Les nouveaux conseillers municipaux de la commune du Golfe 4, issus des élections locales du 30 juin dernier, ont été convoqués hier mardi pour élire le Maire de cette commune. Les choses ne se sont pas malheureusement passées comme prévues. Un désaccord sur la procédure du vote entre les élus de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et ceux de l’Union pour la République (UNIR) a finalement entraîné la suspension des travaux.
Tout allait bien au cours de la rencontre quand vient le moment de définir la procédure du vote. Etant dirigée par le doyen d’âge M. André EKOUE, membre de l’ANC, ce dernier déclina le vote par encre indélébile au profit du vote par marquage d’une croix par un stylo devant le nom du candidat choisi.
Cette procédure de vote n’a guère plu au préfet du Golfe, Kokou AGBOTSE et le Directeur de cabinet du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Robert BAKAI, qui n’ont pas manqué de réagir.
« Des gens ont voté déjà avec empreinte digitale, nous aussi dans Golfe 4, c’est ce que nous allons faire. Si un parti politique dit qu’il n’est pas content, il peut faire un recours. C’est moi qui ai convoqué la réunion, je ne vais pas accepter que le changement commence par ma commune. Nous allons procéder par empreinte digitale », a martelé le préfet, un peu en colère.
Et au Directeur de cabinet du ministère en charge de l’Administration territoriale d’ajouter : « La République est ordonnée, la République est régie aussi bien par la loi que par des pratiques, la République ce n’est pas l’occasion donnée à chacun de faire ce qu’il veut. Et donc, nous avons opté pour une procédure d’empreinte digitale pour l’élection des maires et des adjoints dans les 117 communes. La pratique sera la même. Autre chose qui se ferait ici, je crois que je me mettrai hors de cela parce qu’il y a une différence entre la réalité et la vérité ».
A en croire le doyen d’âge des conseillers municipaux, membre l’ANC et président de la séance, le préfet avait refusé, lors d’une rencontre dans le week-end, tout vote par encre indélébile. Et la surprise, c’est que ce même préfet revienne sur ce qu’il avait refusé.
Après une suspension momentanée de la séance sur demande de l’élue de l’ANC, Me Isabelle Améganvi, la réunion a été reprise.
Le président de la séance qui n’a pas voulu tenir compte de ces remarques, a redonné le ton de la rencontre en donnant la parole aux élus. Contre toute attente, le préfet du Golfe suspend les travaux devant le président de la séance après avoir placé ces mots : « Monsieur le président, vous devez vous limiter à votre pouvoir sans prendre certaines décisions qui vous dépassent ».
Et le doyen d’âge de répondre : « Je ne veux pas être le dindon de la farce, j’ai été choisi en raison de mon âge. Restez conformes aux principes qui régissent les réunions de ce genre et donc M. le préfet avec tout le respect que je vous dois, vous ne pouvez pas suspendre la séance, je suis le président de séance. Vous êtes une autorité, je suis un conseiller élu ».
Constatant que l’atmosphère ne se prêtait pas à la sérénité des travaux, le président de la séance s’est vu obliger de suspendre les travaux. Les élus locaux se sont donc séparés en queue de poisson. Ils disposent encore de 6 jours pour élire le Maire, selon les recommandations du code électorale.
Nicolas K
Source : www.icilome.com