Dossier Kodjo: Togo Debout monte au créneau

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C’est à travers un communiqué publié le 12 mars dernier que le Front Citoyen Togo Debout s’est prononcé sur la situation que vit l’ancien Premier ministre Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo depuis l’élection présidentielle du 22 février 2020.

Dans le communiqué signé du Professeur David Ekoué DOSSEH, le mouvement dénonce l’acharnement dont sont victime le candidat du MPDD et certains de ses proches.

Lire l’intégralité du communiqué:

Une fois encore, le pouvoir togolais use et abuse de la répression contre ses propres citoyens qu’il s’est pourtant engagé à défendre. On assiste depuis quelques jours à des encerclements de domicile de M. Agbeyomé KODJO, de Mgr Philippe KPODZRO et depuis hier à un blocus inqualifiable autour du domicile de M. Agbéyomé KODJO qui est sous la menace de levée de son immunité parlementaire et d’arrestation.

Par ailleurs dans la nuit du 9 mars, M. APEDO Koashie Otto, responsable de la sécurité du MPDD et M. AKATO Koami Dzigbodi ont été enlevés par des éléments des forces de sécurité dans des conditions innommables à leur domicile et depuis nul n’a de leurs nouvelles.

Enfin depuis l’élection présidentielle du 22 février 2020, ce sont des intimidations et interpellations en tout genre parmi les militants de l’opposition à travers tout le territoire.

Où est l’Etat de droit dont on nous parle tant ? Où se trouve la suprématie de la loi qui doit s’imposer à tous, gouvernants et institutions compris ? Où est même l’Etat tout court qui dans sa mission est chargé de protéger ses membres et tous les citoyens ?

Qu’est-ce qui justifie encore une telle démonstration de « puissance » à l’endroit de ses propres concitoyens qui soi-disant ont voté à plus de 70 % en faveur de ce régime?

Il est vrai que l’annonce du plébiscite à 70,78 % n’a suscité aucune liesse populaire et cela est plutôt édifiant. Il est vrai que personne n’y a cru et ce ne sont pas les nombreux barrages militaires, les intimidations, les interpellations des militants de l’opposition et l’acharnement sur la personne de M. Agbeyomé KODJO qui n’a fait que demander la vérité des urnes (comme la majorité des acteurs politiques) qui y changeront quelque chose.

Le temps de la dictature et l’instauration de la terreur ne peuvent plus continuer dans notre pays en ce XXIè siècle.

L’amour d’un peuple se mérite et ne se décrète pas.

Les USA ont demandé le recomptage des bulletins bureau de vote par bureau de vote. Le peuple togolais remercie les USA pour leur courage dans la défense de la vérité des urnes. Le peuple togolais les remercie aussi pour leur détermination à être aux côtés d’un peuple en souffrance et qui n’aspire qu’à la liberté dans un Etat de droit démocratique.

D’autres puissances ont pris acte sans employer le terme de félicitation en vers le pouvoir qui prétend avoir gagné l’élection présidentielle de février dernier. Le pouvoir togolais devrait y réfléchir plutôt que de continuer à abuser de la répression pour museler davantage les citoyens togolais. Cette situation ne peut plus continuer car le pouvoir politique n’est pas un bien privé mais une mission de service envers tous les citoyens afin qu’ils jouissent de leurs droits.

Le Front Citoyen Togo Debout, devant ces violences gratuites et injustifiables, demande qu’il soit mis fin à cette politique de terreur et que les menaces qui pèsent sur la personne d’Agbeyomé KODJO cessent immédiatement afin d’apaiser les tensions et d’éviter au Togo de plonger à nouveau dans une période d’incertitude.

Le Front Citoyen Togo Debout invite tous les candidats à l’élection présidentielle du 22 février 2020 à rester solidaires pour la défense de la vérité des urnes et de l’alternance dans notre pays car la victoire est collective.

Le Front Citoyen Togo Debout demande à tous les partis politiques, aux différentes confessions religieuses de notre pays et à la diaspora de se mobiliser davantage pour qu’advienne définitivement dans notre pays l’alternance.

Le Front Citoyen Togo Debout demande enfin à tous les citoyens de se mobiliser pour la défense de la liberté, car une minorité ne peut pas indéfiniment et de manière forcée vouloir dominer la majorité.

Il est temps de nous remobiliser tous pour la défense de l’alternance dans notre pays qui doit cesser d’être une singularité dans l’espace CEDEAO. L’heure est grave et nous devons dépasser nos divergences et particularités pour libérer le Togo des jougs de la dictature.

La lutte pour l’alternance devient un impératif pour tous.

Fait à Lomé le 12 mars 2020

Pr. David Ekoué DOSSEH

Source : Togoweb.net