L’Assemblée nationale a procédé ce jeudi 24 mars 2022 à l’élection des nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Avec 7 commissaires, UNIR, le parti présidentiel, a la part du lion. Pas seulement ! Elle peut également compter sur ses amis, les buveurs de lait, une société civile fortement colorée en bleue et une administration entièrement acquise. La portion congrue est réservée à l’opposition, si tant est qu’on peut l’appeler ainsi : opposition
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Le hic dans tout ça est que personne ne dit rien. Du moins les participationnistes. Ceux qui veulent prendre part au prochain marché de dupe pompeusement baptisé élection régionale. Ils attendent la prochaine déculottée pour crier qu’on les a volés. Pour l’instant ce qui les préoccupe, ce sont les avantages afférents à leur nouvelle mission. « Les élections quand on en parle au Togo les yeux des responsables politiques brillent » comme aime le dire un responsable politique togolais car ils savent ce qu’ils gagnent en participant à ce marchandage électoral.
Avec cette CENI fortement déséquilibrée, même si Jésus-Christ participait au scrutin, il ne verra que du feu. Il sera battu de plâtre couture par UNIR, le seul qui gagne d’ailleurs toutes les élections dans ce pays depuis la surprise de 1998 et la parenthèse de 1994.
Dans le système électoral qui est le nôtre, ceux qui croient à une alternance par voix électorale doivent réinventer une nouvelle CENI, une CENI réellement indépendante qui offre les mêmes chances à tous les candidats. Sinon, celle-là qui se présente à nos yeux, n’est pas digne. Elle n’est non plus crédible. Le dire, ce n’est pas faire offense à qui que ce soit !
Cette CENI repose encore le modèle de démocratie que le Togo est en train de bâtir. Ce modèle peut-il subsister au temps et aux défis ? Quel est ce pays démocratique dans lequel depuis plus de 3 décennies toutes les institutions de la République sont dans les mains d’une seule sensibilité ? Sont contrôlées par une seule sensibilité ? Quelle est la valeur de nos institutions avec des réformes bâclées ?
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Nous avons besoin de bâtir une société apaisée. Comme en Afrique du Sud, Frédéric de Klerk, a courageusement pris la décision de se mettre à dos son propre camp en tournant la page de plus 4 siècles de domination blanche, UNIR a besoin d’un courageux en son sein pour remettre le Togo sur le chemin de la vraie démocratie et de la paix véritable. Ce factice de démocratie n’honore personne. On peut se mentir à soi-même en disant qu’on est en démocratie mais la réalité est tout autre. Elle nous rattrapera un jour. On peut faire l’économie de ces innocentes vies qu’on sacrifie à chaque consultation électorale. Pour cela, il faut tourner cette page sombre d’élection-violence-dialogue. Pour que le prochain scrutin ne débouche sur ces violences, il appartient à UNIR, puisque c’est elle qui est aux affaires de montrer la voix. Ceci passe aussi par une CENI équilibrée ou à défaut confier en signe d’ouverture, la présidence de cette institution à l’opposition. Est-ce trop demander ?
Voici les 17 nouveaux membres de la CENI élus par l’assemblée nationale
MAJORITÉ PARLEMENTAIRE
1- TCHAO Padumhekou (UNIR)
2- KEGBERO Latifou (UNIR)
3- MENSAH-ATOEMENE Agnélé (UNIR)
4- KOLANI Lardja (UNIR)
5- ASSIH Atissim (UNIR)
6- KAPOU Réné (UNIR)
7- OSSEYI Yaovi (UNIR)
OPPOSITION PARLEMENTAIRE
8- HOMAWOO Atsu (UFC)
9- LOKADI Komi (UFC)
10- MENSAH ATTOH Méwanou (NET)
11- AZONDJANGNI Kossi (PDP)
12- TCHALA Biaou (PSR)
13- PESSINABA Yemba (ADDI)
14- TEKO Folly (ANC)
SOCIETE CIVILE
15- DOSSEKPLI Messan (Agir pour l’humanité)
16- YABRE Dago ( ONG – NOUVELLE ELITE)
ADMINISTRATION
17- POTOPERE Tozim
Albert AGBEKO / togoscoop.info
Source : Togoweb.net