Dr Antoine Randolph appelle les Togolais à rééditer l’exploit du 20 décembre

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Dr Antoine Randolph appelle les Togolais à rééditer l'exploit du 20 décembre

Les Togolais avaient, dans leur majorité, boycotté les élections législatives du 20 décembre 2018. Un exploit, selon l’opposition réunie au sein de la Coalition des 14 et des observateurs, notamment Dr Ati Antoine Randolph. A l’en croire, l’intérêt supérieur de notre peuple doit être toujours au- dessus de nos intérêts personnels ou particuliers. Lisez plutôt son analyse !

REITERER L’EXPLOIT DU 20 DECEMBRE POUR FAIRE AVANCER LA LUTTE !

« Personne ne se libère seul, personne ne libère autrui, les hommes se libèrent ensemble ».
(In pédagogie des opprimés) Paolo Freire
Par Dr Ati Antoine Randolph

Chers Compatriotes !

Vaillant peuple Togolais ! Ton heure de gloire arrive à condition de prendre les choses en main !

A moins de deux semaines des élections locales ou municipales, il m’a paru opportun et très urgent de vous adresser ce message essentiellement politique afin d’interpeller la conscience de tout un chacun sur la poursuite de notre lutte de libération nationale.

Notre lutte n’est pas une soirée de gala au cours de laquelle des gens s’amusent, improvisent et font ce qui leur plaît. Elle n’est pas non plus une simple lutte pour éliminer un individu pourri et immoral. C’est une lutte difficile, complexe et grandiose qui a deux grands objectifs. Tout d’abord, se débarrasser du système politique, démoniaque, corrompu, prédateur et anachronique qui opprime, persécute notre peuple et qui détruit notre pays. Ensuite, reconstruire notre pays, dévasté par cette dictature néocoloniale, selon notre vision collective et futuriste portée par un projet de société commun, un programme commun et ambitieux. En effet, si notre pays fut une colonie « modèle » il pourrait devenir aussi, dans un futur lointain, un pays modèle et exemplaire dont pourraient s’inspirer d’autres peuples. Les Suisses, par exemple, pourraient rêver de faire de leur pays le « Togo « de l’Europe ! La roue cosmique ne tourne-t-elle pas ? Notre pays, n’est-il pas « l’Or de l’humanité « ? Nos Aïeux ne nous l’ont-ils pas révélé dans notre hymne national ? N’est-ce pas notre destin ? Pour cela le chemin est encore long, pour cela nous devons d’abord nous occuper des problèmes du présent et être dans le présent : comment abattre cette dictature néocoloniale et satanique ?!

1° Le chant des sirènes est réputé égarer les gens qui l’écoutent !

Au fur et à mesure que les jours s’égrènent et nous rapprochent des échéances électorales, la pression pour amener le peuple aux urnes se fait de plus en plus grande, de plus en plus énorme. La classe politique « pro-locales » est en effervescence et divers acteurs éminents entrent en scène. Le groupe des 5 dont la France qui est représentée au Togo par son ambassadeur Marc Vizy : celui-ci a donné le ton. Il s’est pris pour le vizir du Togo pour s’immiscer dans nos affaires intérieures. La banque mondiale est en collusion avec la dictature, en campagne électorale, pour participer à la corruption d’une partie du peuple. La CEDEAO se frotte déjà les mains… Et certains chefs d’Etat de cette institution censée régler nos problèmes pensent déjà à comment usurper un troisième mandat dans leurs pays respectifs. C’est à croire que notre pays est un laboratoire d’expérimentation ! Au plan national, l’ambiance frôle la frénésie et est souvent burlesque. Les médias y participent. Les déclarations d’intention de participer aux locales se sont succédées ainsi que les encouragements d’aller prendre les cartes électorales. C’est à croire que l’ »opposition », prise de vertige, est tombée sur la tête ! Peut-on être aussi illusionné de croire que ce que les législatives n’ont pu résoudre que les « locales » pourraient le faire ? La campagne électorale est officiellement ouverte le vendredi 14 juin. On crie déjà à la partialité de la cour suprême. La coordinatrice de la C14 – réduite à C7 – appelle le peuple à aller voter alors qu’elle sait pertinemment que – je la cite – « les conditions dans lesquelles se dérouleront les municipales sont loin d’être rassurantes quant à leur crédibilité ». A quoi joue-t-elle ?! Heureusement que quelques partis politiques et mouvements de la société civile ont refusé de participer à cette mascarade électorale. Qu’ils trouvent ici mon profond respect et mes vifs remerciements pour le choix qu’ils ont fait!

L’entrée en scène de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro est une sorte de mystification du peuple, invitant celui-ci à prendre les cartes électorales et à participer aux élections locales et présidentielle alors que les réformes ne sont pas faites et, de toute façon, compte tenu de la nature du régime, elles ne seront pas consensuelles comme la constitution votée par l’assemblée monocolore qui est une insulte à la raison humaine. Même si son entrée a été bien accueillie par un grand nombre de Togolais elle demeure cependant déconcertante et démobilisatrice car l’appel de Mgr Kpodrzo à voter va à l’encontre des principes sacro-saints de la (notre) lutte non violente : désobéissance civile, non coopération et insoumission généralisée ! Cette entrée est donc néfaste à notre lutte !

Elle a seulement pour mérite d’avoir corroboré le dysfonctionnement interne et comportemental et les soupçons de corruption de la C14 que les plus avisés d’entre nous avaient déjà révélés. Au lieu de se réunir en conclave en février 2019, c’eût été plus décent si la coalition des 14 partis politiques s’était livrée plus tôt à un exercice démocratique devant le peuple pour lui rendre fidèlement compte de sa gestion de la crise sociopolitique et du dialogue et lui faire son autocritique. Dans son rapport de synthèse élaboré lors de sa rencontre avec les acteurs politiques de l’opposition et ceux de la société civile, le constat de l’archevêque émérite s’était arrêté là. Il a ensuite recommandé, avec une certaine dose de confiance voire de certitude, les élections locales et l’élection présidentielle de 2020. Et pour celle-ci, il faudrait un projet commun de société et un candidat unique de l’opposition adoubé par l’archevêque émérite lui-même.

Je voudrais faire quelques observations sur ce rapport de synthèse.

a) Mgr Kpodzro n’a pas voulu aller trop loin dans son investigation. Sinon il aurait facilement pu mettre en évidence et révéler la trahison de la C14. La C14 a bel et bien trahi le peuple togolais et sa lutte qu’il mène, par exemple, en abandonnant unilatéralement l’exigence de la démission de Faure Gnassingbé pour laquelle elle avait été mandatée pour adopter la stratégie de la dictature c’est-à-dire la sortie de crise par la voie électorale si chère au président français, monsieur Emmanuel Macron. J’avais écrit dès le mois de mars 2018, compte tenu de toutes les trahisons qui ont jalonné notre lutte depuis plus de 52 ans : « A des moments différents la trahison a des visages différents et pour des objectifs différents elle se manifeste de manière différente ».

b) L’entrée en scène de Mgr Kpodzro, personnage de grande notoriété, n’est pas anodine. Avec lui et par lui, le chant de la sirène a atteint son volume maximum pour forcer l’adhésion du peuple à participer aux élections municipales. Mgr Kpodzro a insisté lourdement sur ses fonctions politiques passées – président de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) et président du Haut Conseil de la République – tout en étant « homme de dieu » et non « opposant ». Un homme de Dieu – comme MGR Kpodzro se définit lui-même -, lorsqu’il arpente le terrain politique peut se tromper et, souvent, se trompe lourdement ! Voyons donc ce qui s’est passé lorsque Mgr Kpodzro assumait la présidence de la CNS. De source sûre, lors de l’élection du premier ministre par les « honorables « délégués , c’était Gnininvi Léopold et non Koffigoh Joseph qui était arrivé en tête au 1er tour. Le général Gnassingbe Eyadéma en fut informé. Le résultat fut modifié en faveur du second et accepté par le bureau de la CNS présidée par Mgr Kpodzro.. Or, Koffigoh mangeait déjà dans la gamelle du RPT. Ce parti l’avait déjà soutenu au premier tour….L’ambassadeur de France, Bruno Delaye, était omniprésent dans les couloirs de la grande salle où siégeaient les délégués. Il n’arrêtait pas de sonder leurs intentions et répétait à certains d’entre eux à peu près ceci : « il ne faut pas aller trop loin, il ne faut pas destituer le président sinon cela ferait tache d’huile ; si le président arrivait à dégainer le premier, la France volerait au secours de la jeune démocratie ! » Ce fut ainsi que certains délégués inventèrent la théorie du « vide politique » pour empêcher la destitution de Gnassingbé Eyadéma. La motion de destitution élaborée par un petit groupe de délégués reçut l’hostilité du bureau de la CNS. Cette motion de destitution, mise difficilement au vote, fut rejetée !

c) L’élargissement de la C14 à la société civile. Certes, Mgr Kpodzro , évoquant « l’union fait la force », a raison. Mais cette affirmation qui sonne juste n’est pas absolue, c’est ce que nous avons vu dans la C14. L’union d’éléments disparates aux intérêts différents est source de chaos comme peuvent le témoigner la C14 – actuellement réduite à C7, et le forum citoyen organisé par le Mouvement des forces vives « Espérance pour le Togo », les 15 et 16 mars, pour fédérer les énergies et les stratégies. Le résultat de ce forum n’a pas fait long feu devant les ambitions et les intentions de participer ou non aux élections locales affichées par les mouvements et partis politiques et les nombreuses organisations de la société civile. Et ceux qui ont opté pour ces » locales » y vont en rangs dispersés. Qu’ils sont divergents les chemins de convergence ! Il y avait trois groupes dans la C14 : Le groupe des « losers » c’est-à-dire des perdants. Ils ont une psychologie de perdant et élaborent toujours des stratégies de perdant. Le groupe des traitres « professionnels ». Ces deux groupes empêchaient et neutralisaient le dernier groupe des partis déterminés à aller de l’avant. Si nous voulons réellement la victoire le ménage devra être fait. Il nous faudrait construire sur une base solide la résistance populaire avec le peuple et toutes les forces démocratiques y compris la diaspora qui veulent réellement, qui veulent vraiment une alternative démocratique et doter la lutte d’une nouvelle direction, donc recomposer la direction.

d) Candidat unique ou plutôt candidat commun ? Pour nous, il s’agit d’une véritable alternative démocratique et non d’une simple alternance politique. Cette hypothèse est seulement envisagée si la résistance populaire n’est pas arrivée à déboulonner le système dictatorial. Si oui, il n’y aura pas « 2020 «, il y aura une période transitoire que clôtureront des élections transparentes, propres, démocratiques et libres ! Si ce n’est pas le cas, qu’il y ait candidat unique ou non, ce ne sera pas un problème car battre Faure Gnassingbé est plus facile que d’organiser une marche de contestation. Même un avorton pourrait le battre ! Le problème est de savoir comment prendre le pouvoir car, sous les Gnassingbé, le « perdant » a toujours été déclaré « gagnant ». La contre-vérité des urnes marche trop bien au Togo ! Il faudrait alors réviser le fichier électoral, obtenir des réformes consensuelles, le changement de comportement des alliés étrangers du régime. Nous devrions éviter de tomber dans le cas de la République démocratique du Congo.

e) Le Togo est un pays multiconfessionnel et Laïc. Aucune religion ne peut s’arroger le droit d’adouber un candidat fût-il unique ou commun et d’orienter notre lutte d’une manière ou d’une autre.

f) La course effrénée vers la légitimation du pouvoir. Toute dictature de par sa nature même est illégitime. Aussi est-elle toujours à la recherche de sa légitimité ! Les événements qui se succèdent depuis le 19 août 2017 ont de plus en plus approfondi et aggravé la crise chronique de légitimité dont souffre affreusement la dictature néocoloniale et démoniaque RPT/UNIR des Gnassingbé. Le boycott massif des législatives du 20 décembre l’a rendue encore plus apparente. La communauté internationale et la CEDEAO qui feignaient de ne pas voir et de ne pas prendre en compte la triste réalité existentielle du peuple togolais ont assisté à la défaite psychologique et historique de leur poulain. Seuls 3% de Togolais soutiennent encore plus ou moins cette dictature. L’alinéa 3 de l’article 21 de la Charte de la déclaration universelle des droits de l’homme ratifiée par le Togo stipule que : » la volonté des peuples est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics, cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes… « Par son boycott massif, le peuple a désavoué Faure Gnassingbé !
La dictature et ses alliés intérieurs et extérieurs, craignant un nouveau boycott, un raz de marée d’abstentionnistes, ont mobilisé d’énormes ressources nécessaires pour organiser un rush électoral afin de légitimer ce système politique corrompu et vomi par le peuple. Peuple ! La pression est énorme sur toi, mais n’écoute pas le chant des sirènes qui risque de t’égarer sur le chemin de la lutte ou de ralentir tes pas !

2°Pourquoi ne pas participer aux élections municipales dans les conditions de la dictature ?

a) Mascarade électorale. Les mouvements et partis politiques qui ont refusé leur participation aux élections locales ont déjà donné beaucoup d’arguments solides, valables pour justifier leur refus. Il y a parmi ceux-ci des raisons techniques et objectives tels que le découpage arbitraire et la multiplicité des communes juste pour favoriser le régime, la non fiabilité du fichier électoral, l’absence de réformes institutionnelles et électorales. Il y a aussi le cafouillage organisé : certaines têtes de liste ne savent pas encore où elles iront voter. Donc, la vérité des urnes ne sera une fois encore pas dite. Ce sera plutôt des « élections-nominations », le partage négocié des communes. La dictature fera tout pour neutraliser et rendre inefficaces les futurs maires de l’opposition.

b) Incohérence. Pour les législatives du 20 décembre, le peuple avait largement suivi le mot d’ordre « pas d’élections sans réformes «. Il remporta une grande victoire sur la dictature en lui infligeant, par son boycott massif, une défaite psychologique historique ! Depuis cette date, rien n’a changé et la nature du régime non plus. Alors, participer maintenant aux « locales » doit être considéré comme un recul, une démarche incohérente par rapport à l’affirmation de la volonté du peuple lors des législatives.

c) Légitimation du pouvoir. Cette démarche orchestrée par les forces qui s’opposent à la libération du peuple n’a pour but que de légitimer Faure Gnassingbé et son régime en allant aux municipales. Cela reviendrait à normaliser la situation sociopolitique ébranlée par l’insurrection populaire du 19 août ! Ce serait un grand recul de notre lutte !

d) Négation de la lutte et de ses sacrifices « Un pas en avant, deux pas en arrière », comment pourrions-nous nous libérer de cette façon ? Comment pourrions-nous exécuter le mandat céleste de débarrasser la Terre de nos Aïeux de cette dictature dans ces conditions? Nous sommes, nous aussi, un peuple de Dieu, donc des enfants de Dieu créés à son image et libres ! Comment pourrions-nous accepter la confiscation de notre liberté et notre mise en esclavage ? Comment pourrions-nous supporter tous les traitements cruels, inhumains et dégradants que nous subissons, la maladie, la faim, la misère alors que notre pays a d’énormes potentialités de richesses. Comment pourrions-nous répondre oui à un régime qui nous appelle à voter alors qu’il refuse nos marches pacifiques ou lorsqu’il les accepte c’est pour nous bastonner, nous gazer, nous rendre infirmes, nous jeter en prison, nous tuer, tuer nos enfants, terroriser des nourrissons, assiéger nos villes, enterrer vivants des jeunes etc…Ayons le courage de lui dire non et de mettre fin à ce cycle de tragédies ! Soyons fiers d’avoir dit non ! Aller aux « locales » c’est permettre à cette dictature de continuer ses basses œuvres, c’est saboter notre lutte de libération, c’est oublier les innocents qui pourrissent dans les geôles de la dictature et c’est oublier nos martyrs et tous nos autres sacrifices. !.

e) Sanction. Lorsqu’un gouvernement ne s’occupe pas du bien-être de son peuple, il va à l’encontre de la volonté du ciel et il doit être sanctionné et changé. Nous avons reçu le mandat céleste de nous débarrasser de cette dictature pourrie et satanique. Nous devons le sanctionner pour son refus du retour de la constitution originelle de 1992. Nous devons le sanctionner pour avoir voté une nouvelle constitution, personnalisée, aberrante, qui dessert l’intérêt supérieur de la nation. Une façon de le sanctionner est de lui dire un NON ferme en ne participant pas aux élections locales !

3) Maintenir le cap et porter haut le flambeau de la lutte de libération. Chers compatriotes ! Peuple togolais ! La liberté ne se donne pas ; elle s’arrache par la lutte en allant toujours de l’avant et non en reculant ! Comme Mgr Kpodzro, moi aussi, je ne suis pas « opposant » mais un » résistant », mûri et aguerri dans les geôles ténébreuses de la dictature. La nature de cette dictature est sans scrupules et elle est dotée d’une capacité de nuisance à se métamorphoser pour illusionner et tromper les gens. J’ai rejoint, comme beaucoup d’autres compatriotes, la diaspora pour continuer la lutte. Bien que nous soyons libres dans nos pays d’accueil, nous ne nous sentons pas pour autant libres puisque notre pays d’origine est toujours tenu d’une main de fer par la plus vieille dictature d’Afrique. Personne ne peut s’approprier cette lutte que nous menons ensemble et dire que » c’est la lutte de ceux qui sont à l’intérieur et qu’ils la mèneront comme ils l’entendent » Non ! Aucun peuple soumis à une dictature ne s’est libéré sans la participation directe ou indirecte de sa diaspora ! Cette lutte de libération est collective car selon Paolo Freire « personne ne se libère seul, personne ne libère autrui, les hommes se libèrent ensemble ». Cette lutte de libération devra se poursuivre jusqu’à la victoire, jusqu’à notre liberté totale. Il ne s’agit pas d’une goutte de liberté mais de la totalité de la liberté la plus large. C’est pourquoi, sans faiblir, nous devons maintenir le cap ! Puisque nous avons choisi la lutte non violente nous devons respecter ses règles, ses trois principes : désobéissance civile, non coopération et insoumission généralisée. Ces trois principes s’exercent dans tous les domaines de la vie publique : culturel, social, politique et économique. La non coopération dans le domaine politique c’est de ne pas participer aux manifestations ou événements politiques initiés par le gouvernement y compris les consultations électorales telles que ces élections municipales. Je ne donnerais pas plus de 90 jours à ce régime si ces trois principes étaient strictement appliqués par tous, ensemble ! Les « opposants qui veulent aller aux élections ne voient pas les conséquences de leur choix sur l’avenir de notre lutte de libération nationale. Leur choix ne repose que sur des intérêts personnels, des intérêts de partis, des intérêts étrangers ou sur certaines considérations locales dérisoires. Devrions-nous nous transformer seulement le 30 juin en une agence d’embauches pour sélectionner sur 11500 candidats ceux qui occuperont les 1400 postes disponibles ? Les salaires des futurs maires de l’ »opposition » pourraient-ils, ne serait-ce qu’un seul jour, nourrir le peuple togolais qui souffre de la faim, soigner le peuple togolais malade ou payer son éducation ? NON !

Le Togo, lourdement endetté à plus de 81% du PIB, est le 10ème pays le plus pauvre dans le monde alors que ses richesses énormes sont monopolisées par la minorité dirigeante et ses alliés étrangers. Notre peuple se retrouve bien dans cette citation de Nelson Mandela : « Le droit de l’humanité est dénié chaque jour à des milliers de gens, par leur pauvreté et leur incapacité à pourvoir à des besoins tels que la nourriture, le travail, l’eau, l’abri, l’éducation, la santé et un environnement sain » Notre devoir est de continuer la lutte pour le sortir le plus tôt possible de cette situation. C’est pourquoi le flambeau de la lutte doit être maintenu haut. C’est pourquoi les municipales doivent être massivement boycottées. En réitérant l’exploit du 20 décembre, nous infligerons une nouvelle défaite psychologique à la dictature qui créera le doute dans son esprit et dans celui de ses alliés. Nous abattrons plus facilement cet esprit et le corps qui l’abrite se disloquera plus facilement aussi. Si ce boycott n’est pas fait alors les ténèbres recouvriront à nouveau notre pays. Celui-ci, emporté par les forces du mal, sera plongé dans une nuit profonde. Mais comme l’a affirmé Winston Churchill « c’est lorsque la nuit est la plus profonde que les étoiles brillent », tant qu’il y aura des étoiles au-dessus de la Terre de nos Aïeux, la lutte ne s’éteindra pas non plus ! Une nouvelle Espérance de liberté pour le Togo renaîtra ! Répondons à cet appel du 18 juin pour libérer notre patrie !

La victoire est certaine et la Joie approche à grands pas!

Vive le TOGO Libre !

ABLODE GBADZA !

Fait à Colmar, le 18 juin 2019

Ati Antoine Randolph

Contact : [email protected]

Source : www.icilome.com