Diocèse de Kpalimé : La messe chrismale célébrée sous haute tension

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La Cathédrale Saint-Esprit de Kpalimé a été le théâtre d’un incident le mercredi 28 mars 2018. Des prêtres se sont engagés dans un bras de fer avec l’évêque et des jeunes acquis à leur cause ont manifesté pour empêcher la tenue de cette messe très importante chez les catholiques.

Depuis quelques mois, la collaboration entre Mgr Benoit Alowonou et certains prêtres du diocèse n’est pas des plus cordiales. Ces prêtres se sont engagés dans des actes de désobéissance en mettant à contribution les médias, les réseaux sociaux et même des proches pour faire fléchir leur évêque.

Ce mercredi, à l’ouverture des manifestations de la Semaine Sainte, les prêtres frondeurs ont voulu passer à la vitesse supérieure lors de la messe chrismale qui avait pour cadre la cathédrale Saint Esprit. Juste avant le début, une dizaine de jeunes qui ne sont mêmes pas de la paroisse, armés de pierres, ont tenté de faire irruption dans l’église afin d’en découdre avec l’évêque. Il a fallu l’intervention de la Police et de la Gendarmerie pour maîtriser le groupe qui a tout de même blessé un laïc chargé de la sécurité.

A l’intérieur de l’église, un des prêtres frondeurs, Père Yves Paul Azaglo a pris la parole devant des fidèles médusés. « Nous sommes divisés au sein de la communauté des prêtres. Or, nous devrions régler tous les différends qui nous opposent avant la tenue de cette messe au cours de laquelle nous renouvelons notre engagement de prêtre. Et le prêtre qui n’est pas uni à son évêque ne doit pas faire la cérémonie proprement dite. C’est pourquoi la tenue de cette messe n’est pas opportune », a-t-il déclaré. Avant d’entonner un chant patriotique populaire « Fofo si nusé lé.. » (A dieu la force).

« Notre évêque fait souffrir certain d’entre nous », embraya un autre prêtre, Père Daniel. Murmures au sein des fidèles.

Passé le moment de tension, la messe finit par démarrer et suivre son cours normal jusqu’à la fin. Les deux prêtres se sont logiquement abstenus de renouveler leur engagement. A la fin de la messe, l’évêque y est allé de ses piques. « L’évènement qui ne s’est jamais produit finit toujours par avoir lieu un jour. C’est comme cela que Jésus a été livré par un de ses apôtres pour que nous soyons sauvés… », a lancé Mgr Benoît Alowonou.

Selon nos informations, beaucoup de prêtres frondeurs se sont vu changer de paroisses ou mis sous ordre lors de la dernière nomination intervenue le 8 septembre 2017. Des décisions qui seraient justifiées dans la plupart des cas. Des malversations financières, des conflits avec les paroissiens, des affaires de mœurs dont certaines ont défrayé la chronique dans les milieux concernés, seraient à l’origine de ces décisions et mutations.

« Dans une telle situation, pour protéger le prêtre, il doit être envoyé ailleurs. Et l’évêque ne peut pas justifier publiquement cela au risque de d’affaiblir son prêtre », confie une source.

Mais il y a quelques mois, les frondeurs avaient déjà accusé l’évêque des mêmes griefs. Au cours de la messe chrismale qui regroupe l’ensemble des prêtres du diocèse, l’évêque procède, hormis le renouvellement annuel de l’engagement du prêtre, à la bénédiction des trois principales huiles utilisées au cours de l’année (huile pour l’onction des malades, huile pour les catéchumènes et huile pour la confirmation).

Source: Liberté/N°2646

Source : www.icilome.com