Droits de l’homme: les pays où la situation s’améliore

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Exécutions extra-judiciaires, enlèvements, tortures… Les droits de l’homme sont violés partout dans le monde, comme le dénoncent les rapports annuels de Human Rights Watch, Amnesty International ou la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Moins visibles, les progrès faits par certains pays donnent des motifs d’espoir.

Birmanie, Syrie, Burundi, Arabie saoudite, Iran, Soudan, Erythrée, République démocratique du Congo (RDC)… La liste est longue des pays réputés pour leur mépris ouvert des droits de l’homme. Celle des États qui améliorent leur bilan, en revanche, ne fait que rarement les gros titres.

Pourtant, des avancées notables sont faites, en Afrique comme ailleurs dans le monde. En Gambie, la chute du régime ubuesque de Yahya Jammeh début 2017 a permis à ce petit État d’Afrique de l’Ouest de devenir un cas d’école. Amnesty International a ainsi salué la libération de 31 manifestants en décembre 2016, parmi lesquels le leader de l’opposition, et s’est félicité de l’abolition de la peine de mort, annoncée le 18 février par le président Adama Barrow. Et finalement, la Gambie ne quittera pas non plus la Cour pénale internationale (CPI), comme décidé en 2016 par Yahya Jammeh.

Vent d’espoir dans les démocraties

Avec ou sans alternance au pouvoir, dans les démocraties comme le Cap-Vert et le Botswana – où la peine de mort reste en vigueur – la situation des droits de l’homme reste de toute évidence meilleure qu’ailleurs en Afrique, même avec des nuances. Amnesty International note l’existence d’un prisonnier politique de renom au Sénégal, en la personne de Khalifa Sall, maire de Dakar, mais aussi des restrictions dans les manifestations et l’arrestation d’internautes pour outrage au chef de l’Etat.

En Côte d’Ivoire, des mutineries militaires ont mené à l’arrestation de journalistes accusés de relayer de fausses informations, des manifestations de planteurs de cacao ont été réprimées, tandis que l’impunité persiste selon Amnesty International : « Environ 200 personnes soupçonnées d’avoir soutenu le régime de l’ancien président Laurent Gbagbo attendent leur procès pour violations des droits de l’homme [durant la crise post-électorale de 2010-11, Ndlr]. En contraste, aucun des soutiens du président Alassane Ouattara n’a été arrêté ou jugé pour des violations des droits de l’homme ».

De même, au Nigeria, arrestations et détentions arbitraires se poursuivent, sur fond de répression de la secte islamiste Boko Haram – des faits à mettre en perspective avec des bilans plus lourds ailleurs, comme au Burundi, où 3 000 personnes ont trouvé la mort à la suite de la répression de l’opposition orchestrée depuis avril 2015 par le pouvoir.

HRW souligne de son côté en Afrique du Sud l’échec du gouvernement à « fournir une éducation de qualité à un demi-million d’enfants handicapés », outre les brutalités policières, les violences xénophobes et le sort réservé aux demandeurs d’asile et aux réfugiés. L’arrivée de Cyril Ramaphosa à la présidence suscite des attentes, comme le changement de régime au Zimbabwe voisin. HRW plaide avec d’autres pour la restauration d’une diplomatie sud-africaine guidée par le respect des droits de l’homme. En vain ? L’arrivée de nouveaux chefs d’Etat ne met pas nécessairement fin à des systèmes.

Au Zimbabwe, le nouveau président n’a pour l’instant marqué aucune avancée dans les lois répressives instaurées sous Robert Mugabe. Le Burkina Faso, de son côté, se voit toujours reprocher, quatre ans après la chute de Blaise Compaoré, son faible respect des droits des femmes, l’usage de la violence dans la lutte anti-terroriste et le recours à la torture et l’impunité des milices d’auto-défense Koglweogo.

Révolution numérique et contrôle citoyen

La révolution numérique permet par ailleurs de mieux défendre les droits humains, comme au Kenya. Le logiciel opensource Uhashidi, inventé en 2007 pour faire la cartographie en temps réel des violences politiques lors d’une crise post-électorale (1500 morts et 300 000 déplacés), a été ensuite repris par des nations développées pour secourir les victimes de catastrophes naturelles – mais par aucun autre pays africain, curieusement, pour procéder au même contrôle citoyen. Les tensions électorales et les violences n’ont pas disparu au Kenya, mais elles se sont beaucoup réduites sous la pression citoyenne et judiciaire, avec un bilan de 33 morts selon Amnesty International

Source : www.cameroonweb.com