Elections législatives avant fin novembre, un nouveau front ouvert dans la crise

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La nouvelle polémique née des dernières discussions politiques entre les protagonistes de la crise politique togolaise reste la partie du communiqué final de la facilitation qui souhaite l’organisation des élections législatives avant la fin du mois de novembre. « … Les préparatifs des élections restent suspendus, étant entendu qu’il est souhaitable que ces élections se tiennent avant fin novembre 2018 », ont souligné les facilitateurs. Voilà le bout de phrase qui déclenche une avalanche d’interprétations au sein de la classe politique, notamment au niveau de la Coalition et du parti au pouvoir.

Du côté du pouvoir, c’est la jubilation, puisqu’on pense immédiatement que la facilitation a conclu à l’organisation des élections avant fin novembre 2018. Donc pour Gilbert Bawara qui a conduit la délégation du régime aux discussions du mercredi dernier, il faut tout faire pour permettre aux Togolais de se rendre aux urnes dans quatre (4) mois. Cette interprétation de cette partie du communiqué ne fait que l’affaire du parti au pouvoir qui, depuis un temps, ne jure que par ces élections. C’est à croire qu’elles seules pourraient sortir le Togo de cette crise.

A la Coalition des 14 partis de l’opposition, cette phrase est juste un souhait émis par les deux facilitateurs. Selon Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, les présidents Alpha Conde de la Guinée et Nana Akufo-Addo du Ghana ont rassuré la Coalition des 14 qu’ils n’ont pas l’intention d’imposer une date à la classe politique togolaise. C’est une manière, à en croire les facilitateurs, de rappeler aux uns et aux autres qu’ils doivent mettre tout en œuvre pour rapidement opérer les réformes et aller aux élections. Et donc, les facilitateurs n’ont pas demandé au gouvernement d’organiser les élections législatives avant fin novembre.

C’est justement en cela que nombre d’observateurs émettent des critiques à l’endroit de ce document publié par les facilitateurs. Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi au même moment où on demande de suspendre les préparatifs pour ces élections, on donne une date assez proche pour leur tenue. Une situation créée, selon de nombreux analystes, par la facilitation pour ouvrir un autre front dans cette crise politique.

De plus, si on devrait organiser les élections avant fin novembre, comment allait-on s’y prendre avec la suspension du processus ? Même si ce processus reprenait aujourd’hui, le délai de quatre (4) mois pour être parfaitement prêt à aller à ces élections est trop court. A moins que le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, Gilbert Bawara, ne donne raison à la Coordinatrice de la Coalition des 14 qui a déclaré qu’en réalité, le régime n’a jamais suspendu les préparatifs de ces élections.

C’est peut-être dans l’impossibilité d’organiser les législatives dans quatre mois, surtout sans les réformes adéquates qu’on devrait comprendre le communiqué de la facilitation. A voir les efforts déployés par la CEDEAO pour trouver une solution rapide à la crise, cette dernière ne voudrait pas ouvrir une autre polémique, susceptible rendre la situation encore plus difficile.

Il revient alors à chaque partie, surtout au régime en place de faire preuve de retenue et privilégier les intérêts du Togo, si tant est qu’on veut vraiment voir ce pays aller de l’avant.

I.K

Source : www.icilome.com