La commission électorale a établi et publié le 27 décembre dernier le corps électoral qui aura la lourde tâche d’élire les membres du prochain Comité exécutif (Comex) de la Fédération togolaise de football (FTF). Seulement, ce corps n’est que le fruit de l’imagination fertile de Me Darius Atsoo pour qui faire plaisir à l’actuel président de la FTF, Guy Akpovy, passe avant l’application des textes qui régissent le fonctionnement de l’instance faîtière du football national.
Ne nous y méprenons pas. Me Darius Atsoo n’est pas un apprenti juriste. Il connaît bien son boulot, pour parler ordinairement. Mais le corps électoral qu’il vient de publier dans la perspective du congrès du 25 janvier incline irrésistiblement à s’interroger non pas sur sa connaissance du droit mais sur ses réelles motivations à tordre volontairement le cou au droit qu’il est censé maîtriser pourtant bien. D’abord, le president de l’organe de gestion des élections à la FTF est dans une confusion totale de son rôle, celle de l’application des textes, et sa substitution à d’autres organes de la fédération.
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Dans un premier temps, la commission dit devoir considérer une résolution prise par un congrès de la FTF qui s’impose à elle. Mais au même moment, ladite commission annule une partie de cette décision c’est-à-dire les votants des six (6) ligues nommés par le Comex. En clair, l’équipe de Me Atsoo reconnait un aspect inique de cette résolution mais conserve un autre aspect discriminatoire, celle qui attribue le droit de vote sur classement à l’issue d’un championnat de football en toute violation de l’article 25 qui précise très clairement le corps électoral. Autrement dit, la commission dirigée par Me Atsoo Darius laisse ostentatoirement les textes de côté pour inventer son propre corps électoral.
Dans une émission sur une radio de la place samedi 28 decembre 2019, l’avocat Atsoo a laissé entendre qu’il fait prévaloir l’intérêt du football en publiant ce corps électoral. Ce qui prouve à suffisance que sa commission a perdu son indépendance pour rentrer dans des considérations qui ne relèvent pas de ses prérogatives. Quelles sont donc les réelles motivations de cette commission en inventant un corps électoral taillé sur mesure ?
Pour mémoire, cette commission a envoyé une correspondance le 16 décembre dernier aux membres de la FTF pour les sommer de se régulariser. Ce courrier est une usurpation de compétence car la commission électorale n’a pas vocation à demander une régularisation des membres mais à constater purement et simplement le corps électoral sur la base des statuts en respect de l’article 7-i du code électoral. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette commission, en posant cet acte, est animée d’une volonté de porter secours au Comex sortant crédité d’un bilan que l’euphémisme voudrait qu’on qualifie de mitigé.
Le comble de tout ce théâtre réside dans le fait que cette régularisation ne concerne que le corps électoral ayant voté lors du congrès du 20 janvier 2016, obligeant tous les nouveaux membres de devoir passer par un congrès pour devenir membres conformément aux articles 13 et 14 des statuts de la FTF. C’est le cas du club ASCK par exemple qui doit respecter les articles suscités pour se régulariser. Alors on est en droit de se demander par quelle alchimie ce club figure sur la liste des clubs qui composent le corps électoral alors qu’aucun congrès n’a eu lieu après la date du 16 décembre 2019.
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Car cette même commission avait bien précisé dans sa correspondance qu’il n’y avait à cette date que trois associations qui sont en règle. De plus, par cette résolution, des clubs comme Foadan et Gbikinti qui viennent d’être relégués en deuxième selon le classement, n’ont pas droit de vote tandis que des clubs qui se sont maintenus en deuxième division en ont. Si tant est que la commission électorale reconnaisse l’iniquité d’une partie de la résolution prise par le congrès, il est evident que toute la résolution devient ipso facto caduque.
C’est dans ces conditions que va se dérouler le congrès du 25 janvier pour lequel, visiblement, la commission électorale fait feu de tout bois pour assurer la victoire au bureau sortant auquel Me Atsoo Darius obéit au doigt et au nez. C’est le bien football qui passe avant tout. Si tant est que ces contorsions juridiques puissent permettre d’offrir un deuxième mandat sur “un plateau doré” au colonel Akpovy et son équipe, alors on attend de voir la suite.
Source: Courrierdafrique.net
Source : Togoweb.net