Depuis le 8 décembre dernier, le Togo a renoué avec la violence suite à des manifestations organisées par les leaders de la coalition. Lors de ces manifestations, des affrontements ont lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre occasionnant des morts, des blessés et des arrestations. Cette situation fait réagir les défenseurs des droit de l’homme qui interpellent le gouvernement sur ses engagements en tant que membre du conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Lire le communiqué du Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et de la Coalition Togolaise des Défenseurs Droits Humains (CTDDH)!
COMMUNIQUE DE PRESSE :
Le Togo doit respecter ses engagements en tant que membre du conseil des droits de l’homme des Nations Unies
Depuis le 19 août 2017, le Togo connait une crise sociopolitique ayant entrainé plusieurs victimes, parmi lesquelles des pertes en vies humaines, plusieurs blessés dont certains dans un état d’invalidité permanente, et une vague d’arrestations, dont des défenseurs des droits de l’homme.
Cette crise s’est aggravée après le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 20 décembre 2018, suite au communiqué du Ministre de l’Administration Territoriale interdisant toute manifestation au cours de la période.
Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Togolaise des Défenseurs Droits Humains (CTDDH) tiennent à préciser que les organisations de la société civile et les confessions religieuses avaient pourtant tiré sur la sonnette d’alarme à propos des risques d’aller aux élections au cours de cette période.
Depuis le 8 décembre 2018, la crise a entrainé au moins six (6) morts, plusieurs blessés graves, de nouvelles vagues d’arrestations avec à la clé les localités comme Sokodé, Bafilo, Kparatao assiégées.
Le 13 décembre 2018, trente-quatre (34) des personnes arrêtées durant la crise ont été jugées à l’improviste.
En effet, ces 34 personnes ont été conduites au même moment devant deux (02) juges sans avoir été au préalable informées, ainsi que leurs avocats de la tenue des audiences. Ce n’est que par hasard qu’un de leurs avocats, de passage dans une salle d’audience est venu à la rescousse de 20 personnes qui y étaient jugées. Sur les 20 personnes, six (06) ont été condamnées à des peines privatives de liberté et 14 libérées.
Quant aux 14 autres personnes, elles ont été jugées en l’absence de leurs avocats. Seules deux (02) personnes ont été libérées. Les douze (12) autres ont été condamnées à des peines privatives de liberté, dont une peine de soixante (60) mois.
Cette situation se produit en dépit de la Résolution CADHP/Rés.397 (LXII) 2018 sur le Togo et en violation de la Constitution Togolaise, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et des instruments universels des droits de l’homme.
Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Togolaise des Défenseurs Droits Humains (CTDDH) demandent à l’État du Togo de respecter l’engagement qu’il a pris, lors de son élection au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, d’être une référence en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.
Fait à Lomé, le 14 décembre 2018
CONTACTS :
Mélanie N. D. SONHAYE KOMBATE
Réseau Ouest Africain des Défenseurs Coalition Togolaise des Défenseurs des des Droits Humains (ROADDH)
Bonaventure N. MAWUVI
Coalition Togolaise des Défenseurs des Droits Humains (CTDDH)
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