Le projet de loi portant création des communes, vivement critiqué par l’opposition, a été voté vendredi par les députés de la majorité. 59 députés, y compris ceux de l’Union des forces de changement (UFC), ont voté pour. L’opposition est restée dans sa logique en votant contre le texte.
Désormais, le Togo compte 116 communes. Ainsi en a décidé les députés UNIR. Selon ce texte devenu une loi de la République, chaque préfecture compte au moins 2 communes. Il faut noter toutefois que Agoè, la préfecture nouvellement créée, compte 6 communes. Le reste de la préfecture du Golfe a également 6 communes.
Un découpage qui n’est pas du goût de l’opposition qui dénonce des calculs politiques du régime Faure Gnassingbé. Pour elle, à travers cette loi, le régime fait la promotion d’un groupe ethnique au détriment des autres. A l’en croire, le pouvoir se base sur ces calculs pour pouvoir contrôler le maximum de communes. Une position qu’a rejetée Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales qui a tenté de convaincre les députés de l’opposition vendredi à l’Assemblée nationale.
« Ces communes sont créées sur la base d’un regroupement judicieux des cantons ou des quartiers de certains grands cantons proposé dans la feuille de route sur la décentralisation et les élections locales établie par le comité créé à cet effet par le gouvernement », a indiqué l’émissaire du gouvernement.
Payadowa Boukpessi évoque la situation géographique, les aspects sociologiques et historiques, les potentialités économiques locales et les aspects démographiques pour justifier ce « découpage inique » du gouvernement.
Les députés de l’opposition ont demandé à maintes reprises de revoir ces critères et les dénominations des communes, mais en vain. Ils ont également proposé l’ajournement du vote pour chercher le consensus. Ils n’ont pas été écoutés.
La loi a finalement été votée à 59 contre 21, puisque pour les députés UNIR, il n’y a pas moyen de revenir en arrière.
Le vote de cette loi est un coup de force et une promotion du règne de la division et du tribalisme, selon la présidente du groupe parlementaire ANC, Me Isabelle Améganvi.
« Le groupe parlementaire ANC constate et déplore avec amertume que le gouvernement continue envers et contre l’ensemble de la population togolaise à saper les fondements de notre nation, en usant de discrimination et de coup de force répétés, comme en ce moment même ici à l’Assemblée nationale où il impose une fois encore le règne de la division et du tribalisme sous prétexte de mener une politique de décentralisation dans la perspective d’élections locales, au demeurant hypothétiques », a-t-elle déclaré.
Voici le visage du découpage des communes :
Cinkanse : 2 communes
Tone : 4 communes
Kpendjal : 2 communes
Koendkaj ouest : 2 communes
Oti : 2 communes
Oti Sud : 2 communes
Tandjoare : 2 communes
Keran : 3 communes
Bassar : 4 communes
Dankpen : 3 communes
Kozah : 4 communes
Binah : 2 communes
Doufelgou : 2 communes
Assoli : 3 communes
Tchaoudjo : 4 communes
Sotouboua : 3 communes
Mô : 2 communes
Tchamba : 3 communes
Blitta : 3 communes
Anié : 2 communes
Est mono : 3 communes
Moyen mono : 2 communes
Agou : 2 communes
Danyi : 2 communes
Akebou : 2 communes
Kpele : 2 communes
Kloto : 3 communes
Ogou : 4 communes
Amou : 3 communes
Wawa : 3 communes
Haho : 4 communes
Ave : 2 communes
Bas mono : 2 communes
Yoto : 3 communes
Vo : 4 communes
Lacs : 4 communes
Zio : 4 communes
Agoe-Nyive : 6 communes
Golfe : 7 communes
I.K
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