Le dialogue inter-togolais devrait s’ouvrir le 15 février prochain. Il réunira l’opposition et le pouvoir. D’autres entités de la nation togolaise pourraient également y prendre part. Mais la question essentielle reste la participation de l’armée togolaise dont l’influence dans le jeu politique n’est plus à démontrer. Pour le président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS), il y a nécessité que les forces armées togolaises prennent part aux prochains pourparlers pour faire part de leurs motivations et livrer leur lecture de la crise en cours..
Pour Messan Agbeyome Kodjo, les Forces armées togolaises constituent la puissance militaire de la République togolaise, chargée de la défense de notre pays et de la protection des intérêts nationaux du Togo. Il fait remarquer qu’à des degrés de densité moindre ou prégnante, en fonction des zones géographiques, l’histoire politique de toutes les Nations à l’instar de celle du TOGO est marquée par la présence de l’armée dans le jeu politique directement ou indirectement.
Pour l’ancien Premier ministre togolais, la présence de l’armée dans la vie politique nationale se décline par ailleurs sur les théâtres extérieurs des opérations de maintien de la paix, dans la gestion des catastrophes naturelles, et dans des interventions liées à des crises humanitaires.
Aux termes de la constitution togolaise, l’armée nationale a pour mission de maintenir l’intégrité du territoire national, assurer le libre exercice de la souveraineté nationale, et protéger les populations. L’armée togolaise qui contribue également aux actions en faveur de la paix et du droit international, devrait être neutre selon l’esprit de la Constitution togolaise.
Mais diversement appréciées par l’opinion publique s’agissant du rôle qu’elle a joué depuis la période post coloniale, les forces armées togolaises (FAT) apparaissent, selon le patron d’OBUTS, comme un acteur majeur que nul ne saurait mésestimer dans la recherche d’une solution durable à la crispation politique qui secoue le Togo.
« C’est pourquoi, il me semble important qu’elle prenne la place pleine et entière qui lui revient, dans le cadre des prochains pourparlers afin de l’écouter, de connaître ses motivations, d’entendre sa lecture de la crise et en opportunité, la réaffirmation qui lui incombe relativement à son rôle républicain dans un nouveau contrat social tendant à sceller pour rassembler davantage les Togolaises et les Togolais autour d’un idéal commun de justice, de paix, de développement et de prospérité partagée pour tous, et tendant à susciter chez chaque togolaise et chaque togolais le sentiment d’appartenance à une communauté de destin », explique Agbéyomé Kodjo dans une interview accordée à Icilome.
De ce fait, M. Kodjo, tenir à l’écart l’armée togolaise procèderait d’une mauvaise inspiration. Pour amener la haute hiérarchie militaire à la table de négociation, l’ancien Premier Ministre suggère qu’elle soit conviée par le Chef de l’Etat qui est le premier Magistrat du pays.
« Je fais confiance à notre armée et ne doute pas de ce qu’elle saura faire montre d’une lecture républicaine des défis auxquels notre pays est confronté ; qu’ainsi, elle apportera sa contribution portée par la promesse de bons chemins de la paix, de la justice, de la concorde nationale, du développement harmonieux et de la prospérité partagée pour tous au Togo », dit-il.
Pour l’ancien Premier Ministre, le prochain dialogue doit être inclusif et enregistrer la présence de l’armée pour sa réussite qui doit se traduire par « un pacte républicain transcendantal à même de conduire le Togo vers des rivages de paix et de progrès ».
Celui qui a déjà lancé un appel à l’inclusivité des prochains pourparlers, précise qu’il n’est pas possible pour des acteurs politiques togolais de « prétendre être habités de « vertus démocratiques » et inciter dans le même temps à l’exclusion ».
« …Renouer ensemble à l’échelle nationale les fils de la confiance indispensable au vivre-ensemble, à valeur de meilleure option que l’exclusion », déclare M. Kodjo.
A l’ensemble de la classe politique, Agbeyome Kodjo demande de rompre impérativement avec les faux-fuyants et de prendre courageusement en responsabilité, le chemin de la franchise, de la lucidité, du pragmatisme et du patriotisme.
« L’heure de vérité et du courage politique a donc sonné pour tous. La capacité de notre discernement politique dépendra l’avenir de la Nation toute entière. C’est ma part de vérité », conclut le président d’Obuts.
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