Qu’augure le dénouement de la période post-électorale togolaise émaillée par les « infractions pénales » d’Agbéyomé Kodjo, candidat malheureux à la présidentielle de 2020 ? Déshabillé immunitairement ce lundi 16 mars 2020 par vote parlementaire, Agbéyomé Kodjo risque de porter le costume coercitif du procureur de la République.
Sanctions qui ne seront que la résultante des charges d’infractions à la loi pénale retenues par le procureur de la République contre le candidat du MPDD. Sera-t-il décidément poursuivi ou tenu en observation ? Quelles sont les options qui s’offrent à Agbéyomé Kodjo ? Face à ce calcul politique, Agbéyomé Kodjo fait-il face à une équation à deux inconnus ?
En plénière le 16 mars 2020, 80 députés sur 90 ont validé la levée de l’immunité parlementaire du candidat Agbéyomé Kodjo. Ajouté à cela l’annulation de son immunité en qualité d’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre.
Une décision des parlementaires qui prouve à suffisance leur désaccord avec les agissements de leur collègue Agbéyomé, notamment les « troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse et atteinte à la sécurité intérieure et l’Etat », retenus par le procureur de la République.
Face à cette situation qui rend légalement et immunitairement vulnérable Agbéyomé Kodjo, deux grandes responsabilités lui incombent : faire preuve de pragmatisme et raisonner son collectif puis se préparer à une éventuelle comparution. En effet, Agbéyomé Kodjo devra désormais se poser des questions sur ses sorties médiatiques.
D’ailleurs, pour celui qui se réclame légaliste, la meilleure attitude à avoir est de renouer avec la légalité dans les sorties. L’autre tâche à accomplir dans son camp : ceux qui attisent la flamme de la révolte. La situation se présente telle qu’il est le seul passible de poursuite.
Il serait donc plus que logique qu’il mette ses alliés devant ce fait accompli afin d’éviter la lourdeur des charges déjà retenus contre lui. Maintenant qu’Agbéyomé Kodjo s’est vu lever son immunité, il pourra légalement se saisir du dossier complet des charges qui ont été retenues contre lui, préparer sa défense et constituer son équipe de plaidoirie.
Si la période électorale au Togo a été exempte de violence, la période postélectorale présente des signes de rebondissements des actes et propos tenus par le candidat Agbéyomé Kodjo dans la période électorale. Le procureur de la République ira-t-il jusqu’au bout de sa démarche ? La question reste ouverte.
Togo Matin No 752
Source : Togoweb.net