Accusé d’avoir été « insensible » avec la veuve d’un soldat, Trump s’embourbe dans une nouvelle polémique avec les militaires.
Le président américain Donald Trump nie avoir dit à la veuve d’un soldat mort au combat que son époux « savait ce pour quoi il s’engageait », comme le rapporte une élue démocrate.
Une discussion téléphonique entre deux personnes se retrouve à l’origine d’une polémique qui indigne bon nombre d’Américains. L’une de ces personnes est Donald Trump, le président américain. L’autre, est Myeshia Johnson, la veuve du sergent La David T. Johnson, mort à l’âge de 25 ans le 4 octobre, quand sa patrouille est tombée dans l’embuscade d’un groupe jihadiste au Niger.
Une élue démocrate ainsi que la mère du soldat accusent le président d’avoir « manqué de respect » à la famille du militaire, lors d’un coup de fil passé à la veuve, mardi 17 octobre, alors qu’elle allait accueillir la dépouille de son mari, à l’aéroport de Miami (Floride).
Selon les deux femmes, qui rapportent des bribes de cette conversation entre le président et la veuve, alors qu’elles se trouvaient avec cette dernière dans une voiture, Donald Trump lui aurait dit que son époux, mort au combat, « savait ce pour quoi il s’engageait. »
Le président brandit « des preuves »
« Je n’ai pas entendu toute la conversation téléphonique mais je l’ai entendu dire ‘je suis sûr qu’il savait ce pour quoi il s’engageait, mais ça reste douloureux' », a affirmé la parlementaire Frederica Wilson, sur CNN. « Cet homme est malade. Il a un coeur de pierre et ne ressent de pitié ou de sympathie pour personne. C’est une veuve en deuil », s’est-elle indignée sur la chaîne. Plus tard, sur MSNBC, l’élue précise : « Et ce n’est pas le pire. Elle pleurait tout le temps et quand elle a raccroché, elle m’a regardé et a dit: ‘il ne se souvenait même plus de son nom’. C’est ça qui a vraiment fait mal », a ajouté Frederica Wilson, dénonçant les propos « insensibles » du président.
La mère du sergent, Cowanda Jones-Johnson, a quant à elle confirmé qu’elle et ses proches se trouvaient également dans la voiture, dans un court entretien au Washington Post : « Le président Trump a bien manqué de respect à mon fils et ma fille, ainsi qu’à moi et mon mari », a-t-elle dénoncé.
Sur twitter, le président a aussitôt répondu à la polémique : « L’élue démocrate a complétement inventé ce que j’ai dit à l’épouse d’un soldat mort au combat (et j’ai la preuve). Triste! », a-t-il tweeté. Interrogé plus tard à la Maison Blanche, le président a de nouveau démenti. « Je n’ai pas dit ce qu’elle a dit », a-t-il martelé, sans préciser de quelle preuve il parlait dans son tweet.
Des rapports compliqués avec les militaires
Cette altercation par médias interposés survient alors que Donald Trump a été plusieurs fois accusé de maladresses à l’égard du corps militaire. Plus de 10 jours après l’attaque qui a coûté la vie à La David T. Johnson, Donald Trump s’était d’ailleurs justifié de ne pas encore avoir contacté les familles, comme le veut l’usage pour les soldats tombés au combat. « Je leur ai écrit des lettres personnelles », ajoutant qu’il les appellerait « à un moment donné ».
Il s’était attiré dans la foulée une avalanche de reproches en affirmant, à tort, que son prédécesseur Barack Obama et d’autres anciens dirigeants américains n’avaient pas non plus appelé les familles des soldats tombés au combat comme le veut la tradition.
Alors qu’il n’était que candidat, à l’été 2016, Donald Trump s’était lancé dans une campagne de dénigrement à l’égard de Khizr Khan, le père d’un soldat américain tombé en Irak. Ce dernier avait déclaré lors de la convention démocrate que Donald Trump ne connaissait pas le sens du sacrifice. Un an plus tôt, il avait également déclaré, à l’égard du Républicain John McCain, critique à son égard, que ce dernier n’était pas un héros, puisqu’il avait été fait prisonnier pendant la guerre du Vietnam.
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