Echo d’ici et d’ailleurs : Obiang Nguema a démis de ses fonctions le président de la Cour suprême

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Si c’était une épidémie de limogeage qui devrait gangrener l’Afrique de l’ouest, certainement que le Togo serait le prochain pays à faire le pas de géant. Le président équato-guinéen vient de démettre de ses fonctions le président de la Cour suprême de son pays pour…corruption !

Echo d’ici et d’ailleurs : Obiang Nguema a démis de ses fonctions le président de la Cour suprême

Le 15 janvier 2018, on apprend que le président de Guinée Équatoriale avait fait une déclaration semblable à ce que Faure Gnassingbé avait dit un 26 avril 2012 au sujet de la minorité qui accapare les richesses du pays. « …Malheureusement nous observons que la corruption continue de dominer la justice. Les juges ne respectent pas le droit ni la loi (…) ils fomentent l’insécurité juridique qui chasse le capital étranger, ils appliquent des sanctions non prévues par la loi pour leur profit personnel et ils perçoivent des honoraires et taxes extraordinaires fabriqués pour extorquer les administrés », aurait constaté Theodoro Obiang. Certainement que les juges véreux pensaient qu’après plus de 7 mois sans réaction, le président aurait oublié de donner suite à son constat. Eh bien non, vendredi dernier, comme un coup de tonnerre, la nouvelle est tombée. « Sur proposition du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, je démets de ses fonctions de président de la Cour suprême monsieur Juan Carlos Ondo Angue », indique un décret présidentiel lu à la télévision d’Etat, la TVGE.

Même si le décret n’explique pas les raisons qui ont amené le Chef de l’Etat à « démettre de ses fonctions » le président de la Cour suprême, tout laisse à penser que cette décision a un rapport avec le discours de janvier et les constats au sein de l’appareil judiciaire. L’intérêt de la décision réside en ce que ce sont les membres du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’alter ego du Conseil supérieur de la magistrature au Togo qui ont osé répondre et proposer une autre personne au président. Signe que le « démis » n’était pas le tout-puissant au sein de l’institution.
Au Togo, la même institution, du moins son président Akakpovi Gamatho est sur la sellette. Soupçonné d’avoir reçu en contrepartie 10 lots dans une affaire foncière après une décision rendue sur la base de faux et usage de faux. Des sources indiquent clairement que celui qu’il représente au sein du Conseil supérieur de la magistrature serait au courant. Ce qui expliquerait sa tentative de porter plainte contre le journal La Nouvelle qui a aussi relayé la forfaiture. On apprend que le premier rendez-vous est pris pour le 5 septembre prochain.

Abbé Faria

Source : Liberté N°2741 du Lundi 27 Août 2018

27Avril.com