Les élections locales doivent se tenir, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 30 juin prochain. Une date qui est « techniquement improbable voire impossible » au vu des défis que doit relever l’institution en charge de l’organisation et de la supervision des élections au Togo, avant cette échéance. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’analyse du Vice-président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), Gérard Adja. Lecture !
L’organisation des prochaines élections locales prévues pour se tenir le 30 juin 2019 d’après le Président de la CENI relève d’un énorme défi pour la CENI et le gouvernement
Le Togo a déjà connu plusieurs expériences en matière d’organisation d’élection présidentielle avec une circonscription unique donc plus ou moins facile à cerner en termes d’organisation et de moyens à déployer. Il en est de même pour les élections législatives qui se déroulent avec au plus 35 ou 38 circonscriptions électorales. La Ceni et ses démembrements ont acquis un certain nombre d’expériences pour l’organisation de ces élections et malgré le renouvellement presque permanent des membres de la Ceni et des Celis, un fond de dispositifs humains et techniques demeure pour parvenir à vite faire marcher la machine.
Or, Il y a plusieurs décennies que notre pays n’a plus organisé des élections locales pour lesquelles le nombre de circonscriptions électorales dépassent largement ce qu’on a connu jusqu’à présent. En effet, il y aura autant de circonscriptions électorales que de nombres de communes, soit 117. Il faudra confectionner des listes électorales selon les communes. Les électeurs, jusqu’à présent habitués à s’inscrire et à voter plus ou moins librement à travers les territoires électoraux juxtaposés et déjà connus devront être sensibilisés et informés qu’ils doivent dorénavant se limiter strictement à leur commune de résidence. La CENI a ainsi trois (03) défis majeurs à relever :
1) Le temps qu’elle s’est donné elle – même pour organiser ces prochaines élections municipales.
2) Les moyens logistiques, humains et financiers qu’il faut déployer pour organiser les élections et proclamer les résultats Celi par Celi jusqu’à la mise en place des institutions que sont les conseils municipaux, les maires et les adjoints aux maires.
3) La capacité organisationnelle de la CENI pour conduire toutes ces tâches en toute transparence et en ce temps record surtout que beaucoup d’électeurs attendent de se faire inscrire sur les listes électorales selon leurs communes.
Au vu de tout ce qui précède nous pensons que la date indiquée par la CENI pour tenir les prochaines élections municipales est techniquement improbable voire impossible, sauf s’il y a une volonté manifeste de faire les choses avec précipitation et dans une impréparation totale, ce qui serait préjudiciable à notre jeune démocratie car ces élections constituent une belle opportunité que doivent s’offrir les citoyens Togolais pour s’engager dans un processus réel de développement participatif.
C’est pour ces raisons que nous pensons que le gouvernement et la CENI doivent revoir leur copie quant à la date indiquée pour la tenue de ces élections. Si des contraintes réelles poussent à l’organisation des élections locales dans ces conditions, il faudra alors ouvrir un débat et en discuter avec aussi bien la classe politique et tous les autres acteurs concernés.
Lomé le 07 mai 2019.
Gérard ADJA
Source : www.icilome.com