Election à la FTF: ça se complique !

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Le corps électoral composé seulement de 3 membres. Le processus de renouvellement du Bureau Exécutif de la FTF (Fédération Togolaise de Football) se dirige indubitablement vers l’impasse. C’est du moins ce que l’on peut dire si on s’en tient au statut, au code électoral et au dernier communiqué rendu public par la commission électorale. En effet, après avoir ouvert le processus électoral, la Commission électorale de la FTF dirigée par Me Darius Kokou Atsoo a rendu public le 16 décembre 2019 un communiqué qui en dit long sur des anomalies qui risquent de semer la zizanie parmi les acteurs.

 « La Commission électorale de la Fédération Togolaise de Football (FTF) rappelle aux membres devant participer au congrès électif du 25 janvier 2020 qu’ils doivent se conformer aux exigences de l’article 13 et des dispositions transitoires paragraphe 2 des statuts de la FTF. En conséquence, elle invite les clubs et associations qui n’y ont pas encore satisfait à le faire sans délai ». Ce communiqué qui en dit long sur l’impasse vers laquelle on se dirige est passé inaperçu dans l’opinion, visiblement à dessein.

Un pavé dans la mare

En annonçant dans un hôtel de la place le lundi 16 décembre 2019 sa candidature à la présidence de la FTF au nom de la liste « Notre Football », Hervé Piza que l’on ne présente plus s’est livré à un diagnostic sans complaisance de la gestion de l’actuel Comité Exécutif. Pour cet ancien vice-Président de la FTF, le bureau sortant a brillé par son incompétence, son manque de professionnalisme, sa gestion opaque des fonds, etc. Il a poursuivi en mettant en relief les irrégularités qui risquent de polariser les tensions lors du prochain congrès, notamment l’épineuse question du corps électoral dont les contours sont encore flous.

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A la suite de cette sortie devant la presse, joignant l’acte à la parole, la liste « Notre Football » a saisi la Commission électorale de la FTF. « Monsieur le Président, je viens par la présente vous informer que je suis candidat à l’élection du nouveau Comité Exécutif/FTF du janvier 2020. Ainsi, en vue de me permettre de constituer régulièrement ma liste dans le strict respect des statuts du 20 janvier 2016, notamment en leur article 36 alinéa 3 qui dispose que « Tout candidat à un poste du Comité Exécutif doit être proposé par un membre de la FTF ayant droit de vote », je vous prie de bien vouloir me communiquer expressément les membres de la FTF qualifiés pour prendre part audit congrès ordinaire », a écrit le 16 décembre Hervé Piza à Darius Kokou Atsoo.

La réponse et l’aveu du président de la Commission électorale

A ce courrier de la liste « Notre football », le président de la Commission Electorale de la FTF a répondu en ces termes : « Monsieur, j’accuse réception de votre correspondance rappelée en objet, par laquelle vous me demandez de vous communiquer, sur la base de l’article 36.3 des statuts, les membres de la Fédération Togolaise de Football (FTF) qualifiés pour prendre part au congrès ordinaire et électif du 25 janvier 2020. En réponse, j’ai l’honneur de vous renvoyer aux dispositions des articles 11 et 25 des statuts de la FTF et à la résolution N°1 relative au corps électoral adopté au congrès ordinaire de la FTF du 23 février 2019, en ses paragraphes 1et 2 », a rappelé Darius Kokou Atsoo dans son courrier réponse avant de préciser la partie la plus importante qui sonne comme un aveu : « Toutefois, je vous précise que « le membre de la FTF » visé à l’article 36 alinéa 3 des statuts que vous évoquez, est celui qui a satisfait aux conditions prévues à l’article 13 desdits statuts. A ce jour, seules l’association nationale des arbitres, l’association nationale des entraineurs et encadreurs du football et l’association nationale des joueurs ont rempli lesdites conditions. C’est d’ailleurs pourquoi dans un communiqué en date du 16 décembre écoulé, la commission a invité les clubs et les associations concernées à régulariser leur situation sans délai».

L’aveu de taille dans ce courrier réponse est que le président de la Commission électorale nous informe qu’à ce jour, seules trois associations sont en droit de voter au prochain congrès. En d’autres termes, le président de la Commission électorale ne cerne pas le corps électoral qui doit prendre part au prochain congrès. Comment peut-on convoquer un congrès, publier un communiqué d’appel à candidature sans avoir la moindre idée de ceux qui ont droit au vote?

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Voilà la situation catastrophique qui se profile à l’horizon. En parcourant le code électoral, on découvre l’article 7 qui fixe les principales tâches de la commission électorale. « La commission électorale est responsable de l’ensemble des tâches relatives à l’organisation du congrès électif. Elle est notamment responsable : » en son point i « de l’établissement de la liste des votants (délégués) conformément aux dispositions statutaires de la FTF ».

Lorsqu’on sait que ce sont les membres du corps électoral qui donnent leur parrainage pour la constitution de la liste et jusqu’à ce jour, les candidats présumés ou déclarés n’ont aucune idée de ces membres ayant le droit de vote, ils ne peuvent naturellement pas constituer les listes et faire valablement acte de candidature. L’annexe des dispositions transitoires des statuts et l’article 7 du code électoral que nous passons en fac-similé nous renseignent davantage sur la crise qui se profile à l’horizon. Si on doit s’en tenir aux textes, et il faut s’en tenir strictement, le congrès électif du 25 janvier risque ne pas avoir lieu pour plusieurs raisons, mais la principale c’est l’absence d’un corps électoral. La commission électorale doit s’en tenir à ses tâches principales, mettre la pression sur le comité exécutif au lieu de chercher à ménager la chèvre et le chou.

La situation qui se dessine et qui de notre point de vue est catastrophique, est pire que celle qui existait avant l’arrivée du comité exécutif actuel. Laxisme, indifférence, incompétence malgré des propositions des bonnes volontés pour la structuration des organes de la FTF, notamment les ligues, sont les chefs-d’œuvre du comité exécutif qui ouvrent la voie à une nouvelle crise dans le football togolais.

Source: Journal L’Alternative

Source : Togoweb.net