Au jour le jour, la mobilisation pour les réformes au Togo prend de l’ampleur. Les manifestations de « l’ultime avertissement et de la colère » des 04 et 05 octobre ont atteint un nouveau pic dans la détermination et la résistance du peuple togolais à se libérer de l’otage du pouvoir cinquantenaire des Gnassingbé.
La coalition des quatorze (14) partis politiques de l’opposition suscite une grande adhésion populaire de sorte qu’au fur et à mesure que les manifestations se poursuivent, presque tout le pays se sent concerné.
La semaine dernière, des villes comme Guérin-Kouka, Danyi-Apéyémé et Amou-Oblo jusque-là silencieuses, sont entrées dans la danse.
Il en est de même des Togolais de la diaspora. A Paris, samedi 07 octobre, la police française parle de plus de six (6) mille Togolais dans les rues pour exiger le retour à la constitution de 1992, l’amélioration du cadre électoral, le vote des Togolais à l’étranger et la libération des détenus politiques. Des manifestations ont lieu également à Montréal au Canada. Dans la diaspora, l’exigence est beaucoup plus axée sur le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir.
Dans l’histoire politique du Togo, le régime des Gnassingbé n’a été autant contesté. La particularité est la grande indignation du 05 octobre à travers le pays en l’occurrence à Sokodé et à Lomé. A Sokodé, on dénombre plusieurs blessés graves dont la plupart sont des mineurs.
Les barricades et les pneus brûlés des manifestants face aux grenades lacrymogènes des forces de l’ordre ont pris, le jeudi dernier, des allures inquiétantes.
Silence du pouvoir : le gros risque du Togo
La mobilisation monstre des populations en plus de l’unicité d’actions des forces démocratiques sont des signes évidents que les mouvements ne pourraient faiblir de sitôt. A cela s’ajoute la détermination de la diaspora qui manifeste au quotidien à travers le monde. En outre, un front citoyen africain créé le 07 octobre à Bamako se propose de venir en soutien au peuple togolais en lutte pour la démocratie et l’alternance. Face au silence assourdissant du pouvoir de Faure Gnassingbé, le plus grand risque que court le pays est l’enlisement. Par la suite, des mouvements qui pourraient se retrouver sans commandement comme un peu l’indignation généralisée du 05 octobre dernier.
Si le pays en arrive à cette étape, il n’y aurait plus d’interlocuteur. Dès lors, tout est possible dans le pays. Pendant qu’il est encore temps, il importe que le chef de l’Etat et l’ensemble de son gouvernement prennent conscience du danger qui guette le pays pour l’épargner de tout risque de débordement. A ce 21ème siècle avancé, un pouvoir à vie dans une république n’est plus dans l’ordre du possible.
Kokou AGBEMEBIO
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