Intervenant ce lundi matin dans l’émission « Le Débat » sur la radio Nana FM, Antoine Folly de l’Union pour les Démocrates Socialistes (UDS-Togo) est revenu en détails sur les causes directes et indirectes ayant conduit à l’éclatement de la « principale » Coalition des 14 partis de l’opposition togolaise qui a vu le jour au lendemain des évènements du 19 août 2017.
Selon l’ancien ministre des Sports, pour comprendre ce qui se passe
réellement au sein de la Coalition, il faut remonter au jour de sa
création.
« Je crois qu’il faut relativiser les choses. Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter à la création de la Coalition des 14. La C14 a été créée autour d’une plateforme revendicative qui comprenait trois points essentiels : Le retour à la Constitution de 1992, le déverrouillage des institutions et le droit de vote de la diaspora. Donc initialement, la C14 n’était pas une coalition pour aller aux élections », a souligné Antoine Folly.
A entendre le Délégué national de l’UDS-Togo, la Coalition des 14 a été
un « regroupement politique soudée » quand il s’agissait de défendre ces
trois revendications fondamentales précitées. Mais c’est dès que les
objectifs ont changé que les dissensions ont commencé.
« Au
départ, ce que nous voulions à travers cette plateforme revendicative,
c’était la mise en place d’une transition pour que tous les acteurs se
mettent ensemble pour opérer les réformes et préparer les futures
élections. Malheureusement, cette orientation n’a pas été celle retenue
par la médiation de la CEDEAO qui nous amené plutôt sur la voie des
élections. Et à partir de ce moment-là, il y a eu une première fissure
au sein de la C14. Il y a ceux qui ne veulent pas aller aux élections,
et ceux qui ont adhéré à cette orientation vers les élections. Donc la
ligne de ceux qui ne veulent pas aller aux élections était celle du
Parti National Panafricain. Et le PNP a quitté la coalition », a-t-il
expliqué.
Et de poursuivre : « Ceux qui étaient restés après
cette première fissure, étaient ceux-là qui étaient dans la logique
d’aller aux élections pour résoudre la crise. Mais il y a eu une
deuxième fissure au sein même de ceux qui étaient restés en ce
moment-là. Et cette fissure concerne ceux qui étaient d’accord que la
C14 devienne une coalition électorale et ceux qui ne voulaient pas.
C’est cette deuxième fissure qui a conduit au départ de l’ANC, du Parti
des Togolais et du CAR. Et nous sommes restés 7 partis au sein de la
Coalition. Alors il est apparu une troisième fissure au sein des 7 qui
étaient restés. Mais cette fissure est liée à une orientation stratégie
puisque nous étions tous d’accord sur la stratégie unitaire et de
désignation de candidat unique ou de liste commune pour les élections
locales ».
Selon Antoine Folly, cette troisième fissure est due
au fait qu’il y a une partie des 7 partis de la C14 qui approuve que le
candidat unique à la prochaine présidentielle soit choisi en dehors de
la coalition, alors qu’une autre partie oppose un refus catégorique.
Ce
camp dont fait partie l’ADDI du Prof. Aimé Gogué et le PSR du Prof.
Wolou Komi estime que le candidat unique de la C14 doit être uniquement
choisi au sein de la C14.
« Mais quoi qu’on dise, la C14 reste
la C14. A ce jour, il reste 5 partis. La CDPA, le DSA, les FDR, Les
Démocrates, l’UDS-Togo », a rappelé Antoine Folly.
Pour une
alternance politique en 2020, l’homme politique invite une fois encore
les forces démocratiques à une unité d’action pour dégager un candidat
unique pour le compte de la présidentielle prochaine.
Godfrey Akpa
Source : Togoweb.net