Douti Sinalengue et Anselme Sinandare : 5 ans d’un autre crime impuni

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15 Avril 2013- 15 avril 2018, il y a 5 ans, deux enfants, Douti Sanalengue 21 ans et Anselme Sinandare 11 ans, ont été des cibles des Forces de défense et de sécurité togolaises, alors qu’ils étaient dans la rue avec leurs camarades élèves, réclamant leurs enseignants.

C’était à Dapaong en 2013, quand les syndicats des enseignants entamaient leurs revendications avec des grèves enchainées. Les examens approchaient et les élèves constataient un sérieux retard par rapport au programme, alors que leurs camarades dans écoles privées étaient à jour.

Il fallait donc protester contre cette injustice par une manifestation de rue des enfants pour exiger que le gouvernement trouve une solution pour les enseignants et que la situation se régularise.

Anselme Sinandare et Douti Sinalengue ont été tués par des balles militaires, l’un le 15 avril et l’autre aussi fauché par une balle et en mourut trois jours plus tard dans une grosse frayeur et désolation nationale. Ce qui a poussé le ministre Yark Damehame à promettre une enquête pour sanctionner les auteurs. Chose impossible dans un état où l’autorité de l’Etat est érigée en force brute pour terroriser la moindre contestation.

5 ans après, la situation est intacte : Grogne sociale en cours face à une armée à la gâchette facile

Après autant d’années, le pays n’est pas encore sorti de l’auberge. Les enseignants sont toujours en grève, et les militaires toujours sollicités pour assurer la protection (ou plutôt la terreur) civile. Anselme Sinandare et Douti Sinalengue n’ont malheureusement pas été les derniers martyrs d’une gouvernance décriée.

Les soldats ont eu à tirer sur d’autres civiles à Mango dans l’affaire d’instauration forcée des aires protégées en 2015. Plus de 5 morts dont certains corps traînent encore à la morgue de ladite ville en état de siège à l’heure où nous écrivons ces lignes.

En février 2017, une manifestation spontanées contre l’augmentation injustifiée des prix des produits pétroliers fait une nouvelle victime des balles des Forces Armées Togolaises, un crime encore impuni.

L’avènement des contestations politiques depuis Août 2017 traine également avec lui son lot de morts et on n’en connaitra jamais le nombre exact.

Tout ceci se passe dans un Etat où les discours de paix pleuvent à profusion, des bouches de ceux donnent les ordres. Sinon, l’impunité totale dont jouissent ces actes est l’illustration parfaite de la mauvaise foi de ceux qui passent pour les artisans de la paix.

Des crimes visiblement cautionnés par une communauté internationale d’opportunistes. Dans ces pays qui nous revendent le discours de la «démocratie et des Droits de l’Homme», jamais on ne peut tolérer le règne d’un groupe de personnes à la gâchette facile contre son propre peuple.

« Je suis citoyen, contribuable. Si j’ai à la sueur de mon front acheté un uniforme pour habillé un concitoyen à avec une arme et des munitions à l’appui, c’est pour me protéger et non me tuer au moindre geste », a déploré dimanche, Gnimdewa Atakpama, cadre du Parti des Togolais. Il se remémorait les tristes assassinats perpétrés par des éléments des FAT sur leurs concitoyens.

A. Lemou

Source : www.icilome.com

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