Eli GOKA-ADOKANU : « Certes le débat politique est complexe au Togo, mais il est important que les médias l’influencent fortement dans le sens de préserver la paix et la cohésion sociale…»

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Les Togolais iront aux urnes le 22 février
prochain. Au regard de l’histoire dramatique des élections au Togo, et des
tentatives d’insurrection signalées par les autorités sécuritaires, il y a
quelques jours, le rôle médiateur de la presse en cette période sensible
devient beaucoup plus important.

L’Initiative des journalistes africains pour la
citoyenneté (Ijac), une organisation panafricaine des médias engagés dans
l’éducation citoyenne et politique, 
reste très sensible à la situation. 
Le président dudit réseau, le journaliste togolais Eli Goka-Adokanu,
rédacteur en chef de radio Métropolys fait observer que  « les élections peuvent être un élément
clé aussi bien du règlement que de l’escalade des conflits. Des élections
libres, régulières et transparentes sont donc essentielles pour consolider la
démocratie et empêcher les conflits. Mais parfois les citoyens subissent des
manipulations politiques les conduisant à des situations de violences extrêmes portant
atteinte au vivre ensemble et à la cohésion sociale.»

Pour ce réseau, le débat politique au Togo est très
complexe, et s’est amplifié sur un ton d’intolérance avec la prolifération des
médias sociaux, notamment facebook et whatsapp. « Depuis que les réseaux sociaux et les blogs font partie du paysage
médiatique, on note une démocratisation du débat politique, c’est-à-dire tout
citoyen lambda peut exprimer son opinion sur un sujet donné et que cela fasse
le tour du monde, mais le danger qui entoure cette liberté d’opinion, c’est le
caractère souvent intolérant, parfois haineux avec lequel certains web
activistes expriment leurs avis», souligne le président de l’Ijac.

C’est un avis largement partagé
aujourd’hui par plusieurs observateurs qui pensent que dans une telle
situation, le rôle des médias en période électorale doit être davantage
renforcé.  « Certes le débat politique est
complexe au Togo, mais il est important que les médias l’influencent fortement
dans le sens de préserver la paix et la cohésion sociale,  tout en poussant  les acteurs politiques à être véritablement
au service du peuple »,  exhorte le
rédacteur en chef de radio Métropolys.

La Haute autorité de l’audiovisuel
et de la communication, des organisations de la presse togolais et des acteurs
de la société civile ne cessent de multiplier les formations à l’endroit des
journalistes en vue de les amener à contribuer efficacement à un processus
électoral apaisé au Togo.

« C’est des formations qui
permettent aux journalistes de revisiter avec une certaine rigueur les normes
et pratiques journalistiques au regard de l’environnement très sensible de
l’élection présidentielle. C’est un exercice qui rappelle aux acteurs des médias
de se poser suffisamment
des questions sur la véracité des faits allégués dans un article ou dans un
reportage, en plus de multiplier les sources d’information. Ces bonnes
pratiques nous évitent de nous laisser influencer par les infox si nombreuses
sur les réseaux sociaux. Mais il faut également accompagner financièrement les
médias, en cette période», affirme Eli Goka-Adokanu.

L’Initiative des journalistes africains pour la
citoyenneté (Ijac) apporte également sa touche à cette contribution citoyenne à
travers le projet « Présidentielle 2020 : Violence Zéro ».
Initié en collaboration avec l’association « La Passerelle » et
d’autres réseaux, l’objectif du projet est d’avoir un cadre de journalistes et
de leaders d’opinion, qui avant, pendant et après les échéances électorale
s’engagent à sensibiliser leurs populations sur la nécessité de préserver la
paix sociale et faire des élections un rendez-vous républicain de grandes
réflexions sur l’avenir du pays.

D.J

Source : TogoActu24.com