Dialogue politique et prévention des conflits : L’Union Africaine « salue le travail exemplaire entrepris par l’Ainé Edem Kodjo » en RDC

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Dialogue politique et prévention des conflits : L’Union Africaine « salue le travail exemplaire entrepris par l’Ainé Edem Kodjo » en RDC

Réuni en sa 665ème réunion tenue le 13 mars 2017, à Addis Abéba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a salué, à travers un communiqué, le « travail exemplaire entrepris par l’Ainé Edem Kodjo, membre du Groupe des Sages, ancien Premier Ministre du Togo et ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine, en facilitant, entre autres, le processus de médiation en République démocratique du Congo, qui a préparé la voie pour les accords politiques durement acquis et complémentaires du 18 octobre et du 31 décembre 2016 ».

Désigné facilitateur dans le dialogue inter-congolais par l’Union Africaine (UA), Edem Kodjo a peut-être vécu la parenthèse la plus stressante de sa vie de « Sage » de l’Union Africaine. Membre du Groupe des Sages de l’UA créé en 2002 et devenu opérationnel en 2008, il savait que la mission qui lui était confiée était des plus délicates. Mais il n’avait peut-être jamais imaginé l’intensité des coups qu’il recevra finalement lors de cette mission, y compris dans le camp de ceux sur qui il comptait pour réussir.

Rentré du Congo avec le moral dans les chaussettes, cette reconnaissance de son travail ne doit absolument pas déplaire à l’ancien Premier ministre du Togo qui ne s’est pas fait que des amis dans le plus grand pays francophone d’Afrique, même à l’Union Africaine.

A sa 665è réunion, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a réitéré l’utilité du Groupe des Sages en Afrique et le rôle important qu’il joue depuis sa création il y a dix ans, « ce qui contribue à renforcer l’efficacité du CPS dans l’accomplissement de son mandat dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, dans le contexte global de l’Architecture africaine de paix et de sécurité et de l’Architecture de gouvernance en Afrique, notamment dans les domaines de la prévention des conflits et de la médiation » ; et a même décidé que désormais « le Groupe des Sages fera des communications trimestrielles au CPS, afin de renforcer les capacités de prévention de conflits, les processus d’alerte rapide et de prise de décisions du Conseil en temps utile ».

Le CPS a encouragé le Groupe des Sages « à collaborer étroitement avec toutes les parties prenantes concernées, en particulier les Communautés économiques régionales/Mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits (CER/MR), pour l’harmonisation de ses activités, afin de renforcer davantage la coordination entres les efforts de prévention et de médiation continentaux, régionaux, nationaux et locaux ». Il a aussi souligné « la nécessité pour le Groupe des Sages de continuer à se focaliser sur ses activités sur la prévention des conflits, la médiation, la réconciliation et le dialogue »de « tenir le Conseil informé, y compris à travers une analyse prospective, dans le cadre des efforts d’alerte rapide, en ce qui concerne les crises potentielles de paix et de sécurité sur le continent, afin de permettre au Conseil de prendre des mesures appropriées et des décisions rapides ».

Le CPS s’est par ailleurs félicité des « progrès accomplis dans l’élaboration des modalités pour la création du Réseau africain des femmes dans la prévention des conflits et la médiation de la paix (FemWise) » et exhorté la Commission de l’UA à soumettre les modalités aux organes concernés pour finalisation et adoption, ainsi que d’accélérer l’opérationnalisation de réseau FemWise. A ce sujet, le Conseil apprécie l’invitation adressée par le Conseil de sécurité des Nations unies au Groupe des Sages pour participer à la réunion Arria Formula du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de faire une communication sur l’accroissement de la participation des femmes à la prévention des conflits et à la médiation à travers FemWise, en mars 2017, à New York . Le Conseil a donc instruit le« Groupe des Sages de saisir cette occasion pour promouvoir les positions communes africaines sur les questions de paix et de sécurité, «une solution africaine aux problèmes africains», ainsi que pour mettre en valeur l’ingéniosité africaine.

En dehors des femmes, le Conseil pense aussi aux jeunes et s’attend à la « convocation d’une réunion du Groupe des Sages et du Réseau Panafricain des Sages (PanWise) avec les jeunes sur la manière d’intégrer les jeunes dans tous les volets de la médiation et les efforts de prévention des conflits en Afrique en vue d’élaborer des outils directeurs et des bonnes pratiques ».

« Il est urgent de renforcer les capacités du Secrétariat du Groupe des Sages, y compris à travers la mobilisation de ressources humaines, matérielles et financières supplémentaires, afin que le Groupe puisse s’acquitter plus efficacement de son mandat », a plaidé le CPS qui a même suggéré « que la Commission examine d’urgence les besoins du Groupe et soumette des propositions aux organes compétents de l’UA pour renforcer les capacités du Groupe dans l’accomplissement de ses taches ».

Le Conseil a, pour finir, pris acte « du rapport d’alerte rapide et des conseils formulés par le Groupe des Sages, y compris sur la situation concernant la sécheresse et la famine en Afrique, et demande à la Commission de prendre les mesures nécessaires pour fournir un rapport global sur le même sujet ».

Rappelons que Edem Kodjo, président de la fondation Pax-Africana a déjà piloté plusieurs missions de résolutions de crises politiques à Madagascar, au Burkina Faso après la chute de Blaise Compaoré et le Congo démocratique qui s’est révélée la plus délicate.

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