de ministres et des politiciens envoyés chercher des jeunes filles », a déclaré Silas Nyanchwani.
Jusque récemment, il n’existait aucune donnée indiquant le nombre de jeunes femmes kényanes impliquées dans les relations de nature sexuelle. Mais cette année, le Centre d’économie comportementale de Busara a mené une étude pour BBC Africa dans laquelle ils interrogeaient 252 étudiantes âgées de 18 à 24 ans. Elles ont constaté qu’environ 20 % des jeunes femmes ayant participé à la recherche avaient eu ou avaient un « sponsor ».
Les données compilées à partir de cette étude non randomisée (où les participants sont affectés à différents groupes) sur un échantillon de taille réduite ne donnent qu’une indication des nombres possibles, ils ne peuvent pas être considérés comme définitifs. De plus, seul un petit pourcentage a ouvertement admis avoir un « sugar daddy »; en utilisant une technique appelée randomisation de liste qui se base sur des réponses données à d’autres questions, les chercheurs ont pu déduire qu’un certain nombre d’entre elles dissimulaient la vérité. Mais ce qui est intéressant, en parlant des autres et non d’eux-mêmes, les jeunes femmes estimaient en moyenne que 24 % de leurs pairs avaient eu une relation sexuelle transactionnelle avec un homme plus âgé, un chiffre très proche de celui des chercheurs.
L’étudiante
Jane, une étudiante kenyane de 20 ans qui admet volontiers avoir deux sponsors, ne voit rien de honteux dans de telles relations, cela fait juste partie de la routine quotidienne pour survivre à Nairobi.
Elle insiste également sur le fait que ses relations avec Tom et Jeff, tous deux mariés, impliquent autant d’amitié et d’intimité que d’échanges financiers.
« Ils vous aident parfois, mais ce n’est pas toujours une question de sexe. C’est comme s’ils voulaient simplement de la compagnie, ils veulent que quelqu’un leur parle », dit-elle.
Elle dit que ses parents étaient très religieux et qu’ils l’ont élevée avec des valeurs traditionnelles, mais elle a fait ses propres choix. L’une de ses motivations, dit-elle, est de pouvoir subvenir aux besoins de ses jeunes sœurs, de sorte qu’elles n’auront pas besoin de compter sur des hommes pour de l’argent. Mais elle a également été inspirée par les célébrités kenyanes qui font étalage de leur vie sur les réseaux sociaux, des femmes qui ont utilisé leur sex-appeal pour faire fortune.
Parmi celles-ci figurent les stars de l’émission de télé-réalité Nairobi Diaries, une sorte de mélange entre Keeping with the Kardashians et The Real Housewives d’Atlanta à la Kenyanne. Le spectacle a propulsé plusieurs vedettes hors des bidonvilles de Nairobi, les faisant atterrir sur des yachts au large des côtes de Malibu ou de la Méditerranée.
Les journaux de Nairobi, c’est comme les Kardashians qui jouent [à l’écran] en temps réel. Si je suis sexy, tant mieux, un mec riche paiera beaucoup d’argent pour m’avoir », raconte Oyunga Pala, bloggeurs.
La plus connue des starlettes des médias numériques kenyans est probablement Vera Sidika, qui est passée de danseuse dans les clips musicaux au tournage du Nairobi Diaries, et a ensuite lancé une carrière basée sur sa renommée et son physique.
« Mon corps c’est mon affaire, et c’est une source d’argent », a-t-elle déclaré en 2014, en discutant de ses procédures controversées d’éclaircissement de la peau. Aujourd’hui, Vera tient à mettre en avant son côté entrepreneuse. Elle dirige une marque d’infusions de plantes « detox » appelée Veetox Tea, qui connait un grand succès.
Tout aussi célèbre, le mannequin et vedette des réseaux sociaux Huddah Monroe, qui s’est également fait connaître dans une émission de télé-réalité, Big Brother Africa, en 2013. Elle gère désormais une gamme bien établie de produits cosmétiques.
Si vous devez exposer votre corps, autant gagner de l’argent », aurait-elle déclaré, faisant référence aux images semi-nues qu’elle montre à ses 1,3 million de membres Instagram.
Dans le passé, certaines kenyannes se sont définies comme des #SlayQueens, de jeunes femmes qui passent leur temps à poster des photos sexy et glamour pour appâter des hommes riches. Ces dernières ont été assez directes quant aux avantages financiers qui découlent de leur « transaction » avec des magnats.
Après avoir atteint le sommet, ces filles se mettent souvent à cultiver une image différente, se présentant comme des femmes d’affaires indépendantes et encourageant les jeunes kényanes à travailler dur et à rester à l’école.
Les millions de fans qui défilent sur leurs publications Instagram ne sont pourtant pas aveugles. Le côté ‘entrepreneur’ ne cache pas le fait que ces femmes ont d’abord utilisé leur sex-appeal pour se faire remarquer. Et beaucoup sont celles qui choisissent d’appliquer cette méthodologie à leurs propres vies.
LA STARLETTE
Bridget Achieng est une jeune femme de Kibera, un bidonville de Nairobi qui a réussi. Elle travaillait comme domestique avant de prendre d’assaut les réseaux sociaux suite à une séance photo sexy. Elle a rapidement obtenu un rôle dans Nairobi Diaries.
Son message à celles qui aspirent à suivre sa route est que rien n’est gratuit.
« Vous voulez un million de dollars, vous ferez quelque chose qui vaut un million de dollars. »
Si certaines femmes obtiennent une Range Rover rose vif, un condo de luxe et des billets de première classe à destination de Dubaï, d’autres se contentent de crédit sur leur téléphone portable et peut-être d’un déjeuner au restaurant.
Mais le fossé entre elles n’est peut-être pas aussi profond qu’il y paraît.
« Dois-je refuser tous ces Gucci, Prada ? Non ! Quelle jeune fille ne craint pas la faim ? » chantait le chanteur ghanéen Ebony Reigns, résumant deux extrêmes : l’aspiration sociale d’un côté et de détresse économique que beaucoup de jeunes femmes ressentent. Le désir de ne pas avoir faim et le désir de goûter à la bonne vie peuvent facilement se côtoyer. Et le sort d’une femme dépendant d’un sponsor peut changer en un instant, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
LA DÉBROUILLARDE
Grace, une mère célibataire âgée de 25 ans, habitant dans le nord de Nairobi, a un sponsor régulier, mais recherche activement une relation plus lucrative avec un homme qui investira dans sa carrière de chanteuse.
Elle vit dans la pauvreté mais se débrouille en dansant dans une boîte de nuit, luttant pour envoyer sa fille à l’école. Mais sa détermination à nourrir et à éduquer son enfant coexiste avec une ambition de devenir riche et célèbre grâce au mannequinat et à la musique.
« Je serai une star », dit-elle, citant non seulement Vera Sidika mais aussi Beyoncé. Est-elle conduite davantage par la vanité ou la pauvreté, l’aspiration ou le désespoir ? Les lignes sont floues.
Grace et Jane sont bombardées depuis leur enfance d’images de statut féminin basées sur leur sex-appeal. Mais selon Crystal Simeoni, une experte en genre et en politique économique, la société kényane encourage également les relations en matière de sugar daddy.
Si les femmes sont plus disposées à tirer un profit financier de leur jeunesse et de leur beauté, cela s’explique en partie par les inégalités économiques flagrantes du Kenya, le manque de mobilité sociale et la corruption généralisée.
« La façon dont les choses sont construites dans ce pays rend beaucoup plus difficile pour une personne ordinaire de joindre les deux bouts », affirme-t-elle. Le travail acharné ne les mènera nulle part. « Ils doivent chercher un sponsor, voler une banque ou gagner un appel d’offres. »
Michael Soi, artiste bien connu dont les peintures satirisent la culture du sexe transactionnel du Kenya, adopte une vision similaire mais plus cynique, attribuant le phénomène davantage à la paresse et à une mentalité qui veut faire fortune rapidement qu’à une injustice structurelle.
Les jours où il fallait se réveiller tôt et travailler du matin au soir sont derrière nous.
En ce moment le cul est devenu le nouveau cerveau, et c’est ce qu’on utilise pour obtenir ce qu’on veut. »
Le phénomène ne se limite pas aux femmes.
George Paul Meiu, qui étudie les relations transactionnelles entre les hommes de la tribu Samburu du Kenya et les femmes européennes âgées, a décrit comment leur jeunesse et leur beauté sont devenues des denrées précieuses dans les stations balnéaires du Kenya.
Grâce à un ensemble de stéréotypes et de mythes « guerriers africains » sur les prouesses sexuelles tribales, les Samburu et d’autres comme eux attirent les « sugar mummies » locales et étrangères (lorsqu’une femme plus âgée paie un jeune homme, on parle alors de « sugar mama ». Certains villages Samburu affirment avoir été incapables de se défendre contre les raids de bétail des tribus voisines, car tant de jeunes hommes ont migré vers la côte pour devenir des garçons de plage.
« Un garçon de plage se lève le matin, fume un joint, se couche sous un cocotier et attend une femme blanche en bikini qui passe sur la plage et court après eux », explique l’artiste Michael Soi.
Mais comme la plupart des personnes dépendantes des transactions sexuelles sont des femmes, elles ont dominé le débat public. On se préoccupe de la moralité de leur mode de vie, mais aussi de ses conséquences sur leur santé.
Kerubo, une jeune femme de 27 ans originaire de Kisii, dans l’ouest du Kenya, affirme qu’elle maitrise sa relation avec Alfred, son sugar daddy. Mais les choses sont moins claires lorsque l’on aborde la question des rapports sexuels protégés.
Alfred et James, son autre sponsor, préfèrent ne pas utiliser de préservatifs, dit-elle. En fait, elle a eu des rapports sexuels non protégés avec de multiples « sugar daddies », qui ont ensuite des rapports sexuels avec d’autres femmes, ainsi qu’avec leurs épouses, exposant tous ces partenaires au risque de maladies sexuellement transmissibles.
Le Dr Joyce Wamoyi, de l’Institut national de recherche médicale de Tanzanie, a déclaré que les filles et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans étaient systématiquement plus exposées au risque d’infection par le VIH que tous autres membres de la population en Afrique subsaharienne.
Les transactions de nature sexuelle, ajoute-t-elle, contribuent à ces risques car les femmes qui les pratiquent n’ont pas le pouvoir d’insister sur l’utilisation de préservatifs.
La situation vis-à-vis des tabloïds kenyans suggère également que les femmes risquent d’être victime de violence.
Des titres tels que « poignardé à mort par un homme qui finance ses études universitaires », « le sponsor kenyan » menace sa maîtresse, publié par COFFINS sur Facebook, « et elle meurt après », « Jolie fille de 22 ans Tuée par son sugar daddy ». Ces articles décrivent tous, parfois de manière graphique, les transactions sexuelles qui ont conduit à un meurtre.
Jackie Phamotse, une femme d’affaires sud-africaine qui a survécu à une relation abusive avec son « protecteur », a décrit son expérience dans un livre, Bare: The Blesser’s Game.
La plupart des jeunes femmes, dit-elle, ne sont pas conscientes des dangers. « Certaines des filles qui ont disparu autour de notre continent étaient dans ces relations transactionnelles… En regardant les rapports de police, il s’agit de filles qui étaient en relation avec des personnes âgées et ont été rejetées à un moment donné. »
Phamotse a finalement fui son agresseur, sans rien garder. « J’ai dû m’échapper et j’ai plus aucun privilège », dit-elle. « J’ai quitté la maison et la voiture, et j’ai dû reconstruire ma vie. »
Personne ne sait vraiment combien de transactions à nature sexuelle conduisent à des abus sexuels ou à des dommages physiques. Des universitaires et des ONG kényannes ont effectué des études approfondies sur la violence domestique et les risques auxquels sont confrontés les travailleurs du sexe. Mais en ce qui concerne le sexe transactionnel, il n’existe aucune recherche, si ce n’est les anecdotes effrayantes qu’on peut lire dans des tabloïds.
Parmi les féministes kenyanes, l’essor de la culture des sponsors a suscité un débat intense. L’élimination des vieux tabous autour du sexe constitue-t-elle une forme d’émancipation féminine ? Ou la culture du sponsor est-elle une autre façon de vendre aux enchères le corps féminin pour le plaisir des hommes ?
« Les gens sont de plus en plus sensibles au mouvement des femmes en Afrique, notamment sur la question féministe », explique Oyunga Pala, l’éditorialiste de Nairobi.
Mais si certaines féministes soutiennent que le choix d’une femme est fondamentalement féministe, parce qu’il vient d’une femme, d’autres se demandent dans quelle mesure ces transactions sexuelles offrent réellement un choix.
« Une approche féministe de la liberté d’expression, même dans le commerce du sexe et la prostitution, est une perspective nordique qui dit que vous devriez être autorisé à faire ce que vous voulez faire », a déclaré Crystal Simeoni.
« Mais cela vient d’un point de privilège. Souvent, ces femmes n’ont pas le choix, c’est la vie ou la mort. »
Mildred Ngesa, ambassadrice du groupe activiste Female Wave of Change, avance un argument similaire. Après des décennies au cours desquelles les femmes ont lutté pour le droit de vote, de posséder des terres, d’aller à l’école, le « choix » de s’engager dans des transactions sexuelles entre en contradiction.
Si nous disons que c’est son droit d’être une prostituée, nous la renvoyons directement dans le patriarcat. »
Mais est-ce la prostitution ou quelque chose de différent, de plus subtil mais tout aussi dangereux ?
Jane, l’étudiante, fait une distinction, arguant que « dans ces relations, les choses se passent selon vos conditions », et le Dr Kirsten Stoebenau, une spécialiste des sciences sociales qui a étudié le sexe transactionnel au Kenya, reconnaît que cela est significatif.
« On ne parle de commerce sexuel que lorsque la femme qui se livre à ces relations décrit ses partenaires sexuels comme des clients, lorsqu’elle se décrit comme impliquée dans l’économie sexuelle et que la rencontre et l’échange sont pré-négociés, explicites, généralement immédiatement rémunérés et sans aucun lien émotionnel », dit-elle
Grace, la chanteuse en herbe qui se bat pour mettre de la nourriture sur la table, a une perspective légèrement différente, pour elle, les similitudes avec le commerce du sexe sont plus apparentes.
« Je préfère le sponsor, plutôt que de rester dans la rue », dit-elle. « Parce que tu as cette personne qui te soutient… tu n’as pas besoin de coucher avec autant d’hommes. »
L’artiste Michael Soi note que le Kenya reste en surface une société religieuse avec des mœurs sexuelles traditionnelles, mais seulement en surface. Ceux qui déplorent le sexe avant le mariage et l’infidélité dans le mariage pratiquent rarement ce qu’ils prêchent, soutient-il, et la même hypocrisie ternit la condamnation des transactions sexuelles.
« Nous sommes constamment bombardés d’éthique morale et de ce que la religion permet et ne permet pas. Mais tout est prétexte », dit-il. « Nous ne faisons qu’enterrer nos têtes dans le sable et prétendre que ces choses n’arrivent pas. »
Pour beaucoup de jeunes Kenyans, les valeurs véhiculées par les familles, les écoles et les églises ne correspondent tout simplement pas aux réalités économiques du pays ou ne peuvent rivaliser avec les tentations matérielles qui, à l’ère de la télé-réalité et des réseaux sociaux, sont visibles partout.
Au sein de la famille, la plupart des jeunes kényanes ont été très tôt convaincues qu’elles devaient épouser un homme riche et non pauvre. Dans ces conversations, il est évident que les hommes fourniront l’argent sur lequel les femmes survivront. Donc, pour certaines, il y a peu de différence.
« De toute façon, qu’est-ce qui ne va pas dans le sexe? » demande Jane. « Les gens font juste comme si c’était mal. Mais parfois, ce n’est pas mal du tout. »
Certains noms ont été modifiés.
Nyasha Kadandara est une journaliste et cinéaste zimbabwéenne qui travaille principalement en Afrique subsaharienne.Elle a passé les quatre derniers mois à enquêter sur ce phénomène pour BBC Africa Eye à Nairobi, Kenya.
Source : www.cameroonweb.com