Dr Moudassirou Katakpaou-Toure : « …l’Etat, c’est nous, ce n’est pas seulement la capitale, ce n’est pas le gouvernement, c’est aussi la cellule, … les gens qui ont un intérêt commun par le fait qu’ils partagent une rue… »

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En séjour dans son pays natal après plus de vingt ans d’exil, le Dr KATAKPAOU-TOURE Moudanssirou, n’a pas pu échapper à notre Rédaction. Il y a quelques semaines, dans une autre interview, le poète Ali Tchassanté, une autre icone de la diaspora, parlait de lui, le voici qui s’amène. Il ne nous appartient pas de vous le présenter. Du vent de l’Est à son exil pour revenir à la nouvelle image du Togo, le Dr n’a pas laissé de place à l’équivoque. Toutes nos inquiétudes ont rencontré une oreille attentives, lisez plutôt.

Dr Moudassirou Katakpaou-Toure : « …l’Etat, c’est nous, ce n’est pas seulement la capitale, ce n’est pas le gouvernement, c’est aussi la cellule, … les gens qui ont un intérêt commun par le fait qu’ils partagent une rue… »

RV : SALAM Aleykoum, vous êtes l’un des cadres du pays qui font notre fierté au niveau de la diaspora. Dieu a fait que ces derniers temps, vous soyez dans nos murs, on ne peut rater l’occasion de vous tirer la langue. D’abord nos lecteurs peuvent vous connaître ?

KTM : Je suis Dr KATAKPAOU-TOURE Moudassirou, celui-là qui a initié et dirigé l’hebdomadaire ‘‘LA LETTRE DE TCHAOUDJO’’ pendant un certain temps. Je l’ai fait en contribution à la lutte pour la démocratie et dans le cadre des activités de l’Association Togolaise pour la Lutte Contre la Manipulation de Conscience en abrégé ATLMC. Je vis en Allemagne, il y a plus de 20 ans et je suis en vacances actuellement. Je suis heureux de retrouver le pays. Merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer et j’espère que je pourrai répondre à vos questions. Je suis ravi de constater que l’acquis de la lutte pour la démocratie, le plus précieux des acquis de la démocratie qui est la liberté d’expression, la liberté de presse est assurée à travers les publications que vous faites. Donc, c’est moi qui a des raisons d’être fier de cette rencontre et de ce travail que vous faites. Evidemment, c’est vous qui le faites, vous devez en être aussi fier.

Avant de venir à l’essentiel, nous souhaiterions savoir un peu de votre cursus académique. Vous êtes Dr en en quoi ?

J’ai fréquenté l’EPP de Sokodé et le lycée moderne de Sokodé de la 6e en terminale d’où je suis sorti nanti d’un bac D. j’ai fait mes études supérieures à l’ESTEG, Ecole Supérieur des Techniques Economiques et de Gestion, actuelle FASEG avec une maîtrise de gestion dans la promotion 1984. Après, je suis allé en France où j’ai fait un doctorat en droit économique à Lille. Je rentrais au pays en 1991 en plein mouvement de démocratie et comme je suis syndicaliste dans le sang, et bien, je n’ai pas manqué de m’associer à la lutte. Alors que je suis rentré au pays pour me trouver quelque chose à faire, voilà que je me retrouve embarqué, en quelque sorte, par la lutte pour la démocratisation du pays. Mais avec plaisir, nous avons contribué, d’une manière ou d’une autre à la création de l’ATLMC, Association Togolaise de Lutte Contre la Manipulation des Consciences. Après mon doctorat en droit économique, pour des raisons que je ne vais pas citer ici, me voilà en Allemagne en 1994, après 03 ans de séjour au Togo. Là aussi, j’ai fait des formations et des études à l’université. J’ai pu obtenir mon diplôme de pédagogue. Et d’ailleurs, c’est sur la base de ce diplôme que je travaille dans ce pays depuis plusieurs années.

Au niveau de l’Allemagne, par rapport à la diaspora, allant des activités que vous menez, à vos relations personnelles et interhumaines, quelle place occupez-vous là-bas?

C’est difficile de dire quelle place j’occupe là-bas. Je me considère comme simple citoyen togolais vivant en Allemagne qui essaie de vivre d’abord sa petite vie avec sa petite famille. Ce qui fait la différence avec les autres, c’est que de temps en temps, les frères et sœurs me consultent, me sollicitent quand ils ont besoins de moi dans des problèmes administratifs concernant le séjour, des histoires de nationalité et autres. L’on me contacte aussi sur des questions politiques. Je fais des interviews, des conférences, surtout sur l’intégration dans la société allemande, sur l’éducation des enfants, les difficultés scolaires, le problème de l’emploi. Des interview et conférences en allemand bien sûr, puisque ce n’est pour les togolais ou autres vivant dans ce pays, mais pour les Allemands et cela fait partie de mon travail de pédagogue.

Justement, vous êtes en Allemagne depuis 1994, vous y travaillez depuis quand et dans quel domaine ?

Je le soulignais, je suis là-bas depuis 1994, 22 ans environs et je commençais à travailler depuis 1996 dans une ONG appelée ‘‘ Vereinverindividuelhilf ’’ c’est-à-dire, l’ Association pour l’Aide Individuelle à l’Education. C’est une organisation qui reçoit des contrats de l’Etat pour venir en assistance, pas pour des familles étrangères, mais pour les familles allemandes. Nous servons d’intermédiaires entre les administrations, les écoles et les familles, entre les jeunes et leurs parents. Bref, nous sommes dans le domaine social. C’est un domaine très fort en Allemagne puisque dans ce pays, on investit beaucoup dans l’avenir du pays en assurant la formation des jeunes Allemands.

Il y a belle lurette que vous êtes dans ce milieu, c’est devenu votre terre d’accueil. Est-ce que vous avez des accointances politiques étant donné votre engagement politique dans votre pays de départ ?

Mon rôle politique en Allemagne se limite à aller voter puisque, en dehors de ma nationalité d’origine, j’ai la nationalité allemande. J’ai le droit de voter et de temps à autre, je l’exerce. Mon deuxième engagement consiste à lire la presse, écouter la radio, regarder la télévision. Je suis avec intérêt l’évolution politique dans mon pays le Togo. Contrairement, au Togo où bon nombre ne savent pas, je n’ai jamais milité dans un parti politique. Mon seul engagement politique au Togo a été la presse par la création de la Lettre de Tchaoudjo et de l’ATLMC.

Vous êtes l’un des éléments de la diaspora togolaise, quelles sont vos ambitions par rapport à votre pays le Togo ?

Je ne suis pas sûr que la diaspora ait des ambitions particulières, plutôt que les attentes sont réciproques. Le Togo attend de nous et nous attendons aussi de lui. Pour le régime, je dirai que bien sûr, ce que nous vivons et nous voyons là-bas, j’aimerais que nous ayons ça aussi ici, qu’on retrouve les mêmes choses chez nous au pays. Ils sont habitués des élections qui se passent très bien, sans qu’il ait des querelles ici et là. Le pays marche, chacun fait son travail les politiciens, la politique, chacun a son métier et veut bien le garder. Du coté togolais, c’est de voir mon pays évoluer de cette dichotomie où il y a apparemment les bons d’un côté les mauvais de l’autre. J’ai appris en Allemagne que ce n’est pas aussi simple que ça. Et d’ailleurs, avant même d’aller en Allemagne, je savais qu’il y a des bons partout et des mauvais partout. Mon voyage là-bas n’a fait que confirmer mes soupçons. Autrement dit, l’engagement politique de quelqu’un ne veut pas dire que la personne perd sa personnalité et que tout d’un coup, on devient une espèce de robot qui réagit en fonction du mot d’ordre du parti.

En tout cas, c’est ma vision politique et c’est ce que j’attends du Togo, qu’il y ait des coalitions comme celles qui se font en Allemagne. Ce serait très passionnant si les togolais vivaient cela un jour. On est très déçu quand le parti fait coalition avec un autre qu’on ne soutient pas, on est déçu mais après on se dit qu’on va travailler, les trains n’arrêtent pas de circuler, les taxis roulent et la vie continue. J’aimerais qu’il ait la paix dans mon pays, voilà.

Vous êtes un des leaders d’opinion, vous êtes dans nos murs, vous avez fait déjà un mois de vacances, et vous avez redécouvert votre terre natale. Que pensez-vous du Togo d’il y a 22 années et du Togo d’aujourd’hui?

Le choc sensationnel vient déjà à l’aéroport quand vous atterrissez et vous êtes dans le hall, on dirait que certaines choses de l’Allemagne sont montées dans l’avion et qu’on atterrit ensemble. Il est impressionnant de constater que les choses ont évolué comme ça. Et une fois sorti de l’aéroport, les réalités vous rattrapent, on constate, il est vrai, qu’il y a énormément de progrès, de belles avenues, de beaux bâtiments, des gens qu’on voit n’ont pas l’air d’être des miséreux. Les gens peuvent être pauvres sans être miséreux ; on voit bien qu’il y a une vie intense qui se mène. De l’autre côté, il y a des constatations moins réjouissantes. La salubrité n’est pas forcément la règle partout. Peut-être qu’on vient de l’Allemagne, on est beaucoup plus sensible à la salubrité publique. Je ne sais pas ce que penseraient les autres amis qui viendraient de la France, d’Italie ou d’ailleurs, ça, c’est mon premier constat. D’un côté on a l’impression que tout va bien, de l’autre côté, c’est le fiasco, il y a même des dégradations, je dirais.

Vous avez dirigez pendant longtemps un organe de presse qui a fait la fierté des médias au Togo et dans des moments et conditions difficiles. Qui dit diriger un organe de presse, dit aussi des accointances avec le terrain politique. Que pensez-vous de la lutte politique au Togo, surtout à ces moments où on a l’air que rien n’a bougé. Quel constat faites-vous de la lutte engagée pour l’alternance depuis les années 90 ?

Nul n’est prophète chez soi, comme on le dit. J’ai l’impression que les acteurs politiques togolais, en commençant par la presse, les partis politiques, les guides des partis politiques, tous, ont des jugements que vous portez sur vous-mêmes et qui sont très sévères. Il me semble, peut-être, qu’on ne peut pas se juger, ou bien on veut se juger en plaçant la balle très haut. Je constate qu’il y a des progrès dans le pays et cela n’est pas dû à telle ou telle personne. Mais c’est le résultat de l’ensemble du peuple togolais. Je suis ravi que, non seulement la presse, mais aussi les radios et télévisions sont abondantes et que toutes sont libres d’opinions. Je trouve que c’est un progrès inimaginable. Même ceux qui sont contre la liberté de presse, aujourd’hui s’en sont fait l’idée que sans la presse, la démocratie n’a pas de sens. Je vois aussi qu’au Togo, il y a ce qu’on appelle l’opposition parlementaire et l’opposition extra-parlementaire.

Il y a eu beaucoup de mouvements de trahison, c’est-à-dire des éclatements de partis. Ce n’est pas vraiment des trahisons, c’est que les gens ne se sentent plus marcher dans l’idéologie du parti et il y a un divorce. Ce qui fait également partie de la vie de la démocratie et donc ce n’est pas forcement condamnable. Ceux qui sont dans les partis peuvent considérer cela comme une trahison, mais moi en tant qu’observateur extérieur, c’est deux personnes qui ne s’entendent plus et par ricochet, chacun décide de prendre son chemin.

On a aussi critiqué le caractère pléthorique des partis politiques au Togo, je n’ai jamais vu les choses de cette façon, parce que, pour moi, tout togolais qui sens les reins solides pour diriger le pays et qui pense qu’il le pourra à partir d’un parti politique, il n’a pas de problème. C’est comme une entreprise, où vous la créez, vous lui donnez les moyens avec des objectifs bien définis. Si vous échouez, tant pis, vous avez fait une expérience et si vous réussissez tant mieux, nous en profitons tous. Je m’oppose à cette idée d’unité forcée où on refuse à quelqu’un d’avoir une ambition, car en faisant cela, on crée la division de l’opposition, non. L’opposition était désunie puisqu’elle n’a jamais été unie depuis ce vent de La Baule. Moi, je ne la traite pas de désunie, je la considère plutôt comme plurielle. C’est mon jugement à moi, sans citer tel ou tel parti politique.

Dire qu’il y a trop de partis politiques est exagéré, sinon on dira un jour qu’il y a trop de presses, trop de radios, de télévisions, voire même trop de togolais. Je suis un peu provocateur à ce niveau. Je voudrais aussi ajouter un mot sur le dialogue inter togolais appelé CVJR. En Allemagne, j’ai une formation en gestion de conflit. Je l’ai suivi, ce dialogue sous l’angle professionnel et j’essaie de voir, techniquement, est-ce que ce qui se passe répond aux normes. J’ai constaté qu’il y eu confusion dans ce dialogue, puisque l’on a confondu médiation et réconciliation. Le rôle du médiateur, ce n’est de chercher les solutions entre les parties mais d’amener les parties à trouver une solution.

Le médiateur est un facilitateur qui arrange les choses de façon à amener les parties en conflit à trouver solution. J’ai constaté qu’il y a un mélange de choses, parfois liés à la politique. Mon souhait, c’est de voir la formation en médiation. Il me semble qu’on n’a pas la culture de médiation et cela freine énormément, quand on sait que tous nos leaders politiques, du moins la plus part ne savent pas ce que c’est. Un conflit, c’est quelque chose qui commence et sa finalité c’est qu’il se termine un jour. Pour cela, il convient de trouver des techniciens pour aider à trouver solution. Je serai bien content de voir les partis politiques, voire même l’Etat, s’investir dans la formation civique de leurs militants. Si je dois être choisi pour apporter ma contribution à ce genre de formation, je le ferai volontiers.

Comment se faisait la presse écrite à votre époque, quelles étaient les contraintes d’un directeur de publications ?

Le mot est lâché ! La contrainte, vraiment la contrainte. D’abord, vous-vous donnez l’idée d’être un quotidien et donc contraint de paraître chaque jour ouvrable de la semaine, ou vous paraissez une fois dans la semaine et vous êtes un hebdomadaire ou encore un bihebdomadaire, un mensuel, ainsi de suite. Si c’est un hebdomadaire et que vous avez choisi paraître les jeudis, vous êtes contraints de le faire, sinon vous décevez vos lecteurs. Le directeur est forcément lié à ce jour, et chaque jeudi il pense déjà au prochain jeudis, tous les jeudis. Lorsque nous avons commencé, nous n’avons ni internet, ni ordinateurs, les téléphones portables et WhatsApp il y en n’avait pas.

Des interviews, nous les faisions directement manuscrites avec des rendez-vous qui n’étaient pas aussi évidents. Le journal que j’ai dirigé, la lettre de Tchaoudjo était basé à Sokodé et j’étais souvent régulier à Lomé pour l’impression. Il y avait une page ‘‘page maker’’ où on rassemblait tous les textes dactylographiés ; ce n’était pas aussi simple. Le journal était de deux couleurs le rouge et le noir pour celui qui a choisi les couleurs là, comme moi. Il n’y avait pas de photos, c’est petit à petit que celles-ci sont rentrées en utilisation. Voilà, la plus dure contrainte reste financière. Pas de subventions, les gens ne connaissaient pas l’importance du journal ou de la presse et l’hebdomadaire que nous étions vivait seulement de ses propres ventes. Mes rédacteurs et moi faisions seulement un travail d’intérêt public. J’ai été navré de constater que le journal est resté au même prix qu’il avait plus de 22 ans, c’est-à-dire qu’on vendait le journal à 250 FCFA en 1994.

A Tchaoudjo, précisément le chef-lieu de la région centrale, votre ville d’origine, quelle remarque vous saute aux yeux ?

Il y a des rues que je ne reconnais plus. Non pas parce qu’elles se sont faites belles, mais parce qu’elles sont devenues exiguë, très laides et impraticables. Du coup, je me dis que dans ce pays, il va falloir responsabiliser les gens et c’est peut-être le vrai problème de notre pays. Il va falloir responsabiliser les gens; cela veut dire en mon sens, créer ou fortifier les mairies, les communes, apprendre aux gens qu’ils ont intérêt à se mettre ensemble pour s’occuper de la salubrité de leurs rues etc. c’est un travail qui ne peut pas être fait par le pouvoir central parce qu’il est trop loin. Individuellement, cela va être difficile et c’est pour ça qu’il faut que cela se passe dans un cadre organisé et c’est dommage qu’il n’y a pas encore eu de municipales.

Sur le plan organisation de la société, on constate qu’on a régressé par rapport à l’image de nos sociétés, puisque ‘‘chacun gratte là où ça le gratte’’. Vous êtes un fils du pays, qu’est-ce qui n’a pas marché et la ville recule au lieu de progresser?

Par le biais de la colonisation, nous avons hérité que l’Etat, c’est un truc étranger et qui ne nous concerne pas ou qui ne nous regarde pas. On attend de lui qu’il fasse quelque chose. C’est pour cela que je parlais de responsabiliser les gens. Il faut que nous prenions conscience que l’Etat, c’est nous, ce n’est pas seulement la capitale, ce n’est pas le gouvernement, c’est aussi la cellule, le quartier, c’est les gens qui ont un intérêt commun par le fait qu’ils partagent une rue ou autres choses. Ils doivent se mettre ensemble pour organiser la vie de leur communauté ou du lieu où ils vivent.

Vous êtes un homme de grande famille et vous êtes un élément du tissu social. D’Assoli à Sotouboua en passant par Tchaoudjo, quel est votre avis sur la célébration des fêtes traditionnelles, surtout la fête de Gadaou ?

Pour les fêtes traditionnelles, notamment à Sokodé, c’est un vrai casse-tête. Je vais m’exprimer très peu puis qu’actuellement des efforts sont en train d’être menés pour l’unification et qu’elle ne se fasse plus dans la division comme on en a vu au cours de ces deux dernières années. Je suis un grand partisan de ces fêtes pour la célébration de notre culture et je partage puis j’encourage ceux qui essaient d’organiser à leur niveau ces fêtes-là. On ne vit pas seulement pour travailler, mais aussi pour se réjouir. Je n’en maitrise pas les contours, je préfère en parler peu.

Considérez-vous que les relations inter humaines aient évolué ?

J’ai toujours dit que les jugements qu’on porte entre nous sont toujours négatifs. On a tendance à confondre cet aspect de la vie et ce qu’on vit au quotidien. Au quotidien, les gens vivent en paix. Les uns les autres sont en paix ce n’est pas l’ambiance, par exemple, au marché qui me démentira. Le travail, les affaires vont bon train entre les gens quand bien même il y a quelques moments de bagarre, par exemple dans les stades et cela montre bien que les togolais sont mûrs. Ils savent qu’il n’y a rien de plus précieux que le tissu social à sauvegarder.

Sokodé, la capitale du football hier et aujourd’hui, quelles sont vos impressions ?

J’avoue que depuis mon arrivée jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas vu du football et depuis presque 22 ans, je ne m’en suis intéressé. Quand je dirigeais la Lettre de Tchaoudjo, c’était les moments glorieux de Sémassi dont j’étais un des fans, j’étais très impressionné que le Togo se soit qualifié pour la coupe du monde en 2006 et mes félicitations à Adébayor et ses amis puisque je garde en souvenir le but de Kougbadja Kader. Je suis de temps en temps des résultats du championnat national sur internet, mais les matches, non.

Dr sur le plan général, si vous avez un conseil à la diaspora qui est censé apporter sa pierre à l’édifice national, à quoi ressemblerait-il ?

Ce n’est pas un conseil, je dire que nos sorts sont liés. Ce n’est pas seulement théorique, c’est pratique. Dans certains quartiers, on arrive mais on ne sait pas là où on est, surtout à Lomé ici, les quartiers ont évolué. Ceux qui sont restés sur place devaient nous guider. Notre plus grande richesse, c’est notre volonté d’apporter notre contribution, ci petite soit-elle, au développement de notre pays. Quelques fois, c’est la déception et tout le monde est perdant et je trouve ça très dommage.

Vous avez certainement un mot de fin

Je dirais aux togolais, merci. A vous qui êtes restés merci puisque l’on ne serait pas revenu si tout le monde était parti à voir les difficultés que vous vivez ici. Il n’y a pas un seul jour où nous ne pensons à vous. Merci.

Réalisée par La Rédaction

Source : Le Rendez-Vous N° 293 du jeudi 19 janvier 2017

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