A quelques heures de la grande marche annoncée par la coalition des 14 partis de l’opposition, le gouvernement sort un communique confus qui est encore loin de répondre aux revendications des centaines de milliers de manifestants.
Dans le communiqué présenté sur la chaîne nationale par le ministre de l’industrie et du commerce IHOU Attigbé, le gouvernement annonce la libération de 42 détenus jugés et emprisonnés lors des récentes manifestations. Sur la question, beaucoup d’observateurs se demandent les manifestations dont il s’agit. Celles de Lomé ou de l’intérieur dont l’Imam de Sokodé.
Ensuite, le gouvernement restitue les motos saisies lors des manifestations de 6 et 7 septembre derniers.
L’autre annonce du gouvernement est la levée du contrôle judiciaire qui pèse sur Jean-Pierre Fabre dans l’affaire des incendies. Le contrôle judiciaire, non la levée de l’inculpation. Une autre anomalie constatée dans le long communiqué présenté au journal télévisé. Plusieurs autres personnes sont actuellement inculpées et même détenues dans cette rocambolesque histoire des incendies qui date de près de 5 ans déjà. La question qui se pose reste la motivation de cette levée et pourquoi elle ne concerne que le Chef de file de l’opposition.
Pour couronner le tout, le gouvernement annonce l’ouverture d’un dialogue. C’est cette dernière information qui a fait rigoler plus d’un. Un dialogue dans une situation aussi sérieuse ne s’ouvre pas dans la confusion comme c’est le cas. Sans objet, sans médiateur, sans contours. C’est comme un ballon d’essai pour retenir les manifestations qui s’annoncent encore plus populaires les 7, 8, et 9 novembre.
La coalition des partis politiques est assez claire sur les revendications : retour à la constitution de 1992 ou départ de Faure Gnassingbé. Sur ces intransigeances, le gouvernement pouvait faire économie de l’effet d’annonce fait au journal télévisé.
Loin de répondre aux préoccupations du peuple et ramener l’apaisement, le gouvernement à travers ce communiqué vient encore de galvaniser les populations togolaises qui ont pris désormais le contrôle des manifestations de pression sur le régime de Faure Gnassingbé. Cela illustre assez bien la fragilité du pouvoir RPT/UNIR et la fuite en avant qu’il se donne pour continuer à maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir.
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