Comment les déplacés du Tanganyika feront-ils pour aller voter à la présidentielle congolaise de décembre ? Et en particulier ceux qui ont été chassés de plusieurs sites de déplacés fin août par les autorités de RDC, et qui s’étaient fait enrôler. Une situation qui inquiète les observateurs électoraux, même si la Commission électorale se veut rassurante.
Dans son rapport sur l’enrôlement de décembre dernier, La Synergie des missions d’observation électorale de RDC, la Symocel, s’alarmait déjà des lacunes constatées dans le Tanganyika. Centres d’enregistrement « installés dans des villages dépeuplés », inaccessibles à cause du conflit entre communauté bantoue et pygmée ; manque de mesures spécifiques pour permettre à certains déplacés dispersés de s’enrôler…
A l’époque, la communauté humanitaire estimait au total le nombre de ces déplacés à 500 000 environ, un chiffre contesté par les autorités. La fermeture brutale de trois sites de déplacés aux environs de Kalemie fin août à quatre mois du scrutin ne fait que renforcer les craintes. Ceux qui parmi ces 25 000 personnes avaient pu s’enregistrer dans la capitale provinciale viennent d’être à leur tour dispersés, à des dizaines de kilomètres. Et les observateurs doutent qu’ils puissent retourner à Kalemie le jour du vote.
« On se comporte avec eux comme s’ils n’avaient pas de droits », regrette la Symocel. A ces critiques, la Céni répond qu’elle est justement en train d’identifier les futurs bureaux de vote et qu’elle tiendra compte dans sa cartographie de cette évolution. Mais dans la confusion qui a régné autour de la fermeture de ces sites, les observateurs doutent que cela soit réaliste. D’autant qu’une dizaine d’autres sites doivent encore fermer d’ici le jour du vote.
Source : www.cameroonweb.com