Que se passe-t-il exactement à la paroisse Cœur Immaculé de Marie de Télessou ? La question mérite d’être posée après les accusations portées contre Père Julien Anato par certains de ses paroissiens. L’homme de Dieu est présenté dans une tribune rendue publique lundi (dont nous vous proposons lecture) et envoyée à l’Agence de presse Afreepress, comme une personne mettant à « mal le vivre-ensemble entre les communautés chrétiennes et musulmanes», « tyrannisant ses ouailles de la paroisse Cœur Immaculé de Marie de Télessou, dans la banlieue nord de Lomé », et « livrant à la vindicte de ses paroissiens, la communauté musulmane de la zone. Avec le silence assourdissant, voire complaisant de l’archevêque de Lomé, pourtant au parfum des agissements scandaleux du prélat ».
En attendant de recueillir la version de l’homme de Dieu sur ces accusations, voici les griefs qui sont portés contre lui par certains de ses paroissions.
Lire l’intégralité de la tribune ci-dessous.
Menace sur la cohésion sociale à Téléssou : Le Révérend Père Julien Anato, ce prêtre qui s’est trompé de vocation
Face au silence inquiétant de l’Archevêque de Lomé, le Nonce Apostolique bientôt saisi.
Le service de l’Eglise et le salut du monde exigent du prêtre une exemplarité et une rigueur incomparables à ce qui est réclamé du commun des mortels. Dans la communauté, il doit être une figure rassembleuse qui fait la promotion du vivre-ensemble. Malheureusement, ce n’est pas cette voie qu’a choisi le Père Julien Anato, qui n’a de révérend que de titre, tyrannisant ses ouailles de la paroisse Cœur Immaculé de Marie de Télessou, dans la banlieue nord de Lomé, et livrant à la vindicte de ses paroissiens, la communauté musulmane de la zone. Avec le silence assourdissant, voire complaisant de l’archevêque de Lomé, pourtant au parfum des agissements scandaleux du prélat.
Partout où il passe, la cohésion et la fraternité devant gouverner la vie d’une communauté chrétienne, trépassent. De la paroisse St Augsutin d’Amoutivé, à celle du Cœur Immaculé de Marie de Télessou en passant par St Paul d’Aflao Avénou, Julien Anato aura défrayé la chronique, et marqué par ses frasques et sa propension à semer la division.
De fait, avant sa nomination en 2014 comme responsable de la communauté chrétienne de Téléssou, celle-ci était placée sous la direction du révérend Père Paul Sèvi Messan, actuel curé de la Paroisse Notre Dame de Fatima d’Avedzi. Elle était alors dense, vivante et dynamique. Les rapports avec le voisinage étaient excellents. Cette paix n’est plus qu’un lointain souvenir en raison du germe de la haine et de la division inoculé par le père Julien Antoine Anato. « Il faut juste une petite comparaison des revenus des quêtes avant et après l’arrivée de ce prêtre pour comprendre la situation dangereuse dans laquelle se trouve aujourd’hui la communauté », explique David, un ancien responsable de l’église.
En effet, depuis son arrivée à Telessou, les situations conflictuelles se multiplient entre paroissiens et voisins. Des conflits que le prêtre alimente, attise avec des homélies incendiaires, haineuses, ciblant plusieurs fois le voisinage dont le seul tort est d’être musulman ou athée. Des paroles choquantes, à la lisière de l’appel à la violence, au meurtre à cause de convictions religieuses ou simplement parce que ceux qui sont livrés à la vindicte populaire, n’ont pas mis à la disposition du prêtre diviseur, les moyens financiers qu’il réclamait pour la construction de son église.
DANGER :
Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé par le prêtre ou le diacre lors d’une messe catholique ou au cours de la Divine Liturgie Orthodoxe. Mais ceux du Père Julien Antoine Anato ne sont souvent que des litanies d’insultes et de menaces directes proférées à l’encontre de ses paroissiens ou même de personnalités extérieures à l’église. « Ce prêtre m’a accusé en pleine homélie d’avoir tué ma femme, décédée deux ans plus tôt et qu’il n’a jamais connu, n’étant pas encore arrivé à Telessou », confie en larmes un des anciens membres de la communauté de Telessou. Ce dernier désormais persona non grata au sein de la communauté, a plusieurs fois tenté de mettre fin à ses jours, humilié par l’acte posé par Julien Antoine Anato. « L’opprobre jeté par ce prêtre sur ma personne en public ne lui a pas suffi. Il m’a fait enfermé par la police parce que je n’ai pas voulu me laisser faire », poursuit l’entrepreneur qui ne se remet toujours pas de « la méchanceté de l’homme dit de Dieu ».
Comment comprendre qu’un prêtre puisse menacer ses fidèles avec le Très Saint Sacrement ? Dire publiquement que ceux qui ont voulu se dresser contre lui à la paroisse Saint Paul d’Aflao Avenou sont tous morts ? Et que c’est le même sort qui sera réservé aux « traitres de Telessou » ?
Véritables « fatwa », lesdites homélies sont l’occasion pour le prêtre de s’en prendre aux opposants de ses dérives morales. Ces derniers sont qualifiés tour à tour de « diables », « membres de sectes ou sociétés secrètes », « corrompus liés au régime », « sorciers ». Quant aux femmes qui ne s’inscrivent dans sa logique stigmatisante ou qui refusent ses avances, parce que l’homme de Dieu qui a fait vœu de chasteté est aussi un coureur de jupons patenté et reconnu, elles sont taxées de « prostitués » , de « putes », de « mères de Belzebuth » ou encore de « chiennes vomies par Dieu »…
Le cas d’un couple, non membre de la communauté chrétienne, qui nous a été rapporté par un membre du comité paroissial n’osant pas s’opposer frontalement à Julien Anato par peur d’être « maudite » ( elle est convaincue que le prélat prononce contre ses adversaires des paroles incantatoires de malédiction), est emblématique. Ce couple est l’une des cibles privilégiées du prêtre. Leur tort ? Aussi surréaliste qu’incompréhensible. Ne pas avoir reçu dans leur salon, mais plutôt sur la terrasse, Julien Anato lorsque celui-ci leur a rendu visite pour la première fois. Lui avoir fait livrer une dizaine de tonnes de ciments pour la construction de l’église alors que le prêtre voulait de l’argent liquide. Suffisant pour être l’objet de diatribes, d’insultes et d’invectives de la part de celui qui est sensé être une figure de sagesse.
Que dire de cet autre couple, interdit désormais de venir à la messe, pour avoir osé demander au prélat de changer de comportement et d’être plus rassembleur. C’est avec des cris et des paroles de malédictions qu’il les a fait sortir de son bureau, leur enjoignant de ne plus jamais mettre les pieds dans la paroisse, sous peine de mourir dans les minutes suivantes.
Complaisance :
Face à cette dérive plus qu’inquiétante sur la paix civile dans la zone, la hiérarchie de l’église catholique reste silencieuse. Pourtant, plusieurs plaintes émanant de nombreux fidèles s’entassent sur la table de Mgr Denis Amuzu-Dzakpa, qui a fait le choix de ne pas tenir compte des pleurs et du désarroi de ces fidèles et non fidèles. L’incompréhension est totale d’autant plus que d’une part, le contexte mondial actuel exige une coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans ; cette coexistence ayant toujours été une réalité au Togo qu’il ne faille pas la remettre en cause par le fait d’un prélat irresponsable et irrespectueux envers ses engagements sacerdotaux. Et d’autre part, parce que le père Anato est un récidiviste notoire. Ses comportements indignes lui avaient déjà valu d’être relevé de sa mission en 2012 alors qu’il bouclait 6 ans à la paroisse St Paul d’Aflao Avenou, et d’être envoyé en année sabbatique en Italie puis au Etats-Unis.
Pour certains prélats que nous avons rencontrés mais qui ont requis l’anonymat, la complaisance de Mgr Dzakpah s’expliquerait par le fait que l’archevêque souhaiterait que Julien Anato finisse la construction de l’église de Téléssou, pour laquelle il a assuré à celui-ci, avoir des bailleurs de fonds. « Le relever avant serait un saut dans l’inconnu » explique ce jeune prêtre, presque promotionnaire d’Anato. Doit-on attendre que la situation dégénère avec des victimes potentielles, avant que l’Eglise ne réagisse, à cause d’une histoire d’intérêt ? Scandaleux selon plusieurs personnes interrogées. Qui se préparent à saisir le nonce apostolique qui siège à Accra ( Ghana) à travers une lettre et une pétition.
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