Les réformes politiques opérées le 08 mai dernier à l’Assemblée Nationale sont décriées par une bonne partie des Togolais. Pourtant, elles étaient attendues comme catalyseur de la vie politique togolaise. Le plus grand soulagement et le grand satisfecit sont exprimés par le parti au pouvoir et ses accompagnateurs à la Représentation Nationale ainsi que les Chancelleries occidentales.
Parmi les diplomates laudateurs et admirateurs des modifications constitutionnelles figure Marc Vizy. Pour l’Ambassadeur de la France au Togo, la réforme constitutionnelle va dans le bon sens et est l’émanation de la feuille de route de la CEDEAO du 31 juillet 2018.
Le diplomate parle aussi « d’avancée » à travers la révision des 29 articles de la Constitution de 1992. C’est bien son opinion et il en a le droit. Mais rien qu’à travers la formulation de l’article 75 qui consacre l’impunité à vie pour les anciens chefs d’Etat, il devait se retenir dans ses envolées dithyrambiques.
En France, les anciens chefs d’Etat, membres de droit et à vie du Conseil Constitutionnel sont poursuivis. Nicolas Sarkozy est bien l’illustration pour des faits commis pendant son mandat de Président de 2007 à 2012. Comment un diplomate de la France, pays de démocratie et de liberté, peut se permettre d’encourager des inepties aussi grossières ? Ailleurs, il est juste admis que les chefs d’Etat ne soient pas inquiétés pendant qu’ils sont en fonction juste pour préserver l’image du pays.
Mais lui donner la garantie d’une immunité à vie est bien grave pour un pays comme le Togo où on connaît toutes les atrocités même les plus inimaginables.
Au final, la France n’a que ses intérêts. Et il est fort regrettable que pour préserver ces intérêts, on perde même les réserves diplomatiques.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur
27Avril.com