Dossier Kodjo: les 5 grosses erreurs de Mgr Kpodzro

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La crise socio-politique actuelle et la situation post-électorale dans laquelle se trouve le Togo a été passé aux cribles par le Collectif pour la Vérité des Urnes Togo-Diaspora (CVU TOGO DIASPORA) et le Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI).

Dans un document intitulé « La Troisième Voie, l’Alternance du Peuple Victime », ces deux associations de la diaspora analysent, entre autre, la stratégie de la dynamique Mgr Kpodzro et relèvent quelques « erreurs stratégiques commises par le prélat.

Docteur Yves Ekoué AMAIZO, le Coordinateur général du CVU TOGO DIASPORA, s’est penché sur ce dernier aspect dans une interview accordée à Radio Kanal K. Extrait…

Selon le document, la dynamique conduite par Monseigneur KPODZRO aurait été émaillée d’irrégularités ayant empêché la pleine adhésion telle que souhaitée. Docteur Yves Ekoué AMAIZO, que reprochez-vous concrètement à l’approche de l’homme de Dieu ?

Je ne choisis pas les mêmes mots que vous. Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro a tout mon respect en tant qu’homme et pasteur de Dieu. Dans un livre collectif que j’ai dirigé et intitulé « L’Afrique est-elle incapable de s’unir », publié aux éditions l’Harmattan Paris en 2002 (664 pages), j’ai mis en valeur une citation de Mgr Kpodzro que je voudrais vous rappeler. Mgr Kpodzro a dit ceci : « On ne peut aimer l’Afrique aujourd’hui sans souffrir ». Aujourd’hui pour le cas du Togo, il faut dépasser ce constat.

On peut aimer le Togo en évitant de souffrir aujourd’hui et demain en faisant condamner le système Gnassingbé togolais devant les juridictions africaine indépendantes. Je rappelle que j’ai gardé une copie de ce livre que je remettrais à Mgr Kpodzro lorsque je le rencontrerais en personne.

Il n’a rien fait d’irréguliers mais il a fait des erreurs stratégiques graves que je vais vous exposer. Je lui reproche de confondre sa fonction d’archevêque avec celui de citoyen togolais. En effet, lors qu’il est en campagne, il gagnerait à s’habiller en civil et non en ecclésiastique car il n’est pas en mission officielle pour Dieu mais en mission pour défendre son choix personnel.

Donc, il faut accepter la volonté de Dieu et non la volonté de Monseigneur, ou celle de ceux qui soit trompent Monseigneur. Le temps arrive où le Peuple togolais va sortir de son esprit d’errements et d’hypocrisie. Car en confondant la légitimité et la légalité, les stratégies choisies de conquête du pouvoir ne peuvent se faire comme si le pouvoir Gnassingbé n’allait pas faire usage de son abus du pouvoir de légalité et imposer au Peuple togolaise une fausse légitimité.

Alors voici les cinq (5) éléments de la stratégie erronée de Mgr Kpodzro qui ne correspond pas à la volonté du Peuple togolais et ne peut conduire à une solution durable pour le Peuple togolais.

1er élément stratégique erroné : Mgr Kpodzro a peut-être oublié la sacro-sainte réalité de la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat. En tant que citoyen engagé, il a dans son droit le plus absolu de choisir et de défendre un candidat. Mais, je constate que le fait de profiter de sa soutane pour tenter d’attirer ses ouilles pour opter pour aller aux élections et de porter le choix sur son candidat unique non consensuel et surtout

2e élément stratégique erroné : Lorsque Mgr a choisi le « comité de sages », il a choisi des anciennes personnalités de feu Père Gnassingbé et cela a empêché l’inclusivité et la diversité des opinions. La sagesse n’est pas liée à l’âge mais à l’intelligence et à la foi en Dieu. Les femmes, la Diaspora, les personnalités indépendantes du système Gnassingbé ont été exclus. C’est la deuxième erreur de stratégie.

3e élément stratégique erroné : Sur la base de critères non discutés avec les personnalités indépendantes du système Gnassingbé, Mgr a décidé unilatéralement et non démocratiquement de choisir un « candidat unique » en excluant la Diaspora togolaise plurielle indépendante. RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA ont expliqué à plusieurs reprises que le Togo a besoin d’une candidature commune et non d’une candidature unique. C’est la troisième erreur stratégique.

4e élément stratégique erroné : Une fois que la Cour Constitutionnelle a annoncé la victoire de Faure Gnassingbé sans fournir les preuves bureau de vote par bureau de vote, Mgr Kpodzro, ni même son candidat Dr. Agbéyomé Kodjo n’ont jugé nécessaire ou utile de contester les résultats devant la Cour de Justice de la CEDEAO. Ce recours a été fait par l’Alliance nationale pour le Changement alors que les tous les autres candidats malheureux à cette élection se sont tus.

Autrement dit, tous ceux qui n’ont pas contesté les résultats annoncés unilatéralement par la Cour constitutionnelle illégale sont devenus au plan juridique des légitimateurs des résultats annoncés. Pas de contestation signifie acquiescement des résultats en faveur de la contrevérité des urnes. C’est un paradoxe qu’aucun juriste indépendant du système Gnassingbé au Togo n’ait conseillé Mgr Kpodzro et son candidat dit « unique » parmi six (6) autres candidats de l’opposition. Bref, le fait de ne pas contester les résultats de la contrevérité des urnes constitue la quatrième erreur stratégique.

5e élément stratégique erroné : Monseigneur Kpodzro ne doit pas croire que s’il simplifie la politique togolaise, cela signifie que la politique togolaise est simple. Le système Gnassingbé est un système spécialisé en usurpation du droit et surtout le droit du Peuple togolais.

Aussi, Mgr Kpodzro aurait gagné à écouter le conseil de RCDTI et de CVU-TOGO-DIASPORA de remettre en cause la Cour Constitutionnelle qui est anticonstitutionnelle et illégale. Ne pas contester l’institution togolaise qui annonce la contre-vérité des urnes est une cinquième erreur stratégique.

David Toumi

Source : Togoweb.net