Désignation de Faure à la tête de la CEDEAO/ L’opposition charge

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© togoactualite – Lors du dernier sommet de la CEDEAO tenu dans la capitale libérienne, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace ouest africaine ont porté leur choix sur leur homologue du Togo pour diriger l’organisation durant les 12 mois à venir. Si l’intéressé apprécie bien la mission, à l’intérieur de son pays, la classe politique à l’unanimité tire à boulet rouge cette désignation de Faure Gnassingbé qui n’honore pas la communauté. Nous avons recueilli l’avis de quelques leaders de l’opposition. Suivons leurs réactions.
 
Nathanaël Olympio : « Les chefs d’Etat ont confié au mauvais élève de la classe la responsabilité de faire respecter les règles »
 
La désignation du chef de l’Etat togolais est une prérogative de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO et nous ne pouvons que prendre acte. Mais nous pensons que les chefs d’Etat se sont dits qu’il faut confier au mauvais élève de la classe la responsabilité de faire respecter les règles et principes de la classe. Et aujourd’hui, le chef de l’Etat togolais qui est devenu le garant des règles et principes de la CEDEAO, avant de les appliquer dans les autres pays de la CEDEAO il n’a pas de choix que de faire appliquer chez lui et c’est ce que nous attendons de lui dans cette nouvelle fonction qu’il va incarner.
Nous espérons que le choix des chefs d’Etat de la CEDEAO est une manière de lui dire : « c’est vous qui surveillez nos principes et règles il faut que vous le fassiez respectiez dans votre propre pays. C’est ce que nous voulons comprendre dans cette désignation.
 
Firmin Attisso : « Je n’attends rien du mandat de Faure Gnassingbé à la tête de la CEDEAO ».
 
Le chef de l’Etat togolais qui vient d’être choisi comme président en exercice de la CEDEAO c’est une bonne chose. Quand on est citoyen togolais c’est un honneur de savoir que son chef d’Etat soit choisi comme président en exercice de l’organisation sous régionale.
Au-delà de ça, je n’en suis pas fier parce que quand je vois la façon dont ce chef d’Etat gère le Togo, il refuse d’engager une croisade contre la corruption, son régime est corrompu, il manifeste le désir de diriger le Togo à vie, je ne suis pas fier de lui. J’ai envie de lui dire c’est une gloriole le fait d’être le président en exercice de la CEDEAO parce qu’il n’y a pas de mérite particulière à avoir pour être désigné président en exercice de la CEDEAO. C’est l’égalité entre les Etats qui fait qu’à tour de rôle chacun devient président en exercice de la CEDEAO. Donc Faure Gnassingbé n’a pas de mérite particulière à faire valoir qui lui ont permis d’être là où il est. La dernière chose est que son père a été même président en exercice de l’UA à plusieurs reprises et de la CEDEAO, qu’est-ce que ça adonné ? Regarder l’héritage qu’il a laissé, le pays qu’il nous a laissé. En fait c’est un non événement que Faure Gnassingbé soit choisi comme président en exercice de la CEDEAO.
Il y a eu un sommet de la CEDEAO à Accra où notre président s’est prononcé de façon malencontreuse contre la limitation de mandat. Et vous savez que cette présidence en exercice dure un an. Donc ce n’est pas en un an que quelque chose va changer. Je ne suis pas fier de Faure Gnassingbé soit président en exercice de la CEDEAO et je n’attends rien de son mandat.
 
Jean-Pierre Fabre
 
C’est seulement en Afrique qu’on voit ces genres de situations. Un chef d’Etat qui refuse de faire les réformes, qui fraude les élections chez lui, qui gère mal son pays et qui met en danger la vie des populations en refusant de faire des réformes, il peut en découler une explosion dans le pays et mettre en danger la vie des populations de la sous région, je ne trouve pas normal qu’il soit désigné pour incarner la tête d’une organisation.
 
Brigitte Adjamagbo :
 
Il doit le faire, il faut qu’il le fasse, il faut qu’il nous prouve qu’on s’est trompé sur lui et puisqu’il a été hissé à ce poste de responsabilité il a pris conscience qu’il doit écouter son peuple : c’est les réformes, c’est les élections locales, c’est la démocratie. Il a intérêt à écouter son peuple sinon il sera l’objet de ralliera. Supposons qu’il doit régler un problème du genre de ce que son prédécesseur Ellen Sirleaf Johnson a eu à régler en Gambie est-ce qu’il sera crédible pour régler ce problème, il ne sera pas qualifier pour le faire. Il a intérêt à acter le pas et à normaliser les choses.
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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