A la suite d’autres partis et organisations de la société civile, les formations politiques de la Coalition de l’opposition reviennent sur l’adresse à la nation de Faure Gnassingbé le vendredi 26 avril dernier devant l’Assemblée nationale. Cet exercice n’émeut guère ce regroupement de partis qui rencontre la presse ce matin.
A en croire les responsables de la C14, ce qu’a fait Faure Gnassingbé devant les députés à la veille de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du Togo ne ressemble pas à un discours sur l’état de la nation. C’est en fait « un catalogue de belles intentions et de promesses démagogiques ». D’ailleurs, à les en croire, ce discours a été accueilli dans l’indifférence totale par les Togolais fatigués d’un régime cinquantenaire en panne d’initiatives.
« L’indifférence générale qui a marqué cet événement auprès des populations togolaises, témoigne du peu d’intérêt et de crédit qu’accordent désormais les Togolais aux illusions dont le régime RPT/UNIR les abreuve depuis plus d’un demi-siècle », a déclaré Antoine Folly, président de l’Union des démocrates socialistes (UDS-Togo), membre de la Coalition.
Pour lui, Faure Gnassingbé n’est pas à son premier exercice, en ce qui concerne ces illusions. « Il avait déjà tenu en 2006 devant une Assemblée nationale également monocolore, les illusions et les promesses du genre », a-t-il ajouté. Il revient donc à la Coalition, a-t-il poursuivi, de montrer aux Togolais que l’échec incarné par le régime cinquantenaire n’est pas une fatalité à laquelle le Togo est définitivement condamnée.
S’agissant des élections locales prévues pour le 30 juin prochain, Faure Gnassingbé a demandé à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de faire diligence et aux partis politiques de participer massivement à ces élections. La C14, quant à elle, s’étonne du fait que Faure Gnassingbé ne se préoccupe pas des conditions d’organisation de ces élections, puisque nulle part dans son discours, il ne les a évoquées.
La question des réformes constitutionnelles et institutionnelles empoisonne la vie de la nation, selon les responsables de la C14. Lors de la rencontre de la délégation de la Coalition avec Faure Gnassingbé le 20 mars dernier, cette question a été largement évoquée.
« La Coalition avait tenu à lui indiquer qu’il ne faut pas poser la question des réformes avec antagonisme entre le régime RPT/UNIR qui aurait besoin du statu quo pour se maintenir au pouvoir et l’opposition qui aurait besoin des réformes pour réaliser l’alternance. Nous lui avons dit que les réformes sont nécessaire pour permettre au Togo de vivre une vie démocratique normale, nécessaire à son développement économique et social », a souligné Antoine Folly.
Pour la Coalition, la proposition de l’expert constitutionnaliste de la CEDEAO est un compromis minimum susceptible de répondre aux aspirations des Togolais. Seules des réformes à la base de cette proposition respecteraient la feuille de route de la CEDEAO.
I.K
Source : www.icilome.com